Aimer (toujours)

 

Chacun de nous, dans chaque histoire, a son péché originel. Parfois infime, parfois très grand. Le tout est de savoir ce que l’on en fait. Ne laissons pas notre péché originel nous ronger de l’intérieur, opérer ses destructions en nous et autour de nous. Il pourrait même en venir à détruire toute l’humanité.

Retournons-nous, faisons-lui face. Armons-nous de la vérité, de l’amour, de l’humilité : il sera anéanti.

Et l’histoire recréée, plus belle, plus forte, indestructible.

 

 

Aimer (encore)

 

Ce que nous devrons apprendre aussi, à nous-mêmes et aux autres, c’est à s’aimer et se respecter soi-même afin de pouvoir aimer l’autre avec respect. Lever l’ancre du doute, laisser partir le doute de soi qui plombe le cœur, pousse à rechercher toujours de nouvelles approbations, pousse aux séductions, aux recherches du beau miroir dans le regard des autres. Apprendre que chacun de nous est beau et pur dans le regard de Dieu, c’est-à-dire une fois dépouillé de tous ces oripeaux dont nous nous drapons par honte de notre « nudité », de notre nullité confusément supposée, toutes ces paillettes sur nous que nous cherchons dans le regard d’autrui comme des baumes à notre inquiétude, à notre manque d’amour envers nous-même, comme de beaux habits pour couvrir notre sentiment de culpabilité, pour cacher ce que nous ne pouvons pas assumer. Car c’est tout cela qui nous fait fuir en avant, qui nous fait fuir de nous-même et du même coup nous dérobe à l’amour qui se respecte, nous empêche d’aimer dans la sérénité, nous donne un sentiment d’enfermement ou d’étouffement qui, dans un cercle vicieux, suscite chez l’autre, ou même cherche plus ou moins consciemment à déclencher en l’autre, les jalousies et les peurs dont nous parlions tout à l’heure. N’oublions pas que nous sommes pardonnés si nous parvenons à reconnaître ce qui doit être pardonné, et que la vérité libère. Courage.

(et « Aimer toujours »)

Aimer

 

Ce que nous, Pèlerins d’Amour, pourrons apporter de plus précieux peut-être aux jeunes qui viendront cheminer quelque temps ou longtemps avec nous, c’est le détachement dans l’amour. Les jeunes ont le cœur grand et vivant, ils aiment avec puissance. Mais il leur faut encore sortir de la chrysalide, comme il nous faut tous toujours sortir de la chrysalide. Ils aiment fusionnellement et oui, l’amour est fusionnel. Ou bien, blessés ou méfiants, ils s’empêchent d’aimer, approchant les rivages sans jamais jeter l’ancre. Ces états peuvent durer toute une vie, et apporter beaucoup de souffrance en soi et autour de soi. Ce qu’il faut donc apprendre, et l’adolescence et la jeunesse, temps des initiations, est un bon temps pour cela, c’est le détachement dans l’amour. Aimer sans possessivité. Aimer en laissant libre, et en restant libre. Pour cela, il faut savoir d’abord que le détachement de soi-même est requis. Apprendre à laisser son ego lever l’ancre. Aller à l’amour, s’ancrer dans l’amour, vivre l’amour en se délestant de cet ego qui pèse comme une ancre dans le cœur, chargé de compétitions, de jalousies, de peurs. Alors le ciel s’éclairdit et les êtres marchent côte à côte ou main dans la main, légers.

Tout à l’heure grand ciel bleu vibrant d’un chant lointain de cloches, une mouette y navigue, puis deux, puis trois, puis beaucoup d’autres qui apparaissent, blanc scintillant dansant bientôt rejoint par les flèches noires des martinets migrateurs, leur cri de printemps déchirant l’espace comme un voile.

Bonne journée !

(puis « Aimer (encore) »)

Notre chemin

 

J’ai envoyé Voyage à des groupes de personnes qui œuvrent d’une façon ou d’une autre dans le dialogue inter-religieux, en France, au Liban, à Jérusalem. Je l’ai envoyé aussi dans un endroit où sont éduqués beaucoup de jeunes. Et puis, trois jours durant, j’ai arpenté la ville avec mon caddy chargé de livres pour aller présenter Voyage dans des librairies et surtout dans des bibliothèques (dont celle de la Pitié-Salpêtrière), parlant avec les gens et donnant le livre chaque fois qu’on voulait bien l’accepter – il y eut de beaux moments mais aussi des refus ou même des mépris. Et faisant tout cela je voyais bien que j’étais déjà en train de vivre une partie de ce que vivront les Pèlerins issus du livre, au service du monde mais mendiant leur place. Et maintenant que Voyage et moi avons commencé ainsi, humblement et dans la joie de s’offrir en partage, que nous l’avons fait vraiment, en marchant, en cheminant dans la ville, en parlant d’homme à homme, face à face avec le réel, maintenant sans doute va pouvoir commencer un autre voyage pour Voyage. Lundi, si le ciel le veut toujours, je repartirai, à pied et en bus cette fois, l’apporter quelque part pour le christianisme, quelque part pour l’islam, quelque part pour le monde. Et puis le ciel continuera à nous guider, à guider tous ceux qui le voudront.