Doigts de la pluie sur le tambourin tendre de la terre
Écoutez ma consolation chantonne-t-elle
le long des feuilles vertes et des toits des maisons
L’entendez-vous perler sur les lèvres des fleurs ?
Elle entre dans ma langue où lentement naît l’être
Dans le ciel le bon Dieu, Jésus et la Vierge Marie
écoutent dans le Saint-Esprit le doux bruit de la pluie
envelopper les coeurs d’exquise nostalgie.
Près du feu, en silence, ils se tiennent bien proches.
Je vois des farandoles d’enfants tracer sur la planète
des sillons aussi humbles que les mille rigoles
qui coulent et se faufilent, dans les prés, dans les villes,
auxquelles dans leurs rêves ils glissent des navires
de liège. Et je les vois, tandis qu’en joie ils mouillent
leurs chaussures, partir à bord de leurs imaginaires
vaisseaux, à l’aventure, par des eaux, des terres
où brûle dans le ciel grand ouvert la lumière de la vie dévoilée.