Madame Terre à Ozouer le Voulgis, où David a peint Le Sacre de Napoléon

Toujours par monts et par vaux sur son VTT pour courir les environs de Paris (jusqu’à des plus de 100 km aller-retour), O est allé avec Madame Terre dans cette campagne où Jacques-Louis David eut sa maison et un atelier (avec église à côté) où il peignit le Sacre de Napoléon et couronnement de l’impératrice Joséphine, œuvre de propagande telle que s’en charge aujourd’hui la télévision.

mme terre dans les blés

chez David

maison de david

mme terre chez david

eglise mitoyenne maison david

lavoir ouzouer le voulgis lavoir ouzouer, lavoir ouzouerIl a photographié le lavoir du village parce que j’aime les lavoirs, puis il a procédé au rite de la terre, et sur son chemin il a photographié Madame Terre avec un coquelicot parce que j’aime les coquelicots

prise de terre chez davidmise de terre chez david

mme terre et coquelicot

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Madame Terre a fait deux escapades dans le Magazine des jours heureux, il y a quelques jours quand je ne pouvais plus accéder à ce Journal : à Ville d’Avray chez Gambetta (vs Rothschild) et dans la même ville chez Boris Vian (en déserteur de la guerre économique)

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Langue française, patrie de « nations de toutes couleurs ». Par Jean Grosjean

Le 1er juin 1956, Jean Grosjean publiait dans la NRF un article sur les Éthiopiques de Léopold Sédar Senghor. La fin de son article s’ouvre à une réflexion magnifique sur la langue française. La voici.

Jean Grosjean à sa table de travail, photo Jacques Robert

Jean Grosjean à sa table de travail, photo Jacques Robert

 

« Ainsi se forment des constellations en Afrique avec une certaine présence arabe dans le ton parfois et jusque dans les mots sémitiques (quand on ne les a pas trop déportés vers les îles). Regarde, Europe, à ta droite, tes frères du Sud, ces benjamins, cet immense Yémen noir de l’Afrique. Ils ont comme toi reçu des semences du même vent d’est, du même arbre de connaissance de l’Éden, des choses qui se sont dites à Médine, qui s’étaient dites à Solyme, et, avec leur cœur à eux, regarde ce qu’ils en ont fait. Tu n’entendais pas leur langage, mais tu ne peux plus ne pas l’entendre maintenant qu’ils te parlent en français.  Écoute leurs joies qui ne sont pas tout à fait les tiennes peut-être, et leurs espoirs qu’ils te doivent un peu, dis-tu, et leurs souffrances qu’ils te doivent aussi en bonne partie sans doute, et cette justice que tu sus quelquefois clamer, l’accent qu’elle prend dans leur voix.

Cette langue française, Europe, tu la connais. Quand tu te barricadais contre les Arabes, les Mongols, les Turcs et d’autres, c’est elle souvent qui parlait avec eux par-dessus tes murettes et t’empêchait d’être une petite fourmilière à l’écart des hommes. Et maintenant ce Cham à l’âme insatiable, ce vrai fils d’Adam et d’Ève, ce curieux de l’origine qui osa regarder l’ivresse nue du père Noé, tu voulais croire qu’il se taisait. Et voilà qu’il sait le français dans ses plus subtils dédales et l’emploie à se faire reconnaître, à la fin.

Dirons-nous à Senghor et à d’autres comme lui ce que nous leur devons en ces jours ? Notre langue ne peut plus être l’apanage de l’État français et de quelques groupes (ou, comme un temps, des cours d’Europe) ; elle devient une grande patrie mentale où dialoguent à hauteur d’homme des nations de toutes couleurs. »

 

Odyssée

Rêvé cette nuit : arrivée à l’aéroport Charles De Gaulle, il fallait maintenant que je me débrouille pour rentrer à la maison sans un sou en poche. J’élaborais une savante combinaison de lettres qui allait me permettre, tel un passe, de prendre le RER.

 

Umberto Eco et le « nom de plume » Nerval

street art 5e

Dans ses Six Promenades dans les bois du roman et d’ailleurs, conférences conçues pour les Norton Lectures de Harvard (éd Grasset 1996), Umberto Eco se réfère souvent à Sylvie de Gérard de Nerval, « l’un des livres les plus beaux qui aient jamais été écrits » (je suis bien d’accord avec lui là-dessus, depuis la lecture émerveillée que j’en fis, jeune adolescente, ainsi que d’Aurélia). Voici quelques lignes de ce qu’il dit à propos de « l’Auteur et sa Voix ».

« Dans Sylvie, nous sommes confrontés à trois entités. La première est un homme, né en 1808 et mort (par suicide) en 1855, qui, d’ailleurs, ne s’appelait pas Gérard de Nerval mais Gérard Labrunie. Des tas de gens, le Guide Michelin de Paris en main, partent encore à la recherche de la rue de la Vieille Lanterne où il s’est pendu ; certains d’entre eux n’ont jamais compris la beauté de Sylvie.

La deuxième entité est le « je » du récit. Ce personnage n’est pas Gérard Labrunie. Nous savons de lui ce que nous en dit l’histoire, et à la fin, il ne se tue pas. Plus mélancoliquement, il réfléchit : « Les illusions tombent l’une après l’autre, comme les écorces d’un fruit, et le fruit, c’est l’expérience. »

street art wake up(…) Enfin, la troisième entité, en général difficile à discerner, est (…) cette « voix » anonyme qui commence le récit par « Je sortais d’un théâtre » (…) on peut même aller jusqu’à donner un nom à cette voix, un nom de plume. Si vous le permettez, j’en sais un, très beau : Nerval. (…) Nerval n’est pas un Il tout comme  George Eliot n’est pas une Elle (seule Mary Ann Evans l’était). Nerval serait en allemand un Es, en anglais il pourrait être un It (malheureusement, les grammaire française et italienne nous obligent à lui assigner un sexe à tout prix).

Nous pouvons affirmer que ce Nerval, qui au début de la lecture n’est pas encore là, sinon sous forme de traces pâles, ne sera, lorsque nous l’aurons identifié, rien d’autre que ce que les théories des arts et de la littérature appellent « style ». Bien entendu, à la fin, l’auteur modèle sera également reconnaissable en tant que style, un style tellement évident, clair, incomparable, que nous comprendrons enfin que c’est la Voix de Sylvie qui commence Aurélia par « Le Rêve est une seconde vie. »

street art 5e et camionaujourd’hui à Paris 5e, entre deux giboulées et avant l’orage, photos Alina Reyes

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Troy Henriksen à la galerie W

troy henriksen 6 et miss ticJe suis passée par hasard devant cette galerie dans le 18e, je l’ai visitée et j’y ai particulièrement apprécié les peintures, souvent mêlées de collages et vivement colorées, de Troy Henriksen, un ancien pêcheur – ci-dessus exposé avec un dessin de Miss Tic. Voici quelques autres photos de ses œuvres que j’y ai faites, puis des liens pour en savoir plus sur ce peintre.

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Site de la galerie W

Note sur Troy Henriksen et autres de ses peintures sur Artsper

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