Décidément tout flue, tout passe, comme dit Héraclite. Assia Djebar est morte. Je ne l’avais pas lue, mais je suis allée un jour avec elle, et d’autres écrivains venus du monde entier, contempler les chutes du Niagara. Je me rappelle qu’elle avait parlé du poète Adonis, et qu’elle espérait qu’il aurait le prix Nobel. Je vais la visiter sur sa page. J’ai vu évoqué dans la presse la possibilité qu’elle soit remplacée à l’Académie française par Michel Houellebecq, comme le souhaitait il y a quelques jours Hélène Carrère d’Encausse (savait-elle qu’Assia Djebar était mourante ? il faut espérer que non, ce serait indécent). Que cela arrive ou non, cette seule idée de remplacer une intellectuelle algérienne de culture musulmane éclairée par l’auteur de Soumission est un assez triste signe de l’époque. Mais tout flue, et peu importent l’Académie et ses mortels, ce qui demeure c’est la vie.
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