Personnaliser l’impersonnel

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Quelqu’un avait donné des Converse blanches à l’un de mes fils. Il les voulait noires, je les ai peintes à l’acrylique – je te demanderai peut-être d’y faire aussi un dessin, m’a-t-il dit.

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J’avais peint aussi à l’acrylique mon sac, avec lequel je me suis promenée tout l’hiver par tous les temps sans parapluie – ça n’a pas bougé.

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Quand mon compagnon est passé à la cigarette électronique, j’ai peint un pot d’épices fini à la peinture pour verre afin qu’il puisse s’en servir de reposoir, et il s’en sert.

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Notre cuisine n’est pas aménagée, elle n’a pas de placard (j’ai reconverti en vaisselier un bureau en fer donné par une voisine), du coup les murs sont libres et j’y ai donc mis, comme dans tout l’appartement, des peintures et dessins faits maison (et aussi un dessin africain trouvé au rebut)

Il m’est arrivé aussi de transformer des vêtements, ou de changer leur usage (O rit toujours du jour où j’avais découpé dans l’une de mes culottes un bandeau à cheveux…) Bien entendu, tout ceci n’est rien par rapport à ce que font les fantastiques transformeurs comme le facteur Cheval (il y en a beaucoup d’autres, souvent classés dans « l’art brut »), mais c’est une réappropriation éminemment humaine, un réenchantement à la portée de chacun. Qui a également un sens politique fort, en des temps où nous vivons dans un univers tellement industrialisé, où nous ne sommes plus appelés à faire les choses nous-mêmes. Let’s do it !

Un pianiste en répétition à la Schola Cantorum

J’ai déjà évoqué le charme fou de la Schola Cantorum, mythique école qui a aujourd’hui le statut d’établissement privé d’enseignement supérieur de la musique. Avant de passer à la musique enregistrée ce matin dans l’une de ses salles d’étude, en voici quelques témoignages :

« Il faut honorer ce petit coin de Paris où seul l’amour de la musique commande. » Claude Debussy

« … Schola Cantorum, cette grande enseigne, ne soulève pas seulement en moi une vague de musique. Elle couronne le souvenir de nos luttes de jeunesse. La Schola, que vénérait Erik Satie, élève de Vincent d’Indy, nous servait de drapeau contre l’impressionnisme et le néo-impressionnisme qui occupaient alors les âmes savantes, leur faisaient oublier que l’art n’est pas une physionomie mais un organisme et que la fugue construit les marches par où fuit le charme dangereux des sirènes. Il est probable que le fantôme de Satie rôde et veille à l’École… » Jean Cocteau

« La Schola Cantorum… Paradis de la musique… » Paul Guth

« … D’Indy et la Schola auront été les champions de la dernière tentative faite pour conserver dans la musique l’idéalisme que le matérialisme triomphant repousse de toutes parts… » Extrait de presse de 1913

« … Aujourd’hui, malgré les nouvelles vagues d’un enseignement accéléré et starisé, il existe encore des lieux où Mozart, Satie et Bartok sont les maîtres de cérémonie. Dans cette école légendaire… ne sont pas des élèves qu’on classe mais des artistes qu’on accompagne. » Honorine Crosnier, revue Milk 2006

« …À la Schola Cantorum, tout est rare : les murs, pur XVIIème, les jardins, l’atmosphère. Un climat si parfaitement esthétique qu’à peine franchi le portail, on se surprend à marcher autrement… » Cosmopolitain

« … La Schola Cantorum, l’équivalent français de la Juilliard School, concurrente historique du conservatoire, perpétue un authentique enseignement à la française, c’est probablement l’école qui dégage le plus de charme… » Revue Diapason




https://youtu.be/xqHW5mKd2VY

Un jeu plein de verdeur pour ces trois oeuvres virides, ensuite la merveilleuse « harpe éolienne », comme l’appelait Schumann, de l’Étude op 25 n°1 de Chopin.
Et pour finir, Zelda (là dans l’arrangement du pianiste), ici joué avec le nez :