J’ai essayé, ça a raté. J’avais envie de recommencer à enseigner, le rectorat m’a donné un remplacement de prof de français dans un lycée du centre de Paris, un bon lycée bien classé. J’ai donné un premier cours de deux heures cet après-midi à une classe de seconde. Une classe sympathique, mais trop indisciplinée à l’oral pour mes forces d’aujourd’hui. Une élève m’a affirmé après le cours que c’était toujours ainsi, « une horreur », sauf avec la prof principale, avec qui ça va mieux – mais il est vrai que certaines matières prêtent moins à l’indiscipline que celles où l’oral est important, les langues, le français, la philo.
Ces enfants, deux classes de seconde et une classe de première, sont sans professeur depuis la Toussaint. Deux remplaçants successifs se sont mis en congé maladie au bout de deux jours maximum, et ne sont jamais revenus. Et voilà que je vais faire la même chose. Je ne vais pas les laisser tomber avant les vacances de Noël s’il n’y a toujours personne d’autre pour assurer le remplacement de leur prof partie en retraite, mais je ne terminerai pas l’année scolaire, travailler à temps plein dans ces conditions est au-dessus de mes forces – le prévoyant, j’avais demandé un mi-temps, mais j’ai accepté ce remplacement pour rendre service, parce que le rectorat était aux abois (en dix minutes, ils m’ont appelée trois fois, envoyé un texto et un mail pour me demander de venir d’urgence, alors que je me reposais hors de Paris). Le problème est général, l’Éducation nationale arrive de moins en moins à attirer ou garder les enseignants. Un phénomène comparable à ce qui se passe dans l’Hôpital public. Ce n’est pas seulement que les salaires ne sont pas attractifs, c’est surtout que les conditions de travail sont déplorables. La proviseure de mon lycée en plein Paris était débordée, elle n’a pas eu le temps de préparer mon arrivée, il a fallu que je me débrouille à me renseigner ici et là pour savoir ce qui avait été fait avec les élèves par leur prof d’origine, que je me lance dans ce remplacement au pied levé, avec notamment une classe qui va passer le bac de français cette année et à qui il manque déjà cinq semaines de cours. Je ne pouvais même pas m’appuyer sur les cours que j’ai donnés dans un autre lycée il y a quatre ans, depuis évidemment tout a encore changé, programmes, pédagogies, exercices demandés en classe et à l’examen… Une collègue qui a de la bouteille m’a dit tout à l’heure, les élèves n’y comprennent rien, mais même nous on n’y comprend rien. Il faut faire avec, chacune et chacun bricole dans son coin pour essayer de suivre ce train fou. Eh bien, si bref doive être mon retour dans cette institution, il est instructif.
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Mois : décembre 2021
Bourgogne, suite : Beaune en 17 images
Un mur en hommage au tournage de La Grande vadrouille
la basilique et son cloître
partout de belles portes et de belles rues pavées
à l’abbaye de Maizières, transformée en hôtel, on jouit de ce bâtiment fabuleux, de sa piscine, de sa salle voûtée où est servi le petit déjeuner
…et d’une belle vue sur les toits, sur lesquels évoluent un écureuil et des oiseaux, au petit matin en faisant son yoga (par exemple)
dans les hospices de Beaune, à l’Hôtel Dieu, « le musée présente les anciennes salles des malades et leur fonctionnement avec leur évolution depuis 1452 jusqu’au XXe siècle. L’Hôtel-Dieu témoigne aussi du riche mécénat des ses fondateurs: Nicolas Rolin et Guigone de Salins, à travers des œuvres exceptionnelles telles que le retable du Jugement Dernier attribué à Rogier Van der Weyden »
à Beaune, du 6 au 8 décembre, photos Alina Reyes
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Macron, Pécresse et les autres
Je n’oublie pas les insultes et les violences physiques infligées au peuple de France par Emmanuel Macron. Je n’oublie pas son en-même-temps tricheur, hypocrite, calculateur, fourbe, fuyant, je n’oublie pas son caractère de traître, révélé bien avant son élection par une sale histoire avec des journalistes du Monde, je n’oublie pas ses attaques contre la liberté des journalistes, ses velléités fascisantes de domination jupitérienne, l’étroitesse de sa vision de la France comme start-up nation, je n’oublie pas sa fausseté, révélée dès sa campagne avec figurants téléguidés, je n’oublie pas son incompétence, sa puérile croyance en sa séduction face à des hommes comme Trump, son allégeance aux États-Unis affichée par une peinture jusque dans son bureau présidentiel, je n’oublie pas sa main posée affectueusement sur le bras de MBS, je n’oublie pas les divisions qu’il a creusées dans la société, tant par incapacité à fédérer que par calcul politicien, je n’oublie pas l’inculture politique crasse de son camp et ses députés aux ordres.
Valérie Pécresse est une femme intelligente et sérieuse. Ratissant trop à droite à mon goût, et certes sans grande envergure, mais je n’ai jamais trouvé un ou une candidate parfaite à mon goût pour qui voter. Si la gauche écolo ne trouve pas moyen de présenter un ou une seule candidate, c’est pour Pécresse que je voterai. Ce sera un vote en forme de refus de l’extrême-droite et de refus du macronisme, mais sans compromission inacceptable, car je la pense plus raisonnable que certains pans de son programme surtout destinés à séduire l’électorat. Mieux vaut que ce soit elle qui emporte les voix de cet électorat, plutôt que des figures d’extrême-droite ou que Macron, enfermé dans son faux-semblant impuissant. Si la gauche, comme le macronisme, est incapable d’avancer une réponse possible aux près de 40 % de gens qui lorgnent vers l’extrême-droite (Le Pen, Zemmour, Ciotti…), il faut pourtant apporter une solution à cette dérive. Reculer devant cet obstacle serait faire un pas en arrière dans un gouffre qu’on ne voit pas. Je suis prête à voter – sans illusions et sans joie – pour la personne qui sera la mieux placée pour éviter le vieux fascisme d’extrême-droite et le néofascisme dystopique de la macronie. Que les autres se réveillent et agissent, s’ils n’en veulent pas non plus, ni ne veulent de la droite.
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Bibliothèque numérique gratuite
Petite bibliothèque grandira. Mais sa grandeur se trouve d’abord dans la qualité des titres proposés. Voici, dans le registre de mes actions poélitiques, les premiers textes libres de droits que je peux offrir, par ordre alphabétique de noms d’auteurs – ou de titres, quand il n’y a pas d’auteur.
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– BIBLE (passages de la Genèse, de l’Exode… traduits par Alina Reyes)
– HOMÈRE, Dévoraison, traduction intégrale de « l’Odyssée » par Alina Reyes
– PARMÉNIDE, Poème (« Autour de la nature »), trad. A.Reyes
– POE, Edgar Allan : La chute de la maison Usher, trad. Alina Reyes
– POE, Edgar Allan, Le Corbeau, deux trad. d’A.Reyes
– REYES Alina, Une chasse spirituelle, Voyage dans des littératures profanes et sacrées, de la Préhistoire à nos jours, essai
– REYES Alina, La Dameuse, nouvelle
– REYES Alina, Journal d’une prof
– REYES Alina, Nus devant les fantômes, Franz Kafka et Milena Jesenska, roman
– RIMBAUD, Arthur, Rapport sur l’Ogadine
– SCHWOB Marcel, « La mort d’Odjigh », nouvelle
– à suivre
– et ailleurs :
GROTHENDIECK Alexandre, Récoltes et semailles ; et La clef des songes
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La Bible, passages traduits par Alina Reyes (Genèse, Exode…)
Je continue à proposer mes traductions en PDF, et toujours en libre accès. Cette fois il ne s’agit pas d’une traduction intégrale, mais de 40 pages de passages de la Bible que je traduisis de l’hébreu il y a quelques années, précédés d’une brève présentation pour expliquer ma démarche particulière.
Bible
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Le Corbeau, par Edgar Allan Poe : deux traductions d’Alina Reyes
J’ai réalisé ces traductions il y a quelques années. Les voici en format PDF, toujours en libre accès, précédés d’une brève explication de ma démarche. Personnellement je préfère la première présentée, c’est-à-dire la dernière écrite, mais à vous de voir !
Le Corbeau, par Edgar Allan Poe, traduit de l’américain
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« Poème » de Parménide, traduit et postfacé par Alina Reyes
Voici, en PDF, l’ensemble de ma traduction du poème de Parménide, et son commentaire (qui se trouvaient auparavant ici publiés en plusieurs notes) :
Poème de Parménide, traduit du grec ancien
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