Au-dessous du volcan, la prostitution au monde

Je termine cette note de lecture en différents temps sur ce livre prodigieux. À lire de bas en haut.

L’explosion du Popocatepetl, le volcan du roman, ces jours-ci

21-12-2012, 8h41

De même qu’Einstein demanda l’heure au consul du roman, dans une autre vie Arthur Cravan, qui lui aussi devait se perdre dans les eaux du Mexique, demanda un jour à André Gide : « Où en sommes-nous avec le temps ? » En attendant une tout autre réponse que celle, plate comme la terre avant la science, que lui fit l’écrivain : « il est trois heures moins le quart ». Pour sa part le consul, saisi, ne sut que désigner sans paroles au savant la pendule accrochée au mur.

L’heure tourne sur les pendules comme tout tourne dans Au-dessous du volcan, où les heures tournent, l’espace tourne dans l’ivresse perpétuelle du consul, les pensées tournent, le cosmos tourne, le texte tourne, charriant visions et réminiscences et cortèges de signes : tours, coursives, tour du monde, retour, tourner son alliance, tourbillons, escaliers en colimaçon, tournoyer, tourner en rond, carrousel, grande roue, planètes tourbillonnantes et ainsi de suite. Finalement, après la chute dans la prostitution, un calendrier en vient à désigner le futur, le mois suivant, et ce futur n’aura pas lieu pour le consul puisqu’il sera mort avant, puisque la mort est désormais fichée en lui qui n’a pas su s’empêcher de se retourner sur cette prostituée qu’il est allé chercher aux enfers, cette Yvonne égoïste repliée dans son confort, sa vie facile, ses séductions, ce mirage de si charmante apparence qui ne peut qu’entraîner dans la mort quiconque ne rejette pas la pomme qu’elle lui tend. « Votre cheval ne cherche pas à boire, Yvonne, rien qu’à se mirer dans l’eau », lui a dit et redit le demi-frère du consul, qui sans alcool, lui, a vu ce que l’ivresse s’est employée à cacher.

Je pourrais gloser encore longtemps sur ce livre aux reflets et aux terrains aussi mouvants que les représentations de l’espace-temps d’Einstein, mais je préfère me taire, ayant trouvé cela qui s’y dissimulait, cette descente d’Orphée aux enfers de l’autre, qu’il endosse. Orphée a Eurydice dans le dos, la voir là c’est voir qu’elle est perdue – c’est ainsi qu’il la perd. Le consul aussi va jusqu’au fond la voir dans sa prostitution mais au lieu d’en tirer la leçon et de poursuivre son chemin comme Orphée, il consomme lui-même la prostitution, il se perd à son tour.

« À tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l’étoile, l’oiseau, l’horloge, vous répondront, il est l’heure de s’enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise », écrit Baudelaire, sous le spleen comme le consul est sous Saturne. Platon n’avait pas tort dans sa critique des poètes. La poésie sans la science a tôt fait de virer au mensonge, à la morbidité. Le consul de Lowry a échoué dans la science de la mystique. Poètes, si vous n’êtes pas prophètes, si vous n’êtes pas savants, vous courez à la mort. La réponse à la question « quelle heure est-il ? », la voici : il est l’heure.

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20-12-2018, 13h13

« Le Trou du Golgotha… Golf = gouffre = golf »…. «  Quant aux démons… ils le possédaient »… « La Machine infernale »… «Rue de la Terre-de-Feu. 666 »… Lowry injecte des signes dans son texte comme autant de loupiotes de bars, de cantinas, dans la nuit. Ou comme « le phare qui invite la tempête, et qui l’éclaire… Le Farolito ». Le Farolito étant une cantina composée « de nombreuses petites pièces, chacune plus petite et plus sombre que la précédente, s’ouvrant l’une dans l’autre, la dernière et la plus sombre de toutes pas plus grande qu’une cellule », « des antres où devaient se tramer des complots diaboliques, où se décidaient d’atroces meurtres » et où « là, comme lorsque Saturne est dans le Capricorne, la vie atteignait le fond », mais où « là aussi de grandes pensées tournoyantes flottaient dans le cerveau. »

Qu’est-ce à dire ? L’auteur n’est pas en enfer, il y va voir. Voir, comme Rimbaud voyant, voir en poète, en Orphée chargé d’en remonter Eurydice. Et Yvonne, son Eurydice, y restera. Voir cela, c’est soudain éclairer le texte d’un tout autre sens que celui qu’on lui donne habituellement. Ce n’est pas l’auteur plongé dans son ivresse qui est en enfer, c’est l’autre personnage, celui qui n’a pas l’air d’y être, cette Yvonne trompeuse à la vie apparemment si légère. Voilà : l’enfer est autre que ce qu’il a l’air d’être. Si le consul finit par y rester aussi, c’est parce que, dans son voyage, il a omis de ne pas se laisser posséder par les démons.

à suivre

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19-12-2018, 9h

Qu’est-ce que l’enfer ? En paraphrasant Baudelaire selon qui la plus grande ruse du diable est de faire croire qu’il n’existe pas, on pourrait dire que la plus grande ruse de l’enfer est de faire croire qu’il est autre que ce qu’il est. En fait il y a au moins deux enfers : celui de la vie vécue dans la faute, et celui qu’incarnent pour d’autres ceux qui vivent dans l’enfer de la faute.

Je donne tout de suite un exemple vécu : un jour, apercevant Jean-Marie Le Pen dans un couloir de télévision, j’ai ressenti une nausée tenace. Cet homme, comme d’autres, incarnait l’enfer. L’enfer de la faute morale ne ressemble pas a priori à l’enfer qu’on se représente habituellement, lieu de souffrances et de tortures. Ceux qui vivent dans l’enfer de la faute morale ne semblent pas souffrants. La lâcheté, la duplicité, la méchanceté, la cruauté, la perversité, l’avidité, l’égoïsme, la vanité, tout ce qui entraîne la dissimulation, l’hypocrisie, la manipulation, tout ce qui fait commettre délibérément le mal, la trahison, le crime, la torture, la persécution, génère l’enfer de la souffrance pour autrui. Mais l’enfer de la souffrance n’exclut pas l’innocence, la droiture, l’amour, la grâce. Alors que l’enfer de la faute en est privé.

L’innocence, la droiture, l’amour, la grâce, sont les qualités que les fauteurs, s’en sachant privés par leur faute, veulent détruire chez autrui ; à défaut d’y parvenir, ils s’emploient à détruire autrui. Tel est l’enfer. Bien plus ordinaire et terrible que toutes les représentations picturales et poétiques, y comprises dantesques, qu’on a pu en donner. Les visions cauchemardesques de l’enfer ne sont pas l’enfer. Elles sont des cauchemars qui nous servent tout à la fois à évacuer un peu l’angoisse de l’enfer et à masquer le véritable enfer, dans son épouvantable et lamentable banalité.

Ainsi le personnage de Malcolm Lowry, qui a peut-être commis une faute dans son passé (le texte reste vague sur cette question), est-il peut-être quelqu’un qui croit devoir expier en se plongeant lui-même en enfer. Mais son enfer n’en est pas un. Seulement un cauchemar échappatoire qu’il se projette en s’injectant de l’alcool. Pourquoi ? Il se peut qu’il ait peur de retomber dans la faute, qu’il ait peur de lui-même – et qu’il compte sur l’ivresse pour se neutraliser. Il se peut aussi qu’il cherche à fuir un mal qui lui aurait été fait, un mal lointain, enraciné dans l’enfance de l’âme : un mal qui n’est pas dit, un mal trop infernal que le texte et l’ivresse veulent occulter.

à suivre

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18-12-2018, 12h06
En douze chapitres, le roman suit les douze heures, dans cette grande fête des morts, d’un personnage entouré de trois autres et de leurs douze mois passés. Le personnage principal, consul ivrogne, a souvent été comparé à Faust. Mais s’il y a un diable dans cette histoire, c’est l’alcool. Et il n’y a pas de pacte. Lowry dans sa préface évoque l’ivresse mystique. En poète, il semble penser que ce qui compte, c’est l’ivresse. Or cela se passe très mal pour son alter ego dans le roman, et cela finit logiquement très mal, pour son personnage comme pour l’auteur quelques années plus tard. Pourquoi ? Parce que l’ivresse mystique demande une science. Or le consul visite les enfers en consul, en consultant. Il y est spectateur, au sens debordien du terme, et au sens platonicien, regardant défiler sous le volcan (dans la caverne) les images de son délire sans pouvoir les contrôler. Car s’il n’a pas passé de pacte avec le diable, il ne refuse pas non plus le pacte que le diable ne cesse de lui reproposer sans cesse, de verre en verre. Il n’y a pas dans ce qu’il vit de combat spirituel. Et en réalité il n’a pas plus de connaissance de l’enfer qu’il n’en a du paradis. Ce qu’il vit ne tient ni de l’un ni de l’autre, encore moins de quelque purgatoire. Ce qu’il vit, c’est une plongée sans connaissance dans l’illusion et l’impuissance. Dans un monde artificiel semblable à celui qui tente de régner sur l’humanité, en ce moment même.

à suivre

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17-12-2018, 10 h 39

Que répondre à Einstein quand vous le croisez par hasard dans un couloir et qu’il vous demande l’heure ?

La scène est placée au milieu du livre, comme le récit de la mort d’un innocent est placé au milieu du Coran, livre tout aussi désordonné (en fait, d’un ordre particulier, parfait) que celui de Malcolm Lowry. Deux situations vertigineuses comme deux trous noirs au centre de chacun des textes, deux trous de volcans d’où jaillit le chaos des textes, roulements sans fin de deux ivresses mystiques (car l’ivresse alcoolique de Lowry est aussi explicitement mystique, celle d’un homme qui cherche à écrire un livre sur la Kabbale).

En fait il y a deux volcans dans le livre, bien qu’il n’en titre qu’un. Qu’importe le volcan, pourvu qu’on ait l’ivresse ? Non, nous le verrons. Pour l’instant, n’oublions pas d’où nous partons : le temps, la mort (le livre se déroule le jour des morts au Mexique).

à suivre

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Extraits de l’introduction à ce chef-d’œuvre (traduit de l’anglais par Stephen Spriel avec la collaboration de Clarisse Francillon et de l’auteur) par Maurice Nadeau : ici

Kundalini yoga et batiks d’Akiko Iwasaki

Akiko Iwasaki, "Notion d'inexistence du temps"  (avec mon reflet en train de le photographier)

Akiko Iwasaki, « Notion d’inexistence du temps » (avec mon reflet en train de le photographier)

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Comme coussin de yoga, j’ai pris mon livre Voyage, épais avec ses mille pages, et je l’ai enveloppé d’un chèche, retenu autour du livre par un lacet de chaussure. J’aime bien savoir que je médite et pratique des exercices assise sur mon travail, sur toutes ces pages entièrement dédiées à la spiritualité, entourées d’un foulard de nomade du désert. Au jour où, pour les chrétiens, le Christ a été crucifié, au jour et à l’heure où les musulmans, à la mosquée toute proche, se rassemblent pour la grande prière, je pratique avec d’autres femmes et hommes, dans une salle de danse, le kundalini yoga, qui exerce l’esprit à travers le corps et donne paix, joie et vision de la vérité.

Les catholiques m’ont très maltraitée, par sexisme, puritanisme, autoritarisme et imbécilité. Après avoir voulu les aider, je les ai quittés, les voyant décidément irrécupérables. Les musulmans m’ont laissée tranquille, du fait qu’ils n’ont quasiment pas de clergé. La spiritualité islamique me convient parfaitement, et la grande prière où nous étions tous et toutes réunies dans le jardin intérieur de la Grande mosquée constituait un moment absolument splendide. Malheureusement le recteur a décidé de mettre les femmes à part en leur assignant une salle à l’entresol ; ne pouvant accepter ça, j’ai cessé d’aller prier à la mosquée. Au même moment, donc, dans notre salle de danse toute proche, guidée par la professeure, nous récitons le mantra Ong Namo Guru Dev Namo, c’est-à-dire : « Je m’incline face à la l’énergie première et créatrice, je m’incline face à la sagesse subtile et divine » ou : « Je m’incline devant la subtile sagesse divine, le divin enseignant intérieur ». Nous enchaînons les postures et les exercices, les chants, les récitations, les souffles, les méditations (tête voilée parfois), et pour finir nous récitons le mantra Sat Nâm, qui signifie « Je vois, je suis (être), la vérité », puis nous nous inclinons comme dans la prière islamique et nous nous redressons avec le sourire.

Akiko Iwasaki, une artiste qui organise des stages de batik, exposait les siens jusqu’à hier dans un couloir du même bâtiment. Leurs titres à eux seuls constituent des poèmes, et, associés à leur dessin, un beau support de méditation, de rêverie, de réflexion :

"Examen de la double fente, Mécanique quantique"

« Examen de la double fente, Mécanique quantique »

"La gravité"

« La gravité »

"Le jardin du temple au pavillon d'argent"

« Le jardin du temple au pavillon d’argent »

"Printemps"

« Printemps »

"Sukhumvit soi"

« Sukhumvit soi »

"Sutra du cœur"

« Sutra du cœur »

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Joie de la recherche

cane

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Comme j’exultais d’avoir soudain compris que Le Loup des steppes avait servi de base à Harry Potter (voir ici), j’ai soudain ressenti un vif et riche plaisir naturel dans mon sein droit, pour la première fois depuis qu’il a été coupé et reconstruit. Je me suis endormie avec un sourire jusqu’aux oreilles.

Je regarde des épisodes d’une série de Sherlock Holmes sans me lasser. Je me sens comme lui, sauf que mon domaine d’investigation se trouve principalement dans les textes. Comme lui, j’y trouve le fond de l’affaire par indices et déduction (voir l’article fameux de Carlo Ginzburg Traces. Racines d’un paradigme indiciaire). Cette nuit, j’ai rêvé que la plante que j’ai mise à ma fenêtre, une succulente, avait si bien poussé qu’elle avait rejoint le sol où elle avait fondé de nouvelles et puissantes racines, qui commençaient à donner une très grande et très forte nouvelle plante.

Ma pratique de la lecture profonde est ancienne. À quinze ou seize ans, j’ai écrit une longue analyse d’Aurélia de Gérard de Nerval, à la lumière notamment de Freud, que je lisais aussi. Nous n’étudiions ni l’un ni l’autre auteur en classe, et je ne songeai à montrer à personne mon travail, que je réalisai juste pour mon plaisir, ma joie, au même titre que chanter, danser, rêver etc.

Je trouve dans les textes des choses que personne n’y a vues depuis qu’ils existent, que ce soit depuis quelques dizaines ou des centaines d’années. Et se trouvent aussi dans mes textes des choses que personne ne voit – il y faudra le temps qu’il y faudra, j’ai tout mon temps car je s’en moque.

Ma pensée est labyrinthique, comme ma vie. Le labyrinthe est un endroit où l’on se perd, mais qu’est-ce que se perdre ? Il y a des façons mauvaises de se perdre, et des façons bonnes.  Se perdre moralement, perdre son honneur, céder son âme au mensonge, aux calculs, aux trahisons, même pour « la bonne cause », c’est se rendre impuissant et mourir. Ce qui fait vivre, ce qui est fructueux, c’est de perdre à chaque instant son ego : en se perdant ainsi, on trouve. Je trouve et j’exulte.

Deux opérations chirurgicales en quelques semaines, dont l’une lourde, laissent une fatigue dans le corps, cerveau compris – d’autant que suivent des soins et des traitements fatigants aussi. Mais ce n’est pas parce qu’on est en « arrêt de travail » qu’il faut rester enfermé et arrêter de travailler, de faire travailler son corps, y compris son cerveau. Je lis, j’écris. J’ai commencé des cours de yoga. Et après avoir fait, il y a longtemps, un peu de danse moderne, puis plus récemment de la danse orientale, j’ai commencé hier matin un cours de danses afro-caribéennes à l’hôpital. Muy caliente ! À l’échauffement, la prof nous apprend à développer l’autonomie du « kiki », comme elle dit, à le faire danser. Ma première prof de danse orientale nous apprenait aussi à faire danser chaque partie de notre corps de façon autonome. À rendre notre corps intelligent. Comment vous sentez-vous ? a-t-elle demandé à chaque élève à la fin du cours. Joyeuse, j’ai dit. Et toujours pour la joie, j’ai pris un vélib pour rentrer.

L’après-midi, je vais au jardin, à la bibliothèque, et je lis, j’écris. Le canard me reconnaît, il s’approche amicalement.

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canard 6Hier au Jardin des Plantes, photos Alina Reyes

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Kundalini yoga

photo Alina Reyes

photo Alina Reyes

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C’est un corps encore un peu courbaturé, et déjà un peu aminci, qui écrit cette note, au surlendemain d’un premier cours de kundalini yoga. Un corps rassasié, après avoir eu si faim d’exercice, durant les trois mois où il en a été privé, suite aux opérations chirurgicales (seule la marche m’était permise).

Le kundalini yoga est un exercice complet du corps et de l’esprit, conjuguant postures tenues longtemps et savamment enchaînées, concentration mentale (yeux fermés tout au long de la séance, guidée par la parole de la professeure), écoute de la musique légère diffusée, chant de mantras, temps de méditation, techniques de souffle, techniques de contractions, pratique répétée de la « respiration du feu ». Pratiques qui semblent ne demander, lorsqu’on les accomplit, que très peu d’efforts, voire aucun effort, et qui s’avèrent pourtant solliciter profondément le corps – en témoignent les moments où durant la séance le sang se met à chauffer sans raison apparente, puis l’état presque second dans lequel on en sort, et, du moins pour moi après un long temps sans exercice, les courbatures du lendemain, des cuisses aux épaules en passant par les abdos.

Diagramma-chakra-kundaliniLe travail ne s’exerce pas seulement sur les muscles et les articulations, mais aussi sur les organes, la circulation du sang, l’oxygénation, notamment du cerveau. Dès le premier cours, il est clair qu’il s’agit d’une pratique puissante (d’ailleurs dangereuse pour les personnes qui ont ou ont eu des problèmes psychiatriques). Une pratique spirituelle autant que physique. Kundalini, du mot sanskrit kundala qui signifie « entouré en spirale », désigne « une puissante énergie spirituelle lovée dans la base de la colonne vertébrale », une « énergie cosmique » (article détaillé : wikipédia). Très ancien, le kundalini yoga a été aussi appelé rāja yoga, yoga royal.

J’ai pratiqué au fil des années différentes formes de gym et de danse ; celles et ceux qui sont dans ce cas et savent donc contrôler les postures pour ne pas se faire mal peuvent s’initier au yoga sur Internet, s’il n’y a pas de cours assez bon marché à proximité ; mais je recommanderais au moins quelques cours en salle pour bien se pénétrer de l’esprit du kundalini. Il n’est pas indispensable d’être particulièrement souple, la souplesse s’acquiert avec la pratique. Personnellement j’ai  perdu un peu de souplesse avec les traumatismes chirurgicaux, mais il m’en restait assez pour pouvoir réaliser toutes les postures. J’espère retrouver toute ma souplesse originelle (par exemple, je réussis encore, à très peu près, l’exercice consistant à, couchée sur le dos, lancer les jambes derrière la tête jusqu’à toucher le sol des pieds, mais je ne peux plus du tout, comme je m’amusais à le faire avant, (mais cela ne nous a pas été demandé) ramener de là mes genoux au sol de chaque côté de ma tête pour l’encadrer), j’espère même l’améliorer. En tout cas j’ai été si satisfaite que j’ai changé mon cours hebdomadaire d’une heure pour un cours d’une heure et demie. Notre corps aussi veut être savant, apprenant.

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Autoportrait dans le banian, avec vélo

En passant, j’ai visité l’exposition de l’artiste vietnamien Vuong Duy Bien intitulée « La vie est comme ça ! » à la mairie du 13e à Paris (visible jusqu’à ce samedi). J’ai photographié une seule de ses œuvres, parce qu’elle me plaisait particulièrement. Mais je n’arrivais pas à la photographier sans reflets dedans, alors je l’ai gardée avec reflets.

dans l'arbre géant de vuong duy bien,

Un petit panneau indiquait son titre, « Cay Da ». Je viens de regarder en ligne ce que cela signifie : banian. Cet arbre géant dont les branches deviennent racines. Il est dit ici qu’il vit 1500 ans, et qu’il peut avoir plus de 500 troncs. Et :

« Dans l’un de ses versets, la Bhagavad-Gitâ fait référence au banian :

« Le seigneur bienheureux dit :  » il existe un arbre, le banian, dont les racines pointent vers le haut, et vers le bas pointent les branches ; ses feuilles sont les hymnes védiques. Qui le connaît, connaît les Védas.  » » Autrement dit, les enseignements de la connaissance (véda) ultime. »

vuong duy bien, détail

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