À force de peinture et d’eau sur les doigts, ils ont la peau sèche et abîmée comme lorsque j’étais à la grange, à transporter du bois, faire du feu et casser la glace. Ce sont des doigts, des mains qui traversent les apparences, comme ceux et celles des hommes préhistoriques dans les grottes. Et pour cela touchent la matière et travaillent avec elle, corps à corps. Ce sont des doigts, des mains, un corps de noces. Un corps de pensée et d’action, fussent-elles souterraines comme un homme en prison, un corps, fût-il occulté, puissant, agissant sur et dans le monde par la grâce de Cela qui œuvre en lui. La plus belle phrase que j’ai trouvée ce matin sur Nelson Mandela est une phrase de Bono : « Il incarnait le compromis sans jamais se compromettre ». C’est pourquoi il avait un si beau sourire.