Joachim m’indiquant la sublime interprétation du sublime Gaspard de la Nuit de Ravel par Ivo Pogorelitch, j’ouvre le recueil d’Aloysius Bertrand et j’y trouve au hasard ces trois vers en prose, à trois endroits différents du livre.
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La lune peignait ses cheveux avec un démêloir d’ébène qui argentait d’une pluie de vers luisans les collines, les prés et les bois.
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Deux juifs, s’étant arrêtés sous ma fenêtre, comptaient mystérieusement au bout de leurs doigts les heures trop lentes de la nuit.
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Et moi, pèlerin agenouillé à l’écart sous les orgues, il me semblait ouïr les anges descendre du ciel mélodieusement.
Aloysius Bertrand, Gaspard de la Nuit