J’ai rapporté des livres j’ai marché avec eux dans la ville
portée par le vent léger mes cheveux
bougeaient doucement dans mon dos
mes dernières pages d’écriture
bougeaient doucement dans ma tête,
mon cœur. Qui fait marcher sa tête avec son cœur risque
ce qui advint au Crâne, au Golgotha, et puis se trouve
en train de marcher au ciel la parole implantée dans le corps
qui parle d’elle-même. Je n’écris plus je laisse écrire
tout vient du cœur même du verbe
en marche, moi-même qui vous parle.
J’ai vu ce vendredi des rivières d’humains
splendidement vêtus sortir de la mosquée
– j’ai rendu grâce pour ceux qui savent adorer
j’ai vu plus loin la parade d’oiseau
d’un jeune homme à une jeune femme
j’ai vu la beauté de tous ceux que je croisais
j’ai levé les yeux mon corps criait de joie !
Ce qui arrive me traverse, lumière
à travers mon regard qui traverse le monde
et trace de ses pas la carte des sentiers
vivants.