Manifestation du 28 avril 2016 contre la loi travail en 80 photos + vidéo

Je donne les images dans l’ordre où je les ai prises : d’abord en attendant l’arrivée de la manif au carrefour des Gobelins, puis en la parcourant. Je l’ai accompagnée jusqu’à Austerlitz puis je suis revenue en arrière pour photographier le défilé jusqu’aux dernières personnes. J’apprends que la manifestation s’est en fait interrompue au moment de passer le pont d’Austerlitz suite à des violences. Mes images sont celles d’une manifestation encore pacifique et joyeuse, où beaucoup de catégories étaient représentées. Deux heures séparaient l’arrivée et la fin du défilé au carrefour : beaucoup de monde. J’ai ajouté une vidéo à la fin.
LES IMAGES DE CETTE NOTE PEUVENT ÊTRE REPRISES POUR USAGE NON COMMERCIAL AVEC MENTION DE LA SOURCEmanif loi travail 28-4-2016- manif loi travail 28-4-2016-2 manif loi travail 28-4-2016-3 manif loi travail 28-4-2016-4 manif loi travail 28-4-2016-5 manif loi travail 28-4-2016-6 manif loi travail 28-4-2016-7 manif loi travail 28-4-2016-8 manif loi travail 28-4-2016-9 manif loi travail 28-4-2016-10 manif loi travail 28-4-2016-11 manif loi travail 28-4-2016-12 manif loi travail 28-4-2016-13 manif loi travail 28-4-2016-14 manif loi travail 28-4-2016-15 manif loi travail 28-4-2016-16 manif loi travail 28-4-2016-17 manif loi travail 28-4-2016-18 manif loi travail 28-4-2016-19 manif loi travail 28-4-2016-20 manif loi travail 28-4-2016-21 manif loi travail 28-4-2016-22 manif loi travail 28-4-2016-23 manif loi travail 28-4-2016-24 manif loi travail 28-4-2016-25 manif loi travail 28-4-2016-26 manif loi travail 28-4-2016-27 manif loi travail 28-4-2016-28 manif loi travail 28-4-2016-29 manif loi travail 28-4-2016-30 manif loi travail 28-4-2016-31 manif loi travail 28-4-2016-32 manif loi travail 28-4-2016-33 manif loi travail 28-4-2016-34 manif loi travail 28-4-2016-35 manif loi travail 28-4-2016-36 manif loi travail 28-4-2016-37 manif loi travail 28-4-2016-38 manif loi travail 28-4-2016-39 manif loi travail 28-4-2016-40 manif loi travail 28-4-2016-41 manif loi travail 28-4-2016-42 manif loi travail 28-4-2016-43 manif loi travail 28-4-2016-44 manif loi travail 28-4-2016-45 manif loi travail 28-4-2016-46 manif loi travail 28-4-2016-47 manif loi travail 28-4-2016-48 manif loi travail 28-4-2016-49 manif loi travail 28-4-2016-50 manif loi travail 28-4-2016-51 manif loi travail 28-4-2016-52 manif loi travail 28-4-2016-53 manif loi travail 28-4-2016-54 manif loi travail 28-4-2016-55 manif loi travail 28-4-2016-56 manif loi travail 28-4-2016-57 manif loi travail 28-4-2016-58 manif loi travail 28-4-2016-59 manif loi travail 28-4-2016-60 manif loi travail 28-4-2016-61 manif loi travail 28-4-2016-62 manif loi travail 28-4-2016-63 manif loi travail 28-4-2016-64 manif loi travail 28-4-2016-65 manif loi travail 28-4-2016-66 manif loi travail 28-4-2016-67 manif loi travail 28-4-2016-68 manif loi travail 28-4-2016-69 manif loi travail 28-4-2016-70 manif loi travail 28-4-2016-71 manif loi travail 28-4-2016-72 manif loi travail 28-4-2016-73 manif loi travail 28-4-2016-74 manif loi travail 28-4-2016-75 manif loi travail 28-4-2016-76 manif loi travail 28-4-2016-77 manif loi travail 28-4-2016-78 manif loi travail 28-4-2016-79 manif loi travail 28-4-2016-80 manif loi travail 28-4-2016-81 manif loi travail 28-4-2016-82 manif loi travail 28-4-2016-83 manif loi travail 28-4-2016-84 manif loi travail 28-4-2016-85 manif loi travail 28-4-2016-86 87Des magasins avaient baissé leur rideau de fer, surtout les chaînes, mais la boulangère restait ouverte, et avec le sourire !88photos Alina Reyes

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La marche infinie (vidéos de manifs, danses et marches)

En attendant la grande manif de demain 28 avril contre le projet de loi Travail et le défilé du 1er mai… en attendant aussi que je trouve le temps d’écrire et de donner ici quelque chose sur Nuit Debout et le rêve, voici pour rappel quelques brèves vidéos de manifestations, danses et marches diverses que j’ai faites ces dernières années.








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Violence des CRS contre des intermittents du spectacle pacifiques au théâtre de l’Odéon


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C’était ce lundi 25 avril, en fin d’après-midi.
Ensuite, toute la soirée, toujours cernés par les forces de l’ordre brutales, et malgré la violence qu’ils venaient d’encaisser, malgré le froid et la pluie, ils ont chanté, joyeux, des chansons du répertoire, ceux qui étaient dans le théâtre, en haut sur le balcon, avec ceux qui étaient en bas, empêchés d’entrer pour tenir une réunion dans l’un des lieux de leur travail et même d’en approcher.
La ministre de la Culture leur en avait refusé l’autorisation. Elle mérite, ainsi que les autres ministres et le chef de l’État, que les intermittents n’acceptent plus de se produire en spectacle, de donner leur art et leur métier en leur présence.
Ces lieux publics ne sont pas aux dirigeants politiques. Ils sont à qui les fait vivre, les anime, et au public. Il nous faut réinvestir tous les lieux que nous avons le droit d' »habiter » de notre présence.
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À République, Nuit Debout trébuche et s’amoche gravement

Je continue ma réflexion autour de Nuit Debout. Je continue à soutenir Nuit Debout, c’est pourquoi j’alerte

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Stagner tue. La maison Usher finit par se disloquer et tomber dans la mare où elle se reflète depuis trop longtemps. À Paris, le mouvement Nuit Debout s’est attaché à la place de la République comme à un refuge. Il s’est accroché aux jupes de la statue, toutes pendantes de souvenirs de mort. Le beau renouveau de vie qu’il y avait apporté s’est laissé gangrener par sa morbidité.

Dans les premiers jours, alors que plusieurs dormaient toute la nuit sur la place, un homme a chuté de la statue qu’il était en train d’escalader. Il a été transporté à l’hôpital « en urgence absolue », d’après la presse. Comment s’en est-il sorti ? Nous ne le savons pas, nous n’en avons jamais su davantage. Les responsables de la communication de Nuit Debout n’ont pas dit un mot de cet accident. Selon les médias, l’homme n’avait pas de papiers sur lui. Un SDF ? Un migrant ? Sur les réseaux sociaux, j’ai alors demandé avec insistance aux communicants de Nuit Debout des nouvelles de cet homme. Black-out. Personne n’a daigné me répondre.

Quelque temps plus tard, un autre homme a tenté de s’immoler par le feu au pied de la statue. Les gens qui étaient là l’ont sauvé, il a été transporté à l’hôpital. Un migrant désespéré, semble-t-il. Nous n’en savons pas plus, là encore les médias et les communicants de Nuit Debout, soucieux de « storytelling » et de « raconter une histoire qui donne aux gens envie de venir« , ont occulté le fait.

La place de la République a attiré de plus en plus de gens venus se livrer à des actes de délinquance (vols, agressions) ou venus faire la « fête » – en fait, boire puis chercher à défouler leur agressivité. Les jets de bouteille sont devenus une routine de fin de soirée. Et les agressions et agressions sexuelles envers les femmes se sont multipliées. On a commencé à entendre parler de viols, au cours des AG ou des prises de parole des femmes à plusieurs reprises ont fait mention d’agressions sexuelles sur la place, mais la com et les médias de Nuit Debout, plus proches décidément d’une entreprise de propagande que de services d’information, ont malgré des demandes insistantes refusé d’en dire le moindre mot. Et puis hier sur la place, une intervenante filmée par hasard par un périscopeur (Virgile) a mentionné que trois nuits plus tôt, des jeunes filles avaient été violées derrière un mur d’hommes. Puis, comme si c’était un tabou, une fois donnée en passant cette information glaçante, elle a enchaîné sur autre chose.

Rien de plus n’en a été dit. Avant-hier, les rumeurs enflant, un organisateur avait annoncé que des sifflets allaient être mis à la disposition des femmes, afin qu’elles puissent donner l’alerte en cas d’agression, ce qui suffirait à faire s’éloigner le ou les agresseurs. Il n’a pas été question de les expulser ou de les livrer à la justice en cas d’agression grave. Seulement de les faire s’éloigner de leur victime, sans que soit envisagée la moindre sanction.

Censure des faits, complaisance envers les agresseurs ou les criminels (rappelons que le viol est un crime), absence totale de toute expression de solidarité avec les victimes : à République, c’est ainsi que le mouvement s’enfonce debout dans sa nuit, les yeux grand fermés. « Nous creusons la fosse de Babel », écrit Kafka.

Heureusement, Nuit Debout se développe aussi dans des banlieues, des villes, des villages de France et d’ailleurs. Revenant au mot de Baudelaire selon lequel la ruse du diable est de faire croire qu’il n’existe pas, il apparaît que la ruse (inconsciente ou non) des organisateurs d’un mouvement qui ne veut pas de représentants est de les représenter (par la com) en faisant croire qu’ils n’existent pas en tant que représentants. Moyennant quoi, toutes les responsabilités sont effacées, et le pire devient possible. Ailleurs qu’à République, loin des responsables occultes et anonymes, Nuit Debout peut encore se préserver de telles dérives, qui prouvent que le système de représentativité est pire encore lorsqu’il n’est pas reconnu.

Le rapport des hommes aux personnes de leur entourage est significatif de leur politique. Il est politique. L’absence sidérante de la plus élémentaire expression d’humanité envers les victimes place de la République éclaire le défaut de scrupules des gens de la boîte de com qui ont acheté les noms de domaine de Nuit Debout sans en référer aux fondateurs et qui continuent de tenir la com – cet instrument qui gangrène le monde – du mouvement, comme du défaut de vigilance quant à l’entrisme de certains éléments politiquement malhonnêtes, voire pire. Là aussi l’opacité règne, nul débat n’est porté sur la place. Sur cette place où l’on en est venu à se battre en paroles contre les tares du monde sans prendre garde que ces tares étaient en train, dans les faits, de s’y reproduire et de s’y développer à toute vitesse.

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Nuit Debout, jour de gloire. Quand l’utopie a lieux

Je poursuis ma réflexion autour de Nuit Debout

nuit debout8,sur l’agora Nuit Debout, place de la République, photo Alina Reyes

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Avant de désigner le lieu où se produisait l’assemblée, le mot agora signifia d’abord dans la Grèce antique l’assemblée elle-même. L’assemblée en se constituant constitue elle-même un lieu, qui institue comme agora le lieu où elle a lieu. L’agora est le contraire de l’utopie – littéralement le non-lieu.

L’agora n’était pas une place, mais une ville dans la ville. C’est aussi ce qu’est devenue la place de la République, depuis que l’assemblée Nuit Debout y a lieu. La place est devenue une petite cité à l’intérieur de la cité, avec ses différents espaces, consacrés aux discussions, prises de parole, débats etc., et sa cantine, son infirmerie, sa bibliothèque, son jardin, sa fontaine, sa radio, sa télévision, ses lieux de fête et de musique. Elle eut ses tentes aussi, où l’on dormit, ses baraques, ses bâches, ses palettes, ses planches, ses matériaux de construction de bidonville, dont certains finissent la nuit en feu de joie au milieu de la place, avant d’être renouvelés le lendemain.

Après trois semaines de cette agora, une autre assemblée s’est réunie, plus classiquement, à la proche Bourse du Travail pour essayer de déterminer quelle suite donner au mouvement. Certains, en particulier parmi les intellectuels qui l’ont impulsé en réaction à la loi Travail, souhaitent une organisation plus efficace de la convergence des luttes, un passage à l’action de masse – grève générale, défilé géant avec les syndicats… Toutes actions politiques à l’ancienne qui tentent moyennement ceux qui font concrètement la Nuit Debout, nuit et jour dans l’agora (et/ou sur Internet, prolongation de l’agora) et sur de plus en plus de places ou d’autres lieux des villes et villages de France et d’ailleurs. C’est que ces derniers n’ont pas la frustration de ceux qui attendent que quelque chose se passe : l’utopie pour eux n’est pas pour demain, elle est là, tout de suite, jour après jour et nuit après nuit. Ou plutôt : si pour certains Nuit Debout reste une utopie, un non-lieu, puisqu’ils ne vivent pas dans la place mais encore dans l’ancien monde, dans une agora virtuelle, intellectuelle, mais non réalisée, pour ceux qui habitent concrètement la nouvelle ville dans la ville, le nouveau monde dans le monde qu’est Nuit Debout, le but est essentiellement de continuer, sans forcément de stratégie précise mais en faisant confiance à l’esprit de l’agora en train de se vivre pour conduire les Nuits Debout à s’étendre, à évoluer naturellement et à remplacer, le temps venu, l’ancien monde au cœur duquel elles auront pris place.

D’ailleurs certains se mettent déjà en marche, projettent ou font des Nuits Debout itinérantes, à l’intérieur d’une ville ou à l’échelle du pays… peut-être un jour à l’échelle du monde ? Les allures de campement rom de l’agora conduisent tout naturellement, par leur dépouillement et leur désir de liberté, au voyage.

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