Antoinette Fouque, le clergé et moi

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Antoinette Fouque est morte. Je me rappelle qu’elle m’avait invitée chez elle, quand j’étais jeune écrivain. J’avais été frappée par les canapés de cuir blanc, le luxe bourgeois. D’autres femmes étaient là, des féministes, je ne sais plus qui. Je n’avais à peu près rien dit, tout ce langage me semblait si froid. Je lui étais reconnaissante pourtant d’avoir pensé à m’inviter, et d’avoir publié mon premier roman, lu par Marie-Christine Barrault, dans sa collection audio Des voix. Cela changeait tellement des féministes anglaises avec lesquelles j’avais eu affaire, celles qui étaient venues de Londres à Paris pour m’interviewer ou qui m’avaient interviewée quand j’étais allée à Londres. Pour ces membres du clergé féministe, j’étais une adoratrice du pénis, comme elles disaient, autant dire une sorcière. Je n’ai jamais adhéré au féminisme d’Antoinette Fouque, mais au moins elle était ouverte. Je ne l’ai pas revue quand j’ai accompagné par mes poèmes l’exposition de Sophie Bassouls à l’espace Des Femmes. Les poèmes peuvent être lus ici, je me rends compte que j’en avais perdu certains, je vais les récupérer, merci Antoinette.

Quel ennui, ces grands prêtres mâles ou femelles de toutes sortes de chapelles, à Londres, à Rome, à Paris et ailleurs, qui font la leçon à Jésus. Ils sont fichus.