photos Alina Reyes
photos Alina Reyes
cet après-midi, bord de Seine et étrange scène d’une femme secouant une grande toile blanche derrière les arbres, locomotive de l’Orient-Express à l’Institut du Monde Arabe, nouvelle fresque signée el Seed côté Seine, arrière puis avant de la faculté Jussieu, rues du quartier… photos Alina Reyes
tout à l’heure au Jardin des Plantes, photos Alina Reyes
quartier des Halles et bords de Seine, photos Alina Reyes
tout à l’heure à Paris 5e, photos Alina Reyes
une nouvelle oeuvre dans mon quartier (photo Alina Reyes)
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J’ai jeûné de littérature, j’ai faim de littérature. À lire, à écrire. Je papillonne dans les livres, je suis papillon. J’ai un grand livre en cours d’écriture, à chaque étape je dois passer des jours sans écrire, en attendant que le reste avance dans ma tête, l’ordonnancement et le but. Écrire, c’est savoir fulgurer, et c’est savoir attendre.
J’attends Ramadan, grand temps blanc, comme on attend un amant. J’ai un projet de peinture pour ce temps. Je voudrais tout d’abord, si Dieu veut bien, reprendre mon plus grand tableau, celui de l’œil, celui qui s’appelle Apocalypse. Et peut-être me remettre un peu au piano, apprendre par exemple la petite valse douce en la mineur de Chopin.
Mahmoud Darwich écrit : « C’est mort qu’ils m’aiment, afin de pouvoir dire : il était des nôtres, il était nôtre. » Je ne suis pas des leurs, des morts qui m’aiment mort. Ne suis-je pas, moi, des autres ? Des miens et puis des autres, vivants qui me cherchent parmi eux, vivant.
Ma page Bible, Coran et autres textes saints marche du feu de Dieu, avec des lecteurs de tout le monde francophone, spécialement africain.
Et je commence à développer une page Amour et Littérature, anthologie de scènes d’amour de la littérature mondiale voisinant avec mes propres textes, images, livres et ebooks. Pour le divin, inépuisable bonheur de lire ! C’est Jorge Luis Borges qui m’y a fait revenir, voici, en hommage, l’un de ses poèmes.
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Loin de la mer et de la superbe guerre,
Car c’est ainsi que l’amour célèbre ce qu’il a perdu,
Le boucanier aveugle épuisait
Les terreux chemins d’Angleterre.
Sous les aboiements des chiens de ferme,
Risée des garçons du village,
Il dormait d’un sommeil perclus et crevassé
Dans la noire poussière des caniveaux.
Il savait qu’en de lointaines plages d’or
Lui appartenait un trésor caché
Et cela soulageait son déplorable sort ;
Toi aussi, en d’autres plages d’or
T’attend incorruptible ton propre trésor :
La vaste et vague et nécessaire mort.
Jorge Luis Borges, L’Auteur (trad. Philippe Bataillon)