Au début, comme la plupart de ceux qui se mettent à courir, j’ai fait du « fractionné » en faisant quelques pas de marche quand je n’en pouvais plus puis me remettant à courir, etc. Ça c’était l’année dernière, quand je courais un peu au hasard, de temps en temps, vingt à trente minutes tout au plus, sans plan ni régularité. Maintenant j’ai appris à courir en endurance fondamentale, et donc à courir lentement mais longtemps et sans interruption. Et j’ai aussi appris qu’il ne faut pas non plus se limiter à ce rythme de jogging, mais aussi faire des séances de fractionné bien calculées, afin de progresser. Il s’agit de s’échauffer en courant doucement quinze ou vingt minutes, puis d’alterner courses rapides et temps de repos sur un certain temps, avant de repartir en courant doucement pour finir la séance. On peut faire des séries de 30 secondes de course suivies de 30 secondes de trot ou de marche, ou basées sur d’autres temps, ou sur des distances.
Pour cette première fois, j’avais programmé sur ma montre deux séries de trois fractionnés de une minute/une minute (elle vibre à mon poignet chaque fois que la fin de la minute arrive), soit douze minutes au total. Pour l’instant je n’ai pas couru avec plus de précision que « vite ». Je ferai plus précis au fil du temps, et surtout quand j’aurai fait mon test d’effort, qui me permettra de faire les bons calculs. Mais c’est un début, et c’est bon de s’entraîner à courir vite (même si la vitesse en question reste évidemment toute relative). Entre le temps d’échauffement, les deux séries de fractionné, la petite pause entre deux séries, et les dix minutes de retour, au total quarante minutes, j’ai couru cinq kilomètres, ce qui améliore mon temps sans que je l’aie voulu. Mais en fait il m’est impossible de savoir avec précision quelle distance je cours, car le gps de mon téléphone, quand je le consulte après coup, m’indique des parcours dont plusieurs portions sont omises ou comptées à vol d’oiseau, me faisant magiquement passer à travers des immeubles voire des blocs d’immeubles entiers ; ceci sur les deux applis sur lesquelles je le lance, et qui me donnent chacune des trajets différents dans leurs détails. Je rétablis donc la distance réelle à peu près, mais il peut y manquer encore plusieurs dizaines de mètres, voire plusieurs centaines de mètres si ma sortie est plus longue.
On ne peut donc pas se fier aux runnings qu’on fait en ville pour connaître ses véritables temps, et c’est notamment pourquoi je désire participer à des courses. Je commencerai probablement par une ou plusieurs courses de 5 km, mais je ne veux pas en faire avant de m’être entraînée un peu correctement ; je serai de toutes façons parmi les derniers, et j’accepte pour moi l’excuse de l’âge, mais pas celle de la fainéantise. Vivement la prochaine séance !
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Une grande partie du bonheur des humains s’en va lorsqu’ils ne font plus rien de leurs mains, ou de leur corps. Lorsque leur corps est réduit à l’état de mécanique utilitaire qui leur permet de vaquer à leurs occupations sociales, à leurs affaires et affairismes, à leur agitation de remueurs de vent dont on ne tire aucun bon pain.
Les disques démaquillants et les lavettes que j’ai crochetées en nombre, pour nous et pour d’autres, remplacent très avantageusement les cotons et éponges jetables, non seulement parce qu’ils sont faits pour durer très longtemps, mais aussi parce qu’ils sont au moins aussi efficaces, voire meilleurs, et encore parce que se servir de quelque chose faite à la main fait plaisir.
Dans le même esprit, j’ai fait aussi un tapis de bain, en travaillant au crochet des lanières découpées dans deux vieilles polaires : épais et texturé, un vrai régal pour les pieds. 
Et puis je me suis essayée aussi à deux petits vêtements, ce châle-boléro que j’ai montré l’autre jour, et puis ce pull à manches spéciales que j’ai terminé ce matin et que j’ai stylisé moi-même, après avoir commencé à m’inspirer d’un tuto de pull à manches longues, et avoir tout changé, à part le choix du point.
J’ai aussi fait un bracelet au crochet, dont j’ai trouvé le tuto en ligne, et que je mets notamment pour aller à la salle de sport, car c’est un bijou qui ne gêne nullement, que ce soit à la machine à squat ou sur le tapis d’exercices.
Ce soir j’ai commencé un autre petit vêtement auquel j’ai réfléchi la nuit dernière dans mon lit, j’ai le début en tête puis je verrai : ce qui est merveilleux avec le crochet, c’est qu’on peut le travailler comme une terre glaise, le modeler, le sculpter, en ajoutant ou en enlevant ici ou là, pour voir où on arrive au plus satisfaisant.