Du passé, du présent, de l’avenir

rue Cuvier à Paris, un bâtiment du Jardin des Plantes, photo Alina Reyes

 

Ceux qui comme Charlie Hebdo vivent dans l’ordure morale méprisent les Roms parce qu’à travers leur saleté matérielle ils ont peur de se voir eux-mêmes au dépotoir. Ils sont nombreux, les propres sur eux, à être au-dedans un capharnaüm ou même un cloaque. On sait où finit l’ordure. Qui ne veut pas l’y suivre, qu’il s’en défasse.

Ce sont toujours ceux qui ont grandi et vécu à l’abri qui veulent apprendre à vivre aux pauvres. Un peu comme si les politiciens écologistes voulaient apprendre la nature aux Sioux. Ou comme si les abstinents sexuels voulaient apprendre la sexualité aux pratiquants. Comme si je voulais apprendre à un peintre à peindre, parce que j’ai contemplé des tableaux et acheté quelques tubes de gouache. Ce dont l’homme n’a pas l’expérience, ce qu’il n’a jamais enduré ni connu, il s’imagine volontiers que nul n’en est capable sinon selon la science abstraite que lui-même peut en avoir, et qu’il veut infliger à qui elle ne servira strictement à rien.

Il me reste à apprendre la troisième prière, At-Tachaoude. Al-Fatiha, je la dis en m’endormant et en me réveillant, dans la journée aussi, je laisse la parole se mettre en place dans mon corps, jusqu’au moment où elle exigera que j’y joigne les gestes. Le Christ est avec moi dans la paix et la lumière de l’islam, nous aimons le Prophète et ses amis, nous avons foi en ce qui vient.

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alinareyes