Aller chercher des personnes à l’aéroport, ne pas pouvoir approcher de chez soi parce que toutes les rues sont bloquées sur le trajet de la manif, se faire finalement déposer loin, remonter la manif pendant 30 minutes sous 30 degrés dans l’air piquant de quelques fumigènes et résidus de lacrymogènes, avec une poussette, un petit, des valises, faire quelques photos au passage. Dans la bonne humeur. Bienvenue à Paris !
aujourd’hui à Paris, photos Alina Reyes
… après, on est quand même allés au jardin, où les crapauds s’accouplaient bruyamment et où les bassins étaient pleins de chapelets de leurs œufs
celui-ci prenait le soleil tranquille accroché à sa branche
J’ai entendu arriver de loin la Techno Parade alors j’ai traversé la Seine, je l’ai rejointe et je l’ai photographiée. J’aime la danse, la musique, l’énergie, la couleur, la fête. Un garçon m’a demandé un câlin, on l’a fait, d’autres m’ont demandé de les photographier, un autre est venu parler avec moi, puis un peu plus tard est revenu me dire au revoir.
Soutenir Taranis News, jeune agence indépendante qui va au cœur des faits, au risque du harcèlement et des violences de la police, et accomplit un travail d’information qui n’est pas fait ailleurs : ici (à partir de 1 euro, si vous êtes aussi fauché que moi)
8 février 2017 : cette note étant devenue trop pleine, la suite sera rassemblée dans une deuxième note : ici
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6 février 2017. On atteint le fond de l’ignoble avec le viol, la torture en réunion de Théo par quatre policiers à Aulnay-sous-Bois. (J’ajoute des éléments de temps en temps)
https://youtu.be/udL2WKr4SCI
Policiers accusés de viol à Aulnay : un témoin…par leparisien
… ÉCOUTER ET LIRE SON TÉMOIGNAGE, recueilli quatre jours après sur son lit d’hôpital. Ne pas oublier que le procureur avait dans un premier temps requalifié les faits de « viol en réunion » à « violences en réunion ». Finalement on est revenu à une accusation de viol pour l’un des quatre policiers, sous la pression des réseaux sociaux et du maire d’Aulnay, lui-même ancien policier. Beaucoup de média parlent encore des faits comme d’une « interpellation musclée » ou « violente interpellation » pour ne pas nommer ce crime abject, raciste, commis quelques mois après l’assassinat d’Adama Traoré par la police, se faisant ainsi les complices passifs d’une certaine France haineuse, celle où une énorme proportion de policiers votent Front National et rappellent par leurs agissements ce qu’est ce parti, ce que serait le pays s’il arrivait au pouvoir – rappellent aussi où est le vrai danger : dans le néofascisme brun (voir les réactions de quelques élus ou responsables politiques, dont MLP). En ces jours où le pays est bouleversé par l’avalanche de révélations sur les malversations de François Fillon (qui eût été un président dangereux catholique et non musulman comme le prophétisait faussement Houellebecq), rappelant que certains hommes politiques se croient autorisés à voler les deniers publics comme certains policiers se croient autorisés à violenter, voire violer ou tuer les citoyens, oui, sachons diriger justement notre combat.
1er octobre 2016. Les violences policières se poursuivent et je ne les recense pas toutes ici. Voici une nouvelle vidéo d’Usul à voir. Songer que la police de la pensée est aussi violente et persécute, dans l’ombre aussi, les penseurs qui ont l’audace d’être originaires du peuple et non de la bourgeoisie, et refusent de se soumettre à l’ordre bourgeois qui fait sa loi au mépris du droit et de la loi.
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31 juillet 2016. Douze jours après la mort d’Adama Traoré lors d’un contrôle de police, le procureur de la République se refuse toujours à évoquer l’asphyxie mentionnée par les deux autopsies, alors même qu’un gendarme a reconnu que leur victime avait pris le poids de leurs trois corps. Au lendemain de la mort du jeune homme, la presse française a titré sur les « émeutes » qui ont suivi avant d’en dire la cause. Le plus ignoble que j’aie vu était le titre du Point, qui ne mentionnait même pas la mort du jeune homme dans son titre.
30 juin 2016. « Maintien de l’ordre : la dangereuse dérive. Rapport d’information sur les actions de maintien de l’ordre menées depuis le début des manifestations d’opposition à la loi sur le travail en février 2016″ : c’est le titre du bel et utile travail de 80 pages établi par Reporterre et disponible en ligne (pdf) ici.
29 mai 2016. Depuis la dernière fois que j’ai actualisé cette note (le 5 mai), les violences policières et les témoignages se sont multipliés dans toutes les villes de France, à tel point que j’ai renoncé à intégrer les nouvelles vidéos, trop nombreuses. Agressions brutales de manifestants pacifiques, usage systématique et démesuré des gaz, grenades (j’en ai fait l’expérience directe lors de la manif du 19 mai, voir mes photos), flashballs, matraques… Depuis la manifestation de jeudi dernier, il y a quatre jours, un jeune photographe, Romain D., touché à la tête par un éclat de grenade désencerclante lancée sans nécessité, est toujours dans le coma à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, et risque de graves séquelles neurologiques. Nous sommes nombreux à penser à lui, mais la plupart des médias n’en parlent pas.
Je vais cette fois ajouter seulement ces trois vidéos récentes de « violence ordinaire », parmi bien d’autres, puis donner en lien quelques articles qu’il faut garder en mémoire.
https://youtu.be/_VkRNJeSP7s
5 mai 2016. Les vidéos et les témoignages de violences policières ne cessent de s’accumuler. Je continue à actualiser la note (voir aussi vers la fin de la note), à la documenter au fur et à mesure avec tous les témoignages qui viennent.
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Un article dans Rebellyon info cartographiant et répertoriant les très nombreuses et souvent graves violences policières de ces derniers jours.
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Une vidéo où l’on voit des policiers de Nantes agresser et blesser à la tête un homme parfaitement pacifique (récit ici)
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Une vidéo faite après que des policiers sur un quai de RER ont contrôlé un innocent, un innocent mutilé, l’ont humilié et refusent de se retourner sur ce qu’ils ont fait (explications ici) Ajout du 12-5-16 : les policiers se défendent en donnant leur version surréaliste des faits, concernant un homme sans jambes : « l’homme retire lui-même ses prothèses puis, passablement énervé, avance de manière agressive vers les policiers »
https://youtu.be/EA-olxNDoGs
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3 mai 2016
Suite notamment au nassage scandaleux d’une centaine de personnes (pacifiques, pas des casseurs – on les voit en marche vers où elles ne savent pas encore sur la capture de vidéo ci-dessus) sur la place de la République, encerclement par lequel les CRS les ont poussées jusqu’au métro Jacques Bonsergent, puis précipitées brutalement dans l’escalier du métro avec leurs boucliers, action provoquant bousculade et piétinements (un jeune homme est tombé inanimé sans aucun secours des policiers présents), puis les ont enfermées et gazées dans le métro qui ne circulait plus,
je remets cette note du 30 avril en haut de cette page et j’y ajoute la première vidéo ci-dessous, captation d’un périscope de Gaby Dumas Delage.
Puis je continue de jour en jour à documenter la note en articles et en vidéos à mesure que je les trouve.
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Sur « la fabrique de la violence », lire ce texte de Pascal Maillard et écouter le cours d’Alexandre Duclos en fin de note.
* Ici un article sur les violences policières délibérées envers les journalistes, avec d’autres vidéos et photos extrêmement choquantes.
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30 avril 2016. J’ajoute des vidéos quand j’en vois d’autres. Tristes spectacles, mais s’ils n’étaient pas filmés ce serait sûrement encore pire, et il faut savoir comment ça se passe.
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Sur d’autres vidéos, ailleurs en France, on voit par exemple un homme à scooter renversé par une voiture de police qui poursuit sa route, puis d’autres policiers le traîner à terre comme un paquet alors que blessé, il ne peut bouger, et le laisser là sur le goudron ; un policier viser longuement de son flash-ball, en souriant, un manifestant qu’il tient à bout portant ; fréquemment, un manifestant en train de s’écarter de la scène de violence saisi par plusieurs policiers, jeté au sol et violemment tabassé par plusieurs flics, etc. etc. Tous ces manifestants étant pacifiques (comme les intermittents violemment attaqués sans sommation devant l’Odéon), non des « casseurs ». Sans oublier le jeune homme qui a perdu un œil à Nantes suite à un tir de flash-ball. Et les citoyens Nuit Debout qui hier ont voulu s’inviter au conseil municipal de Clermont-Ferrand et en ont été chassés à coups de matraque et de gaz lacrymogènes – l’un d’eux a ensuite été menotté et arrêté. Les gens ne vont-ils pas avoir envie de se défendre contre cette violence prétendument légale ? Le gouvernement veut-il déclencher une guerre civile ou simplement écraser toute velléité de contestation par la terreur ?
Voici un cours d’Alexandre Duclos sur la violence policière.
Ne souhaitant pas me soumettre aux deux à trois fouilles désormais obligatoires pour pouvoir intégrer la manif, cette fois je ne suis allée photographier que ses restes
manifestation nassée, toutes les voies d’accès en étant entièrement fermées
Sur le boulevard de l’Hôpital encore désert, avant sa réouverture à la circulation, des tags du jour
La police violente les manifestants mais protège les vitrines publicitaires
Des dizaines de camions de CRS stationnés commencent à repartir le canon à eau est encore là, à l’arrivée place d’Italie, les gendarmes aussipuis c’est le début du démontage des barrières