S’habiller stylé pour 1 à 5 euros

Beaucoup sont déjà au travail, beaucoup y retournent. Dès ce lundi matin, 28 août, je serai chaque jour requise par mon nouveau métier d’enseignante, entre réunions dans des universités et pré-rentrée dans mon lycée en banlieue. Après avoir pas mal travaillé cet été (pour ma thèse), je prends une journée de repos et je songe à la mode. L’important n’est pas de la suivre, mais de la faire.  Et de même qu’on peut aller en bibliothèque ou chez les bouquinistes plutôt que d’acheter les « livres de la rentrée », on peut composer son propre style et acheter de façon plus économique et plus écologique des vêtements de récupération, dans les friperies, les vide-grenier et les boutiques solidaires. Tous les pantalons, hauts, jupes, vestes, que j’ai photographiés ci-dessous m’ont coûté entre 1,50 et 5 euros pièce. On peut aussi faire ou arranger soi-même des accessoires, comme ces femmes de la vidéo qui suit, dans leur merveilleuse collaboration de dentellières à Berlin (n’oublions pas de nous servir de nos mains).

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jupe,

jupe

haut,,,

haut,,

haut,

haut

gilet

haut,,,,

pantalon,,

pantalon,

pantalon

robe

veste,,

veste,

veste*

Et voici la vidéo sur la styliste Ann-Kathrin Carstensen et son label Rita in Palma. Dans son atelier à Berlin, des femmes turques tressent des collerettes arachnéennes, des bijoux, des loups et des dessous chics, dans une très belle ambiance humaine et féminine. Cela me donne envie de refaire de la dentelle au crochet moi aussi, comme ma grand-mère m’avait appris à le faire, avec du fil de coton. Ces savoirs-faire artisanaux sont beaux, il faut les sauvegarder plutôt que de les confier à des machines comme le voulaient les banquiers de cette entrepreneure exemplaire.

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Saussure et Chaussures

Chaussures anciennes que je porte rarement mais que j'aime garder

Chaussures anciennes que je porte rarement mais que j’aime garder

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« Pour l’illustration de notre propos, il est suggestif de faire remarquer que Saussure observe dans l’acte de raconter un moment où le mot plein de sens direct se transforme en « mot pur ». Précisons que le « mot pur » en question ne désigne rien d’autre qu’un mot privé de contamination référentielle. Délié de l’origine référentielle, il fonctionne pour ainsi dire comme pur signifiant. On verra que c’est l’oubli qui tient un rôle primordial dans ce passage d’un mot impur au mot pur. N’est-ce pas l’oubli d’une « scène originaire » qui fait de la sémiologie saussurienne un système des valeurs pures ? Autrement dit, le référent historique ne fait irruption dans la sémiologie saussurienne qu’à condition qu’il soit ensuite oublié, sinon évacué. Ne peut-on pas dire dans ces conditions que la mythographie saussurienne est une tentative de retrouver l’objet perdu dans la « scène originaire »? « Le crochet extérieur où pendre la légende » est un crochet fragile, et cela à cause d’un facteur oubli, à savoir d’un facteur temps. C’est à partir du moment où la trace mnémonique d’un référent historique s’estompe au cours du temps que la mythologie devient de plus en plus pure. »
Yong-Ho CHOI, Le temps chez Saussure, thèse de Doctorat, Université de Paris X-Nanterre, 1997

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Chaussures que je porte et vais porter à la rentrée

Chaussures que je porte et vais porter à la rentrée

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Si ceci ne sont pas pas des chaussures, pour paraphraser Magritte, ceci n’a-t-il pas quelque chose à voir avec des mots purs, porteurs virtuels de légendes et de mythologie ?
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