Attention, plus la vidéo avance, plus c’est magnifique !
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D’autres mouvements d’arts martiaux, en simples vidéos cette fois : les fantastiques démonstrations de Morihei Ueshiba, fondateur de l’aïkido
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Attention, plus la vidéo avance, plus c’est magnifique !
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D’autres mouvements d’arts martiaux, en simples vidéos cette fois : les fantastiques démonstrations de Morihei Ueshiba, fondateur de l’aïkido
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Comme annoncé l’autre jour, voici la parfaite leçon d’Épictète.
« Zen », l’une de mes photos colorées à la main
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Attache ton désir et ton aversion à pauvreté et richesse : échec, illusion. À la santé, alors ? Tu seras malheureux aussi. Idem pour les positions sociales, les honneurs, la patrie, les amis, les enfants, ce qui tout bonnement ne vient pas de toi. Rattache plutôt ces choses au Zeus et aux autres dieux. Remets-les entre leurs mains, qu’ils les pilotent, qu’elles se déterminent selon eux – comment seras-tu encore malheureux ? Mais si tu es envieux, misère de toi, si tu t’apitoies, si tu rivalises, si tu t’agites, si tu ne passes pas un jour sans te plaindre à toi-même comme aux dieux, qu’as-tu appris, dis-moi ? À quelle école as-tu été, bonhomme ? Tu as pratiqué des calculs qui se retournent ! Ne veux-tu pas effacer tout ça, si possible, et recommencer à zéro, conscient que jusqu’à présent tu n’as rien réalisé d’important ? Et partant de ce constat, construire la suite en conséquence, de sorte que rien de ce qui est n’arrive sans que tu le veuilles, et que tu ne veuilles rien qui ne soit ?
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Elle arrange les fleurs, les couleurs, les éléments, comme certains oiseaux font aussi de l’art. Et l’on croirait entendre dans ses compositions battre le cœur de l’oiseau sous ses plumes. Assemblage délicat de visions surréalistes et de sensation tragique, en toute humilité Alexandra Levasseur renverse le regard. Voici quelques-unes de ses peintures, sur bois ou sur papier, supports de prédilection qui avec le crayon chuchotent à l’acrylique la forêt. Puis l’une de ses vidéos, discrètement poignante aussi.
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faux paradoxe I | 14X11″: huile et crayons sur bois
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Limbo I | 11X14″: acrylique et crayons de couleur sur papier 160g
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Summer Games II | 22X30″: acrylique et crayons de couleur sur papier 320 g
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Interférences | 36X48″: médias mixtes sur bois
ce tableau fait penser au travail ultérieur de Philippe Echaroux chez un peuple d’Amazonie : vidéo ici
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? | 30X40″: médias mixtes sur bois
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Arrêter le temps | 40X30″ » : Acrylique et crayon sur bois
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Pour en voir et en savoir plus : le site d’Alexandra Levasseur
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« Myriam danse », dessin illustrant la danse et le chant, au son des tambourins, de Myriam, après le passage de la « mer Rouge » (passage que j’ai traduit ici)
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L’une des œuvres au programme de l’agrégation cette année, dont j’ai écrit un commentaire ici, est la chronique de Jean Giono intitulée Les Âmes fortes. À ce propos, je signale un passage des Entretiens d’Épictète où il parle de ce qui a fait chuter Médée, une « âme forte », une « psyché à la forte fibre », dit-il (un même mot, qui nous a donné neurologie, signifiant nerf et fibre en grec : voir note précédente). C’est un peu l’histoire du chêne et du roseau. Médée est tombée parce qu’elle a préféré sacrifier ses enfants plutôt que d’accepter de ne pas avoir ce qu’elle souhaitait avoir, explique Épictète (j’en traduirai peut-être un passage très bientôt) (NB c’est fait, ici). Sa fibre est forte, mais raide.
Telle est la faille des dominants. Le roseau est menu et flexible, mais il ne rompt pas. Le roseau est l’allié du vent, par où il parle. La mer que nous appelons Rouge s’appelle en fait en hébreu, dans la Torah, la mer des Roseaux. Les roseaux sont les porteurs de la parole, comme je l’ai montré dans Voyage. Trahir est pire que mourir. Vivre est mieux que mourir. Médée choisit la trahison et le crime. La véritable force de l’âme est celle du roseau, qui n’essaie pas d’imposer sa volonté ni ne se venger quand il ne peut l’imposer, mais ne désire que ce que le vent lui souffle et ainsi vit, sans tomber ni redouter la mort, meilleure que la trahison. Tel le furet auquel se compare Thèrèse dans le roman de Giono, l’âme souple, si elle ne peut passer par ici, passera par ailleurs, voire à travers. Le vent passe à travers les roseaux comme le vivant peut passer à travers le papier (ainsi que l’a montré Saburo Murakami dans une performance réitérée -vidéos ci-dessous) car ils sont multiples dans leur unité. Comme il est dit dans Ghost in the Shell, la spécialisation nous conduit à la mort. Ne soyons pas des êtres focalisés, c’est-à-dire des êtres-pour-la-mort. Telle n’est pas notre nature.
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https://youtu.be/i9H-oRcuWtg
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Fascinant de sensualité et de beauté, de générosité aussi (voir en particulier la fin de la quatrième vidéo – vidéos à voir en plein écran, bien sûr), le fil œuvré par Sheila Hicks éclaire tout soudain cela dont on se doutait vaguement : ce que fit Pénélope dans l’Odyssée tandis qu’Homère contait l’histoire, ce qu’elle fit toutes les nuits à tisser pendant si longtemps, longtemps : ce qu’elle tissa, détissa et retissa sans trêve, ce fut le voyage d’Ulysse, sa propre vie, les deux faces d’une même aventure qu’ils sont, Ulysse et Pénélope, réseaux de neurones dans le cerveau de l’aède, dans la tête du poète qu’un jour, en rêve, il me donna à manger, et dont je comprends pourquoi elle était toute de fils semblables à des spaghetti multicolores.
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On peut voir aussi mes images des ateliers de tissage de la Manufacture des Gobelins : ici (où déjà se trouvent associées l’aventure et le tissage – et je rappelle qu’étymologiquement, texte et tissu sont un même mot).
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Sheila Hicks commente ici un livre de prière éthiopien du XVIIème siècle attribué au scribe Baselyos
Pas besoin d’hallucinogène pour entrer dans un état second, la danse fait le truc – j’ai expérimenté les deux, la danse est bien meilleure et de bien meilleur effet. Jeremy Shaw, jeune artiste canadien, réalise diverses expériences sur le corps, comme il s’en explique ici dans Tracks. Et voici deux de ses vidéos pour se laisser envoûter :
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Voyant qu’il n’y a plus de poètes sur terre digne de célébrer ses fêtes, Dionysos, pas fier aux enfers, se résout à y descendre pour en ramener un grand. Endurant le chant des grenouilles, il rame pour traverser le fleuve du royaume des morts.
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LES GRENOUILLES :
Brékékékex koax, koax !
Brékékékex koax, koax !
Fistonnes aquatiques des cloaques,
coassons le cri flûtieux de nos célébrations,
notre douce chanson, quoi-hax, quoi-hax !
qu’autour du divin nysien dionysiak
dans le marais faisons sonner
quand la saoularde crapulerie
des sacrées fêtes d’anthestéries
accourt en masse à notre sanctuary.
Braiekékéqu’est-ce, hoax, hoax !
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