Street Art, histoire et actualité

 

Terrible aveu d’Alexis Tsipras, selon qui la Grèce « reprend aujourd’hui en main son destin ». Terrible aveu de qui a livré ce pays à des ordres venus des banques et de puissances étrangères. Puisqu’il a fallu pour cela le saigner, puisque le mal n’est pas fini, n’eût-il pas été plus courageux, quitte à affronter les difficultés, de se prendre ou de se garder en main dès le début, de trouver par soi-même sa propre voie ? Cette défaite est aussi celle de tous les gouvernants européens et du monde moderne qui attaquent le libre arbitre des peuples.

En marchant dans le 5e arrondissement cet après-midi, j’ai photographié les nouvelles œuvres de C215 autour du Panthéon. Beaucoup de portraits de combattants, pas un d’une combattante (s’il y en a, ils sont bien cachés, car j’ai fait le tour de la place sans en voir un seul) (Après vérification sur Internet : sur 28 portraits au total, les deux seuls portraits de femmes sont un portrait de Marie Curie, placé sur un Algéco de l’institut Marie Curie, rue d’Ulm, et un de Germaine Tillion sur une boîte aux lettres place de la Sorbonne. Juste honteux.) Les voici, suivis d’autres nouvelles œuvres de street art vues au gré de ma pérégrination. Si les peuples se taisent, les murs parlent.

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garde republicaine

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licorne institut irlandaiscet après-midi à Paris 5e, photos Alina Reyes

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Rabhi, Nyssen, pape François, Argento… du beau linge sale au bal des faux-culs

 

Il y a plusieurs années déjà, j’ai lu un article documenté sur l’imposture que représente le gourou Pierre Rabhi, aujourd’hui chouchou du macronisme et des médias.  Liens avec l’extrême-droite et la secte anthroposophique (comme son éditrice Françoise Nyssen, ministre de la culture riche à millions et elle aussi exploiteuse de « bénévoles ») et avec de riches industriels, riches héritiers, riches en tout genre, mise au travail non rémunéré d’un tas de gogos qui font prospérer sa petite entreprise « écolo », mysticisme politique rance, renvoyant les femmes à la maison, les homosexuels à l’anormalité, les pauvres à la pauvreté, les riches à la richesse, l’ordre bourgeois à l’ordre éternel… Un récent article du Monde diplomatique (que je n’ai pas encore lu, mais je compte aller le consulter en bibliothèque à l’occasion) met une nouvelle fois en lumière le « système Rabhi » – mais on peut aussi s’en faire une idée en consultant cette page recensant plusieurs articles sur la question.

 

faux culLe bal des faux-culs est le plus couru de la planète. On peut y voir et revoir entre autres ces jours-ci le pape François, dénonçant haut et fort les prêtres pédophiles alors qu’il a promu n°3 du Vatican un évêque, George Pell, poursuivi depuis de nombreuses années pour avoir couvert de nombreux crimes pédophiles puis pour actes pédophiles, le mettant ainsi à l’abri de la justice australienne (à laquelle il a dû finalement répondre, le procès est en cours), et s’est entouré d’autres cardinaux soupçonnés. À ce bal morbide ne se trouvent pas que des affreux, puisque Asia Argento, pourfendeuse de violeurs, y apparaît maintenant, accusée d’avoir abusé d’un garçon de 17 ans qu’elle connaissait depuis qu’il avait 7 ans. La belle draine dans son sillage beaucoup d’autres faux-culs, empressés de profiter de l’affaire pour déprécier le juste combat contre les abuseurs, les hypocrites, les ennemis de l’humanité faisant bonne figure grâce aux masques avantageux plaqués sur leur visage comme sur leur cul.

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Interaction entre écrire et dessiner

coeur de lotus,*

Je n’ai pas de méthode fixe pour écrire, et notamment pour écrire des romans. L’isolement m’est précieux, surtout au début, quand il s’agit d’ouvrir la voie. S’extraire du monde pour mieux en faire partie permet d’entrer dans une autre dimension, celle où la création va pouvoir naître et se développer. J’ai pratiqué l’isolement chaque fois que je l’ai pu. Mais il faut savoir s’isoler même quand on ne peut pas s’isoler. Une promotrice des ateliers d’écriture comme accès à la création m’a dit il y a quelques semaines que l’isolement, dont je lui parlais, n’était en rien une condition pour écrire, qu’il ne s’agissait que d’un fantasme romantique. Outre qu’il est assez amusant d’entendre des gens qui ne sont pas écrivains prétendre savoir mieux que des écrivains comment vient l’écriture, ce genre de remarque est intéressant parce qu’il prouve que la littérature fabriquée en atelier d’écriture n’a rien à voir avec la littérature réelle. Je ne suis pas opposée aux ateliers d’écriture (j’ai expliqué ici comment j’en pratiquais avec mes élèves), je suis opposée à la fabrication littéraire, qui produit des objets littéraires aussi différents de la littérature qu’un objet manufacturé en usine est éloigné d’un objet d’art ou d’artisanat. Et le plus souvent, les ateliers d’écriture, surtout ceux qui prétendent former des écrivains, sont des manufactures, des usines où sont produits des ouvriers soumis aux impératifs de la littérature industrielle et/ou réalisant de pâles copies d’œuvres littéraires – on pourrait même parler, souvent, de faussaires, et de falsification de la littérature.

Lire en profondeur permet de comprendre que la littérature réelle, puissante, durable, vient d’ailleurs que d’un savoir-faire. J’ai évoqué par exemple l’expérience de la Grande Guerre comme l’une des sources de l’écriture du Seigneur des Anneaux. Une telle expérience ne s’acquiert pas en atelier, que ce soit à l’université ou dans une maison d’édition. Lire en profondeur, écrire en profondeur, sont deux faces d’une même essentielle méthode. C’est la méthode que je pratique. Une méthode qui inclut nécessairement beaucoup d’autres méthodes et pratiques pour aboutir à une création. Le temps de maturation et de préparation d’une œuvre est long, même s’il n’est pas calculé. Et c’est l’œuvre à venir qui détermine de quoi il sera fait. On peut avoir besoin de se documenter, d’expérimenter, de différentes façons. Mon œuvre de fiction en cours comprend notamment un usage du dessin. Pendant la phase de préparation, qui dure encore quoique j’aie commencé à écrire, j’ai ressenti et je ressens la nécessité de dessiner des éléments du paysage ou des personnages de la création. Cela m’aide à les prévoir, et, en me donnant à les contempler une fois dessinés, à les interroger, à apprendre à les connaître. Parfois je dessine d’abord, mais d’autres fois je dessine après avoir écrit, afin d’enrichir par la vision qu’apporte le dessin ce que j’ai vu d’abord en esprit.

Les textes dits sacrés, ou les grands textes, n’auraient pas existé si les humains n’avaient pas fait des « expériences de mort imminente » (NDE en anglais), ou d’autres expériences qui leur ont donné accès à la vision d’une autre réalité, ou du moins à une vision autre de la réalité, une vision très augmentée de la réalité. Le dessin, le fait de dessiner, font partie de cet échange fructueux entre la vision et la création intellectuelle.

 

coeur de lotusLotus, hier au jardin des Plantes, photos Alina Reyes

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De la difficulté d’écrire quand on sait que les ordinateurs sont piratables

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J’ai photographié cette affichette très drôle hier sur un mur de la Pitié-Salpêtrière.

La multiplication des incivilités, voire des agressions, dans la vie quotidienne comme sur le Mont Blanc, n’est qu’un reflet du mépris des lois, donc du respect d’autrui, qui se manifeste ouvertement aux plus hauts niveaux de l’État (affaire Macron-Benalla, mensonges de témoins sous serment devant l’Assemblée nationale, affaire du livre de Schiappa, des conflits d’intérêts Nyssen et Alexis Kohler… tout cela restant impuni au vu de tous. La destruction du civisme, donc de la civilisation.

Personne n’est obligé de l’accepter.

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Aretha Franklin et les yeux grand fermés du monde

Partie un 16 août, comme Elvis Presley, deux puissantes natures dans une Amérique trop politiquement religieuse pour être honnête. Dans une société puritaine et capitaliste qui, d’une manière ou d’une autre, croit se devoir de punir les puissantes natures et de leur faire payer leur don. (Cela ne se produit pas seulement aux États-Unis mais les exemples y sont les plus voyants).

 

Elle a été enceinte de son premier enfant à treize ans, de son deuxième à quinze ans. Peu avant sa naissance, son père, pasteur, avait engrossé une fillette de douze ans de son église. Quand Aretha avait six ans, sa mère a quitté son père, et elle et ses sœurs sont restées avec ce père. Pourquoi a-t-elle eu des enfants si tôt, alors qu’elle n’était encore qu’une enfant ? Pourquoi a-t-elle ensuite souffert d’addictions ? et de difficultés particulières avec les hommes ? Qui lui a fait du mal ? Personne ne semble se poser la question, alors que 301 prêtres viennent d’être accusés de viols sur plus de mille enfants, encore une fois en Amérique – comme ailleurs.

Certains morts continuent d’apporter la vie, quand tant de vivants portent la violence, le mensonge, la mort. Que les bourreaux d’enfants se taisent. Qu’elle chante.

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