Voyage en bibliothèques

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Voyage sera très bientôt « mis en bonne place sur les rayonnages de la Médiathèque de la Communauté de Communes du Pays de Lourdes ». Ah çà,  je suis vraiment contente. J’y ai passé du temps, dans cette médiathèque ! J’y ai emprunté ou consulté des ouvrages sur Bernadette et sur Lourdes, spécialement l’énorme travail de René Laurentin, que j’eus plus tard le bonheur de rencontrer. Et quand j’étais toute seule, là haut dans ma montagne, à près d’une heure de Lourdes, il m’est arrivé aussi de rapporter des livres de la bibliothèque à la grange la nuit l’hiver, dans la luge avec les courses, la tirant et avançant dans la forêt à la lumière de la neige et des étoiles. Alors je suis vraiment heureuse que d’autres puissent lire maintenant ce Voyage, là-haut, là où ils vivent.

La bibliothèque de Fels (Institut Catholique, 21 rue d’Assas à Paris) m’informe aussi que Voyage enrichit son fonds, mais comme il n’apparaît pas dans leur catalogue j’ignore s’il y est disponible. En tout cas il est toujours à Paris, à la bibliothèque Mohammed Arkoun, rue Mouffetard, et à la Réserve centrale des bibliothèques de la Ville de Paris (et donc à disposition de toutes les bibliothèques du réseau, sur demande), ainsi qu’à la bibliothèque centrale de Lyon Part-Dieu. Et peut-être dans d’autres bibliothèques prochainement, je le dirai.

Purge

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Sofi Oksanen

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Nous parlions tout à l’heure des 24 intellectuels qui ont signé un manifeste et lancé une pétition pour la protection des animaux, tombant d’accord avec le défenseur des enfants Jean-Pierre Rosenczveig qu’il est regrettable que ces intellectuels ne se soient pas d’abord préoccupé des droits des êtres humains, notamment de ceux, enfants et adultes, qui vivent parmi nous dans des conditions que nous trouverions inacceptables pour nos animaux.

Mais voici pire : les 343 intellectuels, autonommés 343 salauds, emmenés par Frédéric Beigbeder, qui lancent la pétition : « Touche pas à ma pute ». Leur pute. Le pubeux Beigbeder a sévi. Dans l’indigne. On peut discuter du bien-fondé de l’idée de pénaliser les clients de prostituées. Mais pas ainsi. Contrairement à ce que semble dire leur slogan, ce n’est pas le droit des prostituées que défendent ces signataires, c’est leur propre (si l’on peut dire) consommation. Et leur fantasme de possession et de domination. Or ils auront beau payer, les prostituées ne leur appartiendront jamais, pas plus que n’importe quelle femme, n’importe quel être humain. Leur combat est perdu d’avance, et ils ne font que retourner contre eux leur propre putasserie.

Une fois je suis allée visiter une péniche qui était à louer. Au retour, j’ai traversé le bois de Boulogne à pied. Ce que j’ai vu était particulièrement sinistre. Ces femmes abîmées – l’une d’elles en train de chier par terre sans se cacher –, ces hommes allant chercher dans cette misère quelle sorte de plaisir ? Misère des femmes, misère des hommes, misère sur misère. Sans compter que plus que jamais les prostituées sont victimes de trafics d’êtres humains. D’autres écrivains font leur travail, eux, comme Sofi Oksanen dans son roman Purge.

 

Jean-Pierre Rosenczveig appelle les intellectuels à se mobiliser pour les droits des enfants

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  Suite au manifeste et à la pétition de 24 intellectuels pour les droits des animaux, l’avocat des enfants écrit une vive réaction, dont voici un extrait :

« Personnellement, depuis 10 ans, j‘aurais aimé entendre ces grandes voix s’exprimer de concert – sachant que certains ont pu le faire individuellement – avec le poids qu’elles représentent pour pousser les pouvoirs publics à gérer mieux qu’ils ne l’ont fait la question des enfants qui arrivent régulièrement et par milliers chaque année non accompagnés dans notre pays. Ces jeunes sont traités plus comme des étrangers que comme des enfants (conf. différents posts sur ce blog).

Pour revenir sur ce point j’aurais aussi aimé les entendre collectivement il y a 15 jours dans le débat sur les châtiments corporels. Ils avaient matière à aborder le thème éducation et violence : on peut éduquer sans frapper.

J’entends qu’il faille s’inquiéter des violences infligées aux animaux, mais que dire du sort des enfants roms « abrités » dans des camps misérables qui jouxtent nos autoroutes urbaines et exposés à tous les dangers comme les épidémies, les morsures de rats, etc. ? Ces enfants là ne valent-ils pas nos chiens et nos chats ?

Pourquoi refuser d’aborder des questions aussi délicates que le souci de la liberté de conscience et de religion des enfants avec la liberté des parents d’élever leur progéniture dans leurs valeurs et leur religion ? (3)

Bref, nous avons les intellectuels que nous méritons !  (4)

Notre société vieillissante et souvent dépassée se recroqueville sur elle-même : les retraites, les chiens et les chats, le calme et la crainte de l’autre.

Hauts les cœurs Mesdames et Messieurs, la France, en bien-traitant ses « compagnons de vie » peut aussi se pencher sur des vrais problèmes de société. Laisser les associations militer pour les chiens, les chats et les poissons rouges et autres oiseaux de compagnie et jouer votre rôle : élevez le débat ! »

Le texte entier est à lire sur le blog de Jean-Pierre Rosenczveig.

Les animaux ont droit à notre respect, mais faire passer leur cause d’abord ne sert personne. Il est infiniment plus facile d’aimer les animaux que les hommes, et nous voyons bien d’ardents défenseurs des animaux comme Brigitte Bardot fermer les yeux sur le malheur d’êtres humains réputés « pas comme nous », voire être du côté de ceux qui prônent l’exclusion, voter pour le Front National. Je m’interroge sur les raisons qui animent certains signataires, comme Alain Finkielkraut. Si nous apprenions à respecter d’abord les êtres humains et à les aimer, alors nous respecterions aussi les animaux et la nature, conscients que tout le vivant est lié, et que chaque animal est l’une des si nombreuses facettes de l’homme. François d’Assise aime les animaux parce que d’abord il aime ses frères humains.

Implacable Bach

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ces trois derniers jours à Paris, photos Alina Reyes

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Il suffit de contempler la partition : Bach doit se jouer comme il s’écrit, implacable, sans jeux de pédale ou de rubato. Avec lui nous ne sommes pas dans le sentiment, nous sommes dans l’être. Dans l’essence, dans l’os, comme dit l’hébreu dans la Bible – « dans l’os du jour », comme je l’ai traduit dans Voyage. La radicalité est ce qui donne la joie très profonde, la béatitude, le salut.