La stratégie du choc, par Naomi Klein (17) Israël, avant-poste et emblème du vieux monde

israel*

Derniers extraits de la série, remonter dans la page pour les lire dans l’ordre du livre ou selon pays ou thématiques.

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Après un chapitre sur le tsunami de 2004 au Sri-Lanka, où l’on voit la même logique de choc économique faire des ravages comparables à ceux que nous avons vus dans le reste du monde (notamment en chassant de la côte les pêcheurs pauvres, sans compensation, pour les remplacer par des installations pour touristes riches), Naomi Klein intitule le dernier chapitre de son livre : Quand la paix ne sert plus à rien – Israël : le signal d’alarme.

« L’économie connaissait une sorte d’ « âge d’or de la croissance généralisée ». En d’autres termes, le monde courait à sa perte, la stabilité était un vain rêve, et l’économie mondiale applaudissait à tout rompre. (…) Aujourd’hui, l’instabilité mondiale ne profite pas qu’à un petit groupe de marchands d’armes ; elle procure au contraire des profits mirobolants au secteur de la sécurité de pointe, à la construction lourde, aux fournisseurs de services de santé qui traitent les soldats blessés, aux secteurs pétrolier et gazier – et évidemment, aux entrepreneurs de l’industrie de la défense. » (p.513)

« Pendant les années 1990, environ un million de juifs quittèrent l’ex-Union soviétique pour Israël. Les immigrants qui s’y établirent pendant cette période comptent aujourd’hui pour plus de 18 % de la population totale d’Israël. (…) À l’échelle de l’Europe, c’est comme si toute la Grèce transportait ses pénates en France. (…) Arrivés en Israël sans le sou après avoir vu leurs économies englouties par les dévaluations qu’avait entraînées la thérapie de choc, de nombreux habitants de l’ex-Union soviétique se laissaient facilement tenter par les territoires occupés, où les maisons et les appartements étaient beaucoup moins chers, sans parler des primes et des prêts spéciaux qu’on leur faisait miroiter. » (pp 521-523)

« Les nouveaux arrivants jouèrent un rôle décisif dans le boom. Parmi les centaines de milliers de Soviétiques qui débarquèrent en Israël dans les années 1990, il y avait plus de scientifiques bardés de diplômes que n’en avait formé le plus important institut du pays au cours de ses 80 années d’existence. On trouvait dans leurs rangs bon nombre de savants qui avaient aidé l’Union soviétique à se maintenir pendant la Guerre froide. Ils furent, ainsi que le déclara un économiste israélien, « le carburant qui propulsa l’industrie de la technologie. (…) L’ouverture des marchés promettait des bénéfices de part et d’autre du conflit, mais, à l’exception d’une élite corrompue entourant Arafat, les Palestiniens ne profitèrent absolument pas du boom de l’après-Oslo. Le principal obstacle fut le bouclage imposé en 1993. (…) La fermeture abrupte des frontières en 1993 eut des effets catastrophiques sur la vie économique palestinienne. (…) Les travailleurs ne pouvaient pas travailler, les commerçants ne pouvaient pas vendre leurs produits, les agriculteurs ne pouvaient pas se rendre dans leurs champs. (…) En 1996, affirme Sara Roy, qui a analysé en détail l’impact économique du bouclage, « 66 % des membres de la population active palestinienne étaient au chômage ou gravement sous-employés. » (p.524)

« La fourniture de produits liés à la « sécurité » – en Israël et à l’étranger – est directement responsable d’une bonne part de la phénoménale croissance économique que connaît Israël depuis quelques années. Il n’est pas exagéré d’affirmer que l’industrie de la guerre contre le terrorisme a sauvé l’économie vacillante d’Israël. [S’ensuit une longue liste, non exhaustive, des villes du monde, notamment américaines, faisant appel aux industries de technologies de surveillance et de sécurité israéliennes]. Comme de plus en plus de pays se transforment en forteresses (on érige des murs et des clôtures de haute technologie entre l’Inde et le Cachemire, l’Arabie Saoudite et l’Irak, l’Afghanistan et le Pakistan), les « barrières de sécurité » deviendront peut-être le plus vaste marché du désastre d’entre tous. C’est pourquoi Elbit et Margal ne se formalisent pas de la réprobation que suscite la barrière israélienne un peu partout dans le monde – en fait, ces sociétés y voient plutôt une forme de publicité gratuite. » (pp 528-531)

« Le boom de la sécurité s’est accompagné d’une vague de privatisations et de compression des dépenses sociales qui ont pratiquement anéanti l’héritage du sionisme travailliste et créé une épidémie d’inégalités comme les Israéliens n’en avaient jamais connue. En 2007, 24,4 % des Israéliens se trouvaient sous le seuil de la pauvreté, et 35,5 % des enfants vivaient dans la pauvreté – contre 8 % vingt ans plus tôt. » (p.532)

« La recette de la guerre mondiale à perpétuité est d’ailleurs celle que l’administration Bush avait proposée au complexe du capitalisme du désastre naissant, au lendemain du 11 septembre. Cette guerre, aucun pays ne peut la gagner, mais là n’est pas la question. Il s’agit plutôt de créer la « sécurité » dans des pays-forteresses soutenus par d’interminables conflits de faible intensité à l’extérieur de leurs murs. (…) C’est toutefois en Israël que le processus est le plus avancé : un pays tout entier s’est transformé en enclave fortifiée à accès contrôlé entourée de parias refoulés à l’extérieur, parqués dans des zones rouges permanentes. Voilà à quoi ressemble une société qui n’a plus d’intérêts économiques à souhaiter la paix et s’est investie toute entière dans une guerre sans fin et impossible à gagner dont elle tire d’importants avantages. D’un côté, Israël ; de l’autre, Gaza (…) des millions de personnes qui forment, a-t-on décidé, une humanité excédentaire. » (pp 534-535)

De la conclusion de cet ouvrage dont bien sûr je conseille la lecture complète, je retiendrai ceci :

Dans le monde, « les mouvements de renouveau populaires partent du principe qu’il est impossible de fuir les gâchis considérables que nous avons créés et que l’oblitération – de la culture, de l’histoire, de la mémoire – a fait son temps. Ces mouvements cherchent à repartir, non pas de zéro, mais plutôt du chaos, des décombres qui nous entourent. Tandis que la croisade corporatiste poursuit son déclin violent et augmente sans cesse les chocs d’un cran pour vaincre les résistances de plus en plus vives qu’elle rencontre sur sa route, ces projets indiquent une voie d’avenir possible au milieu des fondamentalismes. »

Toute notre lecture du livre depuis le début est ici.

Le vieux monde poursuit sa course à la mort, le nouveau monde est en route. Que ceux qui aiment la vie, pour eux et pour leurs enfants, s’engagent dans la bonne voie.

Batailles, guerres et trêve

1regardant sur mon ordi les Gazaouis fêter la trêve qu’ils ont ardemment méritée
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Certains musulmans nous font avec le voile un chantage à l’islamophobie comme certains juifs nous font avec Israël un chantage à l’antisémitisme. De même que critiquer Israël serait être antisémite, critiquer le voile serait être islamophobe. Or le voile ne représente pas plus l’islam que le sionisme ne représente le judaïsme. Il n’est en rien illégitime de considérer que le sionisme et le voile sont des instruments d’oppression, l’un envers les Palestiniens, l’autre envers les femmes. Bien sûr il y a en Israël des musulmans qui trouvent leur compte dans une société qui malgré tout leur offre des opportunités d’étude et de travail, et bien sûr il y a des femmes voilées qui ne sont pas moins libres que des femmes sans voile. Il n’empêche, et j’en ai fait l’expérience, qu’il existe une pression énorme – vraiment énorme – des hommes et de certaines femmes sur les musulmanes pour qu’elles voilent leurs cheveux, voire davantage. Jamais le Coran ne demande rien de tel, le mot cheveux ne s’y trouve même pas. Cette question complètement accessoire, c’est le cas de le dire, est devenue, par une terrible inversion des valeurs, l’emblème, toujours plus hystériquement défendu, de l’islam. Comme si l’islam s’était vidé de toute sa grandeur pour se réduire à des mesquineries, des bassesses spirituelles et intellectuelles, voire à une agressivité défensive qui a tendance à se transformer en ressassement et à paralyser toute vraie pulsion de vie.

J’ai toujours écrit en faveur de la liberté de porter le voile (pas celui qui masque le visage, ce qui me paraît extrêmement incorrect envers autrui), mais je n’ai pas l’intention de perdre la liberté de le critiquer, et d’autant moins qu’il est de plus en plus instrumentalisé.

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En réalité, la politique prime sur la religion, y compris chez la plupart des religieux. Et c’est une bonne chose car les religions ne sont pas la réalité, seulement un voile devant le réel. Les hommes ont le plus grand mal à regarder en face la Vérité, qui est Dieu, c’est pourquoi ils l’habillent de religions qui la rendent abordable. Mais les religions sont aussi des bateaux pour voyager vers la Vérité, de même que la science, l’art, la philosophie – disciplines qui peuvent aussi être des religions. Le plus grand danger qui menace l’humanité est l’idolâtrie. L’idolâtrie de l’argent, de l’apparence, de la religion, toutes choses qui n’ont pas de réalité. La politique est la réalité, et quand s’y mêle l’une de ses idolâtries, il se forme une énorme chimère, une force de mal dévastatrice.

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Dans la barbarie moderne la Machine (administrative du nazisme ou technologique à Hiroshima) tue à la place de l’homme. Elle apparaît comme l’accomplissement de la pulsion de mort mais elle en est surtout le signe. Le signe de ce qui préside aux massacres, que ce soit dans la barbarie contemporaine à la machette ou à la bombe atomique : la négation, l’occultation de l’humanité. Le massacre ne peut avoir lieu sans déshumanisation préalable (par le racisme, l’idéologie politique ou religieuse) des massacrés ou futurs massacrés, et cette déshumanisation transforme elle-même le massacreur en machine.

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Un hebdomadaire catholique promeut, en une, un livre sur Jésus écrit par un auteur qui leur déclare dans un long entretien qu’il ne croit pas en Dieu.

L’un, parmi d’autres, des signes de l’incohérence qui gangrène notre monde. Incohérence et chaos sont deux têtes d’un même Mal dans la bataille mondiale à laquelle nous assistons et prenons part, que nous le voulions ou non, soit dans les forces de mort, soit dans les forces de vie. La démarcation n’est pas entre islam et christianisme, ni entre monde musulman et monde judéo-chrétien, ni entre des cultures, des politiques ou des idéologies. La démarcation entre le camp de la vie et celui de la mort dans ce combat est la démarcation entre la cohérence et l’incohérence dans tous ces systèmes de pensée et de vie.

Les esprits gagnés par l’incohérence qui jette le chaos dans le monde sont comme les ruines de la guerre. L’incohérence est devenue leur royaume, ils perdent un peu plus chaque jour la connaissance, ils en arrivent à juger dans l’inversion. Ils ne savent pas se remettre debout et ils ne le pourront pas tant qu’ils n’auront pas repris le chemin de pensée où les appelle le Seigneur des mondes, le seul qui sache les harmoniser et qui puisse les relever.

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Projetant d’aller en reportage dans ce qu’on appelle les « zones de non-droit », j’ai acheté Valeurs Actuelles pour voir leur enquête de cette semaine sur ces mêmes zones. J’ouvre ce magazine plein d’effroi et de mauvais esprit, et avant d’arriver aux pages qui m’intéressent, je vois un encadré titré « L’image de la semaine » dont la photo est ainsi légendée : « 5000 personnes ont participé à la messe organisée le 13 août par le maire de Béziers, Robert Ménard, pour l’ouverture de la feria. » Ben tiens. Un maire facho qui organise des messes. Le bon vieux temps retrouvé pour tout ce petit monde.

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Je t’appelle Palestine, humble maison de l’Homme,

car où est notre cœur, là est notre trésor.

Tes enfants crient et pleurent entre ciseaux et gomme,

des bombes les effacent ou les jettent dehors.

 

Ô terre convoitée, Palestine aux mains nues

dressée face aux tueurs, ceux qui veulent ta peau,

aveuglés par la rage et toute honte bue.

Ô, écoute la mer baigner tes bons chevaux !

 

Poussière de béton, modernes sarcophages

de milliers d’innocents. Ils se retourneront,

soulevés par la vie d’un peuple mis en cage

et bondissant, iront enterrer Pharaon.

 

Ô jeune Palestine marchant sur les décombres

vers où tes oliviers t’appellent de leurs vœux,

tu troues sur ton passage les très épaisses ombres

de la nuit, annonçant l’aube des jours heureux.

 

Petite fiancée du ciel, petite mère,

tu auras, épousée, des enfants plein les bras.

Nés d’un déchirement et nourris de lumière,

ils montreront la paix aux hommes d’ici-bas.

 

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Petit pays au cœur du monde,

pays dépouillé de pays

comme l’enfant, mains sur les yeux,

se sent devenu invisible.

 

Terre sur laquelle le monde

des hommes qui ont un pays

ou même cent, ferme les yeux

afin de la rendre invisible.

 

Peuple palestinien, le monde

qui t’a dérobé ton pays

ne peut pas marcher droit, les yeux

rempli de ton sang, si visible.

 

Nous mangerons des roses, monde,

au paradis, notre pays,

et tu supplieras dans nos yeux

le feu sans fin de l’Invisible.

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Quand va mourir le porc

la terre puera-t-elle

un peu plus, un peu moins ?

L’odeur de son cadavre

pourrait-elle être pire

que celle de sa bauge ?

Une chose est certaine :

elle ne durera

pas beaucoup plus longtemps

et peut-être bien moins.

 

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Des hommes embourbés

jusqu’en haut des mollets

pataugent et s’enfoncent

dans leurs membres pourris.

Leurs aïeux, dans le temps,

firent de grandes guerres,

ignobles déjà.

Les leurs sont aujourd’hui

mesquines et honteuses,

dissimulées, lâches

surtout.

Ils n’ont pas de charpente,

leur toit est cache-sexe

Ils n’ont ni jambes ni

colonne vertébrale

Pas de main que l’on puisse

en confiance serrer

Des paroles tordues

Des yeux dans lesquels nichent

des serpents.

Des hommes habillés

de bêtise et de morgue

des hommes pleins de mort

rampent avec des mouches

aux ventres gras partout

où ils trouvent pitance.

Ils cherchent les vivants

pour manger sur leur dos

Ils s’empiffrent en tuant

et crèvent dans leur faim,

à jamais dévorés.

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Le phénomène EI peut être considéré comme une forme de la volonté d’impérialisme qui se manifeste et s’est manifestée dans maints peuples et maintes fois dans l’histoire. L’impérialisme, le désir d’exercer un empire sur l’autre, est un fléau de l’esprit humain, tant dans l’existence individuelle que dans celle des peuples. Il prend et a pris au cours des siècles, sur tous les continents, la figure de conquêtes, de colonisations, d’occupations, de génocides, de déculturations… Toujours au prétexte d’imposer « la civilisation », qu’elle soit issue d’idéaux ou de religions. L’impérialisme est un blasphème, son sens profond et caché étant la volonté de l’homme de se substituer à Dieu pour refaire le monde et l’histoire selon son propre arbitraire, pour imposer sa volonté à autrui alors que Dieu seul a droit sur l’homme.

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Quelles que soient les forces de régression à l’œuvre, le mouvement de la vie, qui va vers l’avant, est irrépressible : les femmes iront dans le sens de leur libération, les hommes iront dans le sens de leur libération, les peuples iront dans le sens de leur libération. Ceux qui ne veulent et ne voudront pas suivre la voie de la vie tomberont dans la mort. Telle est la Loi, la première et la dernière.

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De fait, Israël et l’Occident se servent l’un de l’autre comme boucliers humains. Au sens spirituel du terme, puisque dans les faits ils se protègent l’un l’autre par leurs moyens technologiques, leur force de frappe et de propagande. Mais ce dévoiement spirituel ne peut que les conduire à leur mort, ou du moins à leur extinction en tant que tels, en tant que puissances impérialistes et coloniales.

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Savourer la vision de la paix, la joie de la paix. Tel l’amoureux, l’amoureuse aux premiers temps de son amour. Savourer pleinement cette grâce, afin d’avoir la patience et le courage de poursuivre le chemin jusqu’au moment des noces, de l’accomplissement. Préparer la maison, la construire apte à se remplir de vie, d’enfants, de joie, d’amour, de paix.

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Certains médias qui occultent ou minimisent la paix de ce matin à Gaza, ceux qui la boudent, ceux qui en parlent comme contraints et forcés, se retrouvent, certains secrètement pro-israéliens, d’autres prétendument pro-palestiniens, dans le même panier : celui de ceux qui faisaient semblant d’aimer la paix mais ne désiraient en fait que la continuation de l’état de fait, le rapport dominant-dominé, qui tuait, et dont tout le mal qu’il faisait pouvait être instrumentalisé à merci, leur permettait d’exacerber des propagandes en vérité malhonnêtes, des rancœurs destructrices. Eh bien oui, c’en est fini pour le moment des facilités de la guerre à distance, maintenant vient le plus difficile, la paix à accomplir. Le plus difficile, et le plus beau, le plus exaltant, le plus vivant.

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« Heureux les pauvres de coeur, les assoiffés de justice… le royaume de Dieu est à eux. » Jésus. Les Gazaouis, les Palestiniens et ceux qui les aiment ont le coeur en joie. Les autres, les radins de coeur et les jamais rassasiés d’injustice, à l’annonce de la paix tirent la gueule. En fait, c’est un petit supplément de joie pour nous qui ne lésinons pas sur la fête : une preuve que nous sommes dans le vrai !

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Trêve, levée partielle du blocus et tractations en cours pour la suite : je salue la si longue et si courageuse résistance des Gazaouis. Celle des Palestiniens, et le soutien de millions de personnes de tous peuples dans le monde. Je salue l’intelligence de toutes les parties qui sont arrivées à conclure ce premier accord, et je leur souhaite de conserver courage et raison pour tout ce qui reste à faire afin de construire la justice et la paix.

Peuple de Palestine et peuple d’Israël, tendez-vous la main par-dessus tous ceux qui, dans le monde ou parmi vous, seraient satisfaits de voir se perpétuer votre division. En vérité vous êtes frères, vous vivez côte à côte depuis tant de siècles souvent paisibles, et maintenant depuis tant de décennies meurtrières, mais qui ne vous condamnent ni à la guerre ni à la haine éternelles. Un jour vous serez réunis, et c’est ensemble que vous serez forts, que vous ne serez plus l’un et l’autre les otages du monde, qui de toutes parts instrumentalise votre tragédie pour conforter ses propres intérêts. Pour le monde vous ne serez plus cette icône de la dissension dont il se sert cyniquement, mais un exemple et une lumière.

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Ce n’est qu’un début. Le fait est qu’Israël doit savoir que sa situation n’est plus la même qu’en 2012. Jusque là il pouvait faire plier la résistance armée. Aujourd’hui il ne bénéficie pas de soutiens aussi forts de la part des États-Unis et de l’Europe, et son image s’est considérablement dégradée aux yeux des peuples du monde, qui pourraient se soulever encore bien davantage pour la Palestine. Son intérêt est à changer radicalement de politique.

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Les pro-israéliens, et parmi eux spécialement les plus lâches, ceux qui n’osent pas s’afficher ouvertement comme tels, sont décontenancés par l’annonce de première victoire du Hamas, parce que toute leur existence est fondée sur le fait de se mettre prudemment du côté du plus fort. Or, voici qu’on en vient à douter de qui est le plus fort.

La vérité est la plus forte, les Palestiniens et leurs amis ne cessent de le leur répéter. S’ils avaient écouté, ils ne feraient pas si triste mine aujourd’hui. Et peut-être plus triste encore demain, quand les Français et autres lécheurs de bottes des États-Unis verront qu’ils comptent finalement bien peu pour leur maître américain, par rapport à l’Asie.

Quand les chrétiens pourront péleriner librement en Palestine, sans check-points, ils pourront remercier le Hamas et la Résistance gazaouie d’avoir initié le travail que personne ne les a aidés à faire.Les chrétiens pourront se souvenir que du fait de cet isolement où ont été laissés lâchement les Palestiniens, ces derniers auront payé la libération de ces terres, pourtant chères aussi aux chrétiens, de milliers de martyrs, dont des milliers d’enfants. Et s’il ne leur était pas aussi facile qu’ils le voudraient de pratiquer leurs cultes chrétiens sur ces terres, ils ne pourront pas s’en plaindre.

S’ils ont un sens politique, lorsque les jeunes chrétiens d’aujourd’hui pourront aller péleriner librement à Bethléem et ailleurs en Palestine, sans impossibilité comme ce fut le cas cet été, ils auront honte de leurs parents qui n’auront rien fait pour aider à la libération de ces terres qui sont également chrétiennes. Ils comprendront qu’ils doivent cette libération au sacrifice d’un peuple palestinien musulman et à la bonne volonté des opposants israéliens arabes et juifs à la politique d’extrême-droite d’Israël – une droite israélienne à côté de laquelle le Front National a l’air d’un aimable parti de gauche, comme le disent les intellectuels israéliens dotés de conscience. Ils auront honte de ceux qui n’ont rien fait ni rien dit contre ces colonialistes âpres et sans scrupules, voire sanguinaires, comme en commémorant la libération de Paris ceux qui ont une conscience politique n’oublient pas la honte française de la collaboration.

 

Palestine, ange dans la nuit de Jacob Israël

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une pierre au jardin des Plantes, photo Alina Reyes

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Si tant d’hommes n’avaient pas cédé au mal, nous aurions pu fonder l’œuvre que j’avais inventée pour pacifier la Terre Sainte. Des années durant, je les ai adjurés de renoncer au mal, avertis que je n’accepterais jamais de compromettre cette œuvre avec le mal. Ils ont seulement accumulé mensonge sur mensonge, tromperie sur tromperie, dissimulation sur dissimulation, attendant d’user ma résistance par des manipulations mentales mais aussi concrètes sur ma vie, attendant que je me soumette à leur propre volonté sur ma propre œuvre. C’est ce qui se passe avec la Palestine et sa propre terre. Or je n’ai jamais cédé, ne céderai jamais. Sans justice faite, pas d’accord, pas de paix.

Je voudrais juste les inviter à songer que s’ils ne s’étaient tous aussi mal comportés, en réseaux, l’horreur qui vient d’avoir lieu,  a déchiqueté des centaines d’enfants et de gens, ne se serait peut-être pas produite. Je voudrais juste les inviter à réfléchir à l’effet boule de neige sale que produit ce qui semble un « petit » mal que l’on fait en se faisant croire qu’il n’est pas grave, et qu’il peut aboutir à un bien. Le mal produit le mal. Qu’ils y songent, car cela continue, et on ne sait pas jusqu’où cela peut aller.

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1900 Palestiniens tués depuis le 8 juillet, dont plus de 400 enfants. Plusieurs centaines de milliers de déplacés, 400 000 enfants en état de choc.

Il n’y a aucun doute que les coupables le paieront.

Espérons pour eux et pour nous tous qu’ils le paieront devant les hommes, à la régulière, devant un tribunal international. Sinon, la sanction sera absolument terrifiante.

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Les nazis ont vraiment perdu, eux qui dans leur idéologie nihiliste voulaient anéantir les juifs : ils sont devenus des rois du monde.

Mais si les sionistes persistent à leur tour dans leur idéologie nihiliste, alors elle se retournera aussi contre eux, ils perdront tout et leurs victimes deviendront des rois du monde.

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Les deux Allemagne se sont bien réunifiées, malgré leurs différences politiques et de niveau de vie. Pourquoi Israël et la Palestine ne pourraient-ils le faire ? Devenir un seul et même État palestinien pour tous, sans ségrégation raciale comme aujourd’hui. Ils y trouveraient paix, renouveau et prospérité, pourraient devenir un paradis terrestre, icône et exemple pacifiant pour le monde. Une vraie Terre Sainte.

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«Le nom Israël empêche de penser, même les meilleurs penseurs» déclare Gil Mihaely, croyant ainsi anéantir les critiques d’Israël. S’il disait vrai, cela signifierait quoi ? Ce qui empêche de penser est la chose la plus néfaste qui soit. Israël serait donc la chose la plus néfaste qui soit ? Bien sûr que non, car elle donne à penser, et beaucoup. D’abord elle n’est pas une chose mais le nom d’un homme, le nom que Jacob a reçu après son combat dans la nuit avec l’ange. Jacob, confronté à l’usurpation qu’il a commise à l’encontre de son frère, a appris à sortir de la nuit,  de l’auto-aveuglement qui empêche de penser, et c’est ainsi qu’il a reçu son nouveau nom. Et c’est parce qu’il a nom d’homme qu’Israël doit être critiqué et combattu, comme tout homme, quand il retourne à l’inhumanité. Tel l’ange, nous combattrons Israël dans son déni avec l’arme de la vérité, jusqu’à ce qu’il y vienne, pour son salut et celui de tous.

L’enjeu du combat

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Les photographies de la manifestation d’hier vue d’en haut, parsemée de parapluies clairs aux couleurs discrètes de la Palestine, m’évoquent instantanément les grandes messes en plein air où des parapluies clairs signalent à la foule les distributions d’hosties.

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Je suis fière de ce peuple qui a manifesté malgré l’interdiction. Qui a préféré la vérité au conformisme. La compassion à la prudence. La dignité au déshonneur.

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« Safari propalestinien dans les rues de Paris cet après-midi : reportage au cœur des trois cortèges sauvages » titre le NouvelObs, en illustrant son article d’un Noir et d’un Arabe torses nus. Si ce n’est pas du sale racisme de merde.

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Ces anciens soixante-huitards, ou compagnons d’esprit de mai 68, qui font aujourd’hui la grimace devant une manifestation pro-palestinienne non autorisée, et n’y voient que débordements de manifestants, plutôt que la répression policière dont ils ont été victimes ! Complètement encroûtés.

Vive la révolution pacifique d’été !

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Abbas s’est rallié aux demandes parfaitement légitimes du Hamas, voilà un bon point. Contre terreur et horreur, les Palestiniens donnent au monde un témoignage de courage et d’honneur. Que Dieu les bénisse, ceux qui ont été tués comme ceux qui sont toujours debout.

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La comparaison faite par certains entre Israël et Hitler peut sembler abusive. Elle l’est effectivement, dans la mesure où le nettoyage ethnique mis en œuvre par Hitler tua plusieurs centaines de milliers de Juifs, alors que les Palestiniens victimes d’Israël depuis soixante ans peuvent se compter par milliers.

Mais au fond, Israël n’est qu’un pion de l’Occident, notamment américain, dans la politique mondiale. Israël serait impuissant s’il n’était soutenu par les États-Unis et, au moins par omission, par l’ONU et l’Europe – une Europe de plus en plus atlantiste. Israël, État colonisateur inique et raciste, est l’emblème de la politique impérialiste et néo-colonialiste occidentale, qui, comme le firent les États-Unis en Amérique Latine, a entrepris de déstabiliser tout le Moyen Orient, d’y jeter le chaos et d’y encourager de nouvelles tyrannies pour continuer à asseoir son pouvoir sur le monde.

Et si l’on fait le calcul de ce nettoyage ethnique qui ne dit pas son nom, alors oui, nous sommes bien face à une entreprise génocidaire à grande échelle, comparable au mal que répandit le nazisme et qui se poursuit par cette voie détournée, dont tous les Sémites sont en fait victimes. Aujourd’hui comme hier les forces de la mort et du déni de l’humanité d’autrui ont leurs combattants et leurs collabos – dont les armes sont d’abord médiatiques, y compris pour les plus lâches et les plus mauvais l’infiltration sur Internet par des fakes chargés de pourrir les réseaux sociaux de commentaires insidieux, dont la fausseté et la dangerosité sont cachées et qui ont pour but d’occulter la parole authentique des gens. Il s’agit d’être vigilant et de ne pas perdre de vue ce qu’il en est. Et de rester ou d’entrer en résistance, avec détermination et intelligence.

Sans oublier que les forces géopolitiques dans le monde sont en train de changer, et que, de même que les nazis ont misérablement échoué, les impérialistes et colonialistes d’aujourd’hui se dirigent immanquablement vers leur fin. L’Occident n’est déjà plus le maître du monde, tout est en train de se recomposer. Vivront ceux qui sont du côté de la vie.

La paix sera la vérité

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Hier vendredi j’ai vu en rêve toute une foule qui fuyait, de l’eau jusqu’aux genoux et qui montait plus haut encore.

De jour bien éveillée j’annonce toujours des choses vraies, mais personne ne veut y croire, malgré les nombreux faits et signes réalisés.

Du fait d’avoir grandi dans une famille communiste, j’ai depuis l’enfance une conscience politique vive, mais je n’ai jamais soutenu aucun totalitarisme, ni de droite ni de gauche. Ceux qui l’ont fait, fût-ce passagèrement, ou ceux qui se sont tus devant les exactions de sales types comme Mao ou Videla devraient, comme le dit Shlomo Sand des intellectuels qui furent maoïstes, essayer de comprendre pourquoi ils se sont identifiés au totalitarisme – car, comme il le dit aussi, en vérité, au fond, ce sont toujours les mêmes. Les faibles, les lâches, ceux qui ont besoin pour survivre de faire partie des forts, d’être forts avec les faibles et faibles avec les forts.

La guerre d’occupation d’Israël réveille l’esprit collabo de beaucoup de Français. La manifestation pour Gaza de cet après-midi a été scandaleusement interdite. On manifesta bien lors de la guerre en Bosnie, pourquoi n’aurait-on le droit de manifester, comme les peuples le font un peu partout dans le monde, pour la Palestine ? Les pratiques coloniales françaises en Algérie ont servi de modèle à bien d’autres États, d’Israël à l’Argentine, pays par ailleurs hôte de nazis. Les esprits contaminés forment réseau sur le monde.

Israël tombera, la Palestine vivra, pour tous ses habitants actuels et futurs, ou ce qu’il en restera. Comment doit-on appeler ceux qui se disent résistants et collaborent avec les collabos ? Je ne m’appelle pas comme eux. La paix veut la vérité, pas le mensonge. Le mensonge tue. Ceux qui veulent la paix doivent d’abord reconnaître et recevoir la vérité.

Israël se fonde sur un fantasme issu d’une lecture littérale de la Bible. Il ferait mieux de se fonder sur une lecture par le cœur et l’esprit de ce même livre qui lui dit : « Tu ne tueras pas » et « Tu ne voleras pas », « Tu ne convoiteras rien de ce qui est à ton prochain » (Exode 20 : 13, 15 et 17). Le fond du problème est là : Israël vole ce qui ne lui appartient pas, et tue pour le garder et continuer à voler.

C’est au pied de la Croix qu’on voit les chrétiens. En Palestine aujourd’hui comme hier, ils n’y sont pas, sauf quelques femmes et Jean qui allait ensuite écrire l’Apocalypse. Les autres détournent le regard, se retranchent prudemment dans leur quant-à soi, formulent des incantations pour la paix tout en refusant de regarder la Vérité en face. N’ayant même pas la présence d’esprit de se lamenter devant le mur de leur honneur perdu.

Dans l’Évangile de Marc (16, 7), un ange dit aux femmes qui ne trouvent pas Jésus au tombeau : « il vous précède en Galilée, c’est là que vous le verrez ». Comme Jésus, la Palestine est martyr, mais comme lui elle reviendra, ressuscitée.