« Il y allait, pour nous aussi, de la nécessité d’en finir avec l’idéalisme proprement dit, la création du mot « surréalisme » seule nous en serait garante, et, pour reprendre l’exemple d’Engels, de la nécessité de ne pas nous en tenir au développement enfantin : « La rose est une rose. La rose n’est pas une rose. Et pourtant la rose est une rose », mais,
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qu’on me passe cette parenthèse, d’entraîner « la rose » dans un mouvement profitable de contradictions moins bénignes où elle soit successivement celle qui vient du jardin,
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celle qui tient une place singulière dans un rêve, celle impossible à distraire du « bouquet optique », celle qui peut changer totalement de propriétés en passant dans l’écriture automatique, celle qui n’a plus que ce que le peintre a bien voulu qu’elle garde de la rose dans un tableau surréaliste, et enfin celle, toute différente d’elle-même, qui retourne au jardin. »
André Breton, Second manifeste du surréalisme
et photos Alina Reyes, à la roseraie du jardin des Plantes où les roses commencent à reparaître
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