Au retour de la dernière épreuve de l’agrégation (version anglaise, quel bonheur de traduire dès le matin), j’ai pris depuis le bus une photo d’une oeuvre de Miss Tic, à la Butte aux Cailles, puis plus tard dans l’après-midi en allant rendre un livre à la bibliothèque je me suis autoportraiturée au passage en voulant photographier une autre oeuvre de street art en verre coloré, ou ce qu’il en reste. Une bien heureuse journée.
autoportrait
De trottoir mouillé en selfie, en passant par les Brigades Internationales
La pluie, c’était hier, avec de temps en temps une belle lumière, et même un bref arc-en-ciel. Puis aujourd’hui, en sortant de la gare d’Austerlitz où j’ai photographié les graffeurs de train et une exposition dont je ferai une note plus tard, je suis allée voir cette oeuvre qui ne s’y trouvait pas avant. Une dame qui était là m’a expliqué qu’il s’agissait d’un mémorial pour les Brigades Internationales, inauguré le matin même. Justement l’artiste, Denis Monfleur, est arrivé, passant pour photographier son oeuvre – on le voit ici derrière elle. Il m’a adressé la parole pour me dire qu’il m’avait vue ce matin à la cérémonie, j’ai dû lui dire que je n’y étais pas – j’en étais pourtant sûr, a-t-il dit. *
Ensuite je suis allée faire un tour vers la Seine *
puis j’ai rejoint le Jardin des Plantes, où des femmes s’entraînaient aux arts martiaux, et je suis allée dans la bibliothèque du haut lire Les Contemplations de Victor Hugo photos Alina Reyes
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Autoportrait en maillot de bains
… et avec mes colliers masaïs
il n’y a plus qu’à bronzer !
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Lectures du jour, nouvelles du monde
« Je sais, comme vous, qu’un monde a entièrement disparu, telle une ville après un tremblement de terre dévastateur, et qu’à sa place un autre monde est né. Gloire à l’Omniscient qui connaît ce qui est caché ! »
Naguib Mahfouz, Le Monde de Dieu, nouvelles traduites de l’arabe (Égypte) par Marie-Francis Saad, éd Actes Sud, 2000
« Du haut de la montagne sort un arc-en-ciel qui traverse le ciel, descend dans les plaines, puis disparaît.
Il arrive que certaines couleurs s’effacent de la nature. Il ne reste alors que le vert sur la montagne, le jaune sur la paille, et le bleu dans le ciel en été. Avant la fin du premier printemps il ne restait plus de crayons vert ni rouge tellement il y avait eu de prunes. Quant au crayon rose, il semblerait qu’il suffise pour de nombreux hivers. »
Adania Shibli, Reflets sur un mur blanc, roman traduit de l’arabe (Palestine) par Stéphanie Dujols, éd Actes Sud, 2004
« Et soudain, en un instant, comme après l’explosion, après avoir eu la tête qui tournait, après Kiev et tous les angles que j’avais dénombrés, je sentis que j’étais sur la route. Que j’étais de nouveau sur la route. »
Vladimir Sorokine, La voie de Bro, roman traduit du russe par Bernard Kreise, éd de l’Olivier, 2010