Shakespeare, Sonnet 21 (ma traduction)

J’ai traduit ce sonnet selon le même principe que le précédent.

*

So is it not with me as with that Muse,
Stirred by a painted beauty to his verse,
Who heaven itself for ornament doth use
And every fair with his fair doth rehearse,
Making a couplement of proud compare
With sun and moon, with earth and sea’s rich gems,
With April’s first-born flowers, and all things rare,
That heaven’s air in this huge rondure hems.
O! let me, true in love, but truly write,
And then believe me, my love is as fair
As any mother’s child, though not so bright
As those gold candles fixed in heaven’s air:
   Let them say more that like of hearsay well;
   I will not praise that purpose not to sell.

*

Il n’en est pas de moi comme de cette muse
Par une beauté peinte mue pour quelques vers,
Dont le ciel lui-même pour ornement se sert
Et que le beau sexe à réciter s’amuse,

Formant accouplements, fièrement associeuse
De gemmes de soleil, de lune, terre et mer,
Premières fleurs d’avril, et tout ce qui dans l’air
Est rare en la vaste rondure conteneuse.

O laissez-moi, vrai en amour, écrire vrai !
Croyez que mon amour est aussi beau de traits
Qu’un enfant pour sa mère, sans pourtant qu’il ne brille

Comme ces bougies d’or fixées dans l’air des cieux.
Qu’en murmurent à loisir ceux qui cherchent bisbille,
Je n’ai pas à louer ce que vendre ne veux.

*

alinareyes