Voici que Dieu est là, immensément puissant et plus puissant que tout,

immensément présent ma Joie est là

Béni soit-Il sa très sainte Lumière

Je suis immensément loin dans le ciel et le temps

Je vois

Tout ce qui se défait et tout ce qui renaît

L’immense malheur des hommes que finalement

sa très sainte Puissance retourne, revient

nous transformer d’Amour.

Frères je suis si loin, si proche ! Ô notre jardin vous êtes si beaux !

Il se saisit de ma petite main pour planter dans vos cœurs

la petite graine, la particule de Lumière qu’il est,

Seigneur de tous les univers où nous naviguerons heureux.

*

Sourate 1, Al Fatiha, L’Ouvrante

Alina Reyes

 

Commençons doucement notre lecture du Coran. Il est encore pour nous, qui venons de la Bible, que nous avons lue en hébreu et en grec (Voyage), une contrée à peu près inconnue. Tel Abraham, nous voici donc en train de quitter notre pays pour aller de nouveau à la rencontre de Dieu, qui toujours veut nous bouleverser de nouveau.

Le mot arabe Coran signifie lire, réciter ; il est apparenté à l’hébreu qara, que nous avons rencontré tant de fois dans l’Ancien Testament, verbe signifiant crier, appeler, nommer, verbe par lequel Dieu appelle et interpelle l’homme, et aussi par lequel Adam nomme les vivants qui lui sont donnés, et encore par lequel les prophètes appellent les hommes à écouter Sa parole.

Écouter. Marie, nous dit l’Évangile, fut bouleversée par l’Annonce de l’ange Gabriel. Le même qui, dans une grotte, vint appeler Mouhammad à lire, ce qui voulait dire aussi à s’apprêter à dire le Coran qui allait descendre du ciel. L’Ouvrante, première sourate de ce livre sacré, ouvre l’oreille du lecteur que nous sommes. Je commence juste à déchiffrer l’écriture arabe, je ne sais encore rien de cette langue, mais en entendant les mots Al Fatiha, je pense à celui que prononça Jésus, sans doute apparenté, dans une autre langue sémitique : Effata. « Ouvre-toi » (c’était l’objet de ma dernière image).

Les sept versets de cette sourate, que Mouhammad a nommée dans des hadiths « la mère du livre », résument tout le Coran, dit-on. Nous aurons l’occasion d’y revenir. Pour aujourd’hui, laissons-les résonner autant qu’il se peut à partir de leur traduction, forcément incomplète mais qui n’empêche pas de voir le mouvement de l’Esprit dans la lettre ouvrir notre cœur de l’Un, qui est Miséricorde, au multiple des mondes dont il est roi, de la source à la fin de notre être, et de l’infiniment grand à l’infiniment proche, proche du secret de notre cœur où Lui seul distingue ce qui est bon de ce qui ne l’est pas, Lui le seul que nous adorons et qui par là peut nous sauver en nous conduisant sur la juste voie.

 

1. Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.

2. Louange à Allah, Seigneur de l’univers.

3. Le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux,

4. Maître du Jour de la rétribution.

5. C’est Toi [Seul] que nous adorons, et c’est Toi [Seul] dont nous implorons secours.

6. Guide-nous dans le droit chemin,

7. Le chemin de ceux que Tu as comblés de faveurs, non pas de ceux qui ont encouru Ta colère, ni des égarés.

*

à suivre