Anar

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paris 13e 4-minCes jours-ci à Paris 13e, photos Alina Reyes

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Je suis anarchiste depuis l’âge de quatorze ou quinze ans, je l’ai raconté dans un livre. Pas besoin de lire les théoriciens de la chose, pour ça : être anar est une nature, plus qu’une culture. En tout cas il est impossible de rien y changer. C’est une façon d’être, à chaque instant et tout le temps. D’être adulte. Un enfant n’est pas anarchiste, il est un enfant. Quand il commence à se transformer en adulte, à se déterminer par rapport au monde, c’est là qu’il peut se rendre compte que sa nature est foncièrement libre, indomptable. Pour certains peut-être, c’est trop tard, ils sont morts avant, comme Macron dont je parlais hier, et tant et tant d’autres qui font ce monde à leur image.

Être fondamentalement anarchiste ne signifie pas pour autant être individualiste, n’avoir pas le désir de construire un autre monde que celui des morts. Dès que j’ai eu conscience d’être anarchiste j’ai commencé à réfléchir à la façon dont l’anarchie pourrait faire monde, pourrait faire une société vivable pour tous. Anarchie signifie, étymologiquement : « ni commencement, ni commandement ». Ce que certains ont exprimé par l’expression triviale « ni Dieu ni maître », qui exprimait surtout « ni clergé ni chef ». La preuve : dans notre société quasiment sans Dieu, il reste toujours la domination du clergé, ce nouveau clergé que constituent les élites et leurs médias.

Ni commencement ni commandement, c’est un peu plus difficile à comprendre, mais le comprendre c’est mieux comprendre ce qu’est, en profondeur, l’anarchie, et comment elle peut faire monde, un monde vivant, un monde de vivants par les vivants et pour les vivants. Je vous laisse y songer, si vous voulez, et je reviens bientôt, incha’Allah, développer ma pensée sur ce très actuel sujet.

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