Mois : octobre 2013
Otages
Les Chinois ont livré en Russie des fers à repasser et des bouilloires qui envoient des spams.
À lire sur la Russie d’aujourd’hui
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Eurodéputé et vice-président d’un parti d’extrême-droite, antisémite, il apprend qu’il est juif.
À lire sur Glamour
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343 salauds, ils signent « Touche pas à ma pute », et se font répondre par le syndicat des travailleurs sexuels : « Ils feraient mieux de fermer leur gueule ».
À lire sur les Inrocks
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Marine Le Pen aussi pousse les otages à lui répondre. Tout en travaillant à faire de nous tous les otages du délire, de l’égoïsme et de l’aveuglement.
L’espérance de vie
L’espérance de vie, ce n’est pas le nombre des années, c’est la grâce du présent.
Le sommet de ma vie, c’est la vie à la grange.
Pèlerine d’Amour, Pèlerin d’Amour, voici ma religion : la religion qui relie les hommes de toutes religions, même de celles qui s’ignorent.
Cette nuit j’ai prié avec la Fatiha. À l’instant je viens de prononcer dans mon cœur : Qui pourra me séparer de l’amour de Dieu ? Et aussitôt je suis allée voir la Lecture du jour, ce que je ne fais plus depuis des mois. Elle dit, reprenant les mots de Paul : « Qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ?»
Halloween
MLP trouve étonnante l’allure des otages français libérés. Attention, elle est déjà tombée dans sa piscine vide, à l’Ascension ! Moi je trouve inquiétants ses cernes, sa peau, ses lèvres – elle n’a que quarante-cinq ans, on ne dirait pas qu’elle veille suffisamment à sa santé. C’est peut-être ce qui contribue à lui faire former des hantises. Ou à lui permettre de soutenir les hantises qui font son lit en divisant les Français.
Haïkus d’une nuit d’automne
Femme nue au lit.
Jupe rose sur la chaise.
Le sommeil attend.
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Bien après minuit,
la peau douce des bouleaux,
blanche sous la lune.
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La chouette respire.
Son plumage sous la brise.
Ses petits poumons.
Voyage en bibliothèques
Voyage sera très bientôt « mis en bonne place sur les rayonnages de la Médiathèque de la Communauté de Communes du Pays de Lourdes ». Ah çà, je suis vraiment contente. J’y ai passé du temps, dans cette médiathèque ! J’y ai emprunté ou consulté des ouvrages sur Bernadette et sur Lourdes, spécialement l’énorme travail de René Laurentin, que j’eus plus tard le bonheur de rencontrer. Et quand j’étais toute seule, là haut dans ma montagne, à près d’une heure de Lourdes, il m’est arrivé aussi de rapporter des livres de la bibliothèque à la grange la nuit l’hiver, dans la luge avec les courses, la tirant et avançant dans la forêt à la lumière de la neige et des étoiles. Alors je suis vraiment heureuse que d’autres puissent lire maintenant ce Voyage, là-haut, là où ils vivent.
La bibliothèque de Fels (Institut Catholique, 21 rue d’Assas à Paris) m’informe aussi que Voyage enrichit son fonds, mais comme il n’apparaît pas dans leur catalogue j’ignore s’il y est disponible. En tout cas il est toujours à Paris, à la bibliothèque Mohammed Arkoun, rue Mouffetard, et à la Réserve centrale des bibliothèques de la Ville de Paris (et donc à disposition de toutes les bibliothèques du réseau, sur demande), ainsi qu’à la bibliothèque centrale de Lyon Part-Dieu. Et peut-être dans d’autres bibliothèques prochainement, je le dirai.
Purge
Sofi Oksanen
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Nous parlions tout à l’heure des 24 intellectuels qui ont signé un manifeste et lancé une pétition pour la protection des animaux, tombant d’accord avec le défenseur des enfants Jean-Pierre Rosenczveig qu’il est regrettable que ces intellectuels ne se soient pas d’abord préoccupé des droits des êtres humains, notamment de ceux, enfants et adultes, qui vivent parmi nous dans des conditions que nous trouverions inacceptables pour nos animaux.
Mais voici pire : les 343 intellectuels, autonommés 343 salauds, emmenés par Frédéric Beigbeder, qui lancent la pétition : « Touche pas à ma pute ». Leur pute. Le pubeux Beigbeder a sévi. Dans l’indigne. On peut discuter du bien-fondé de l’idée de pénaliser les clients de prostituées. Mais pas ainsi. Contrairement à ce que semble dire leur slogan, ce n’est pas le droit des prostituées que défendent ces signataires, c’est leur propre (si l’on peut dire) consommation. Et leur fantasme de possession et de domination. Or ils auront beau payer, les prostituées ne leur appartiendront jamais, pas plus que n’importe quelle femme, n’importe quel être humain. Leur combat est perdu d’avance, et ils ne font que retourner contre eux leur propre putasserie.
Une fois je suis allée visiter une péniche qui était à louer. Au retour, j’ai traversé le bois de Boulogne à pied. Ce que j’ai vu était particulièrement sinistre. Ces femmes abîmées – l’une d’elles en train de chier par terre sans se cacher –, ces hommes allant chercher dans cette misère quelle sorte de plaisir ? Misère des femmes, misère des hommes, misère sur misère. Sans compter que plus que jamais les prostituées sont victimes de trafics d’êtres humains. D’autres écrivains font leur travail, eux, comme Sofi Oksanen dans son roman Purge.