Continuidad de los parques, Continuité des parcs, de Julio Cortazar, en quatre courts-métrages et une peinture

Le texte bref et fulgurant de la fameuse nouvelle peut être lu ou relu ici. Elle a été publiée pour la première fois en 1956 (année de ma naissance) dans le recueil Fin d’un jeu et se trouve maintenant dans Les Armes secrètes. Julio Cortazar est l’auteur qui m’a donné mon nom d’auteure, trouvé également dans Les Armes secrètes (dans la nouvelle La Lointaine). Son œuvre entière et chacun de ses textes pourraient s’intituler Continuité des parcs. Mon nom, par exemple, y est l’anagramme de es la reina y… En toute continuité des parcs, Cortazar entre dans ma thèse, qui est elle-même une fresque de la continuité des parcs. Je contemple chaque jour la peinture Molecule Park, que j’ai faite en lien avec cet univers de continuité des parcs, et que je donne ici après les vidéos. (L’immense beauté convulsive de ma thèse, que je suis en train de terminer, emplit de joie tous mes parcs, les démultiplie pour s’y répandre encore, toujours plus loin.)

J’aime ce court-métrage où la nature tient une place essentielle. Il est seulement dommage que le poignard de la nouvelle ait été remplacé par un pistolet. C’est un film québécois de Gabriel Argüello :

Et voici l’interprétation de la nouvelle par le réalisateur uruguayen Alfonso Guerrero :

Le nom du réalisateur n’apparaît pas sur celui-ci, qui a aussi un bel intérêt poétique, quoique la fin soit un peu trop explicite :

Enfin, cette très belle animation réalisée par des élèves de la San Joaquin School avec leur professeur, Diego Pogonza, et la voix de Cortazar :

*

molecule park!-minpeinture Alina Reyes

*

 

Alexandra David-Néel sur le toit du monde

L’idolâtrie occidentale envers le Dalaï-lama témoigne d’un romantisme, d’un aveuglement, pour tout dire d’une bêtise consternante. Je réédite cette note du 23 février dernier en supprimant la vidéo d’un film médiocre sur la voyageuse et en la remplaçant par des enregistrements extrêmement intéressants où elle parle du Tibet et de son histoire. Y sont évoqués notamment Gurdjieff, qui fut précepteur du dalaï-lama, les guerres et les férocités séculaires entre Chine et Tibet et aussi entre Tibétains, qu’elle appelle « grotesque et sanglante comédie », la doctrine bouddhiste, la vie des moines tibétains.

*

*

Voici un documentaire tourné dans sa dernière maison, où on la voit notamment parler à l’âge de 101 ans avec une parfaite vivacité intellectuelle. Elle devait mourir quelque temps après, alors qu’elle venait de faire renouveler son passeport.

*

« Féministe, anarchiste, cantatrice à ses débuts, théosophe, écrivain et journaliste… Le plus grand explorateur du XXème siècle est une femme ! Alexandra David-Néel, exploratrice, féministe, anarchiste, bouddhiste, première femme lama, premier européen à être entré au Tibet en 1914… » Ainsi la présente le site qui lui est consacré.

Je l’ai lue il y a très longtemps avec bonheur. Et je fus ermite en montagne moi aussi – à une moindre altitude, mais véritablement seule (elle, était accompagnée de son serviteur). « Je suis ce qui fut, ce qui est et ce qui sera et nul n’a jamais levé mon voile », disait-elle.

*

« Le Chien jaune », un Maigret filmé par Jean Tarride (1932)

le chien jaune-min

Ayant été rebaptisée Jules en l’honneur de Maigret, j’ai eu envie d’en visionner un. En français sur Youtube je n’en ai trouvé que deux, La nuit du carrefour, un beau Jean Renoir que j’avais vu ou revu il y a déjà quelque temps, et donc celui-ci, Le Chien jaune de Jean Tarride que je viens de découvrir, et qui vaut surtout par son cadre, Concarneau au début des années 30, avec son café, ses femmes à coiffes bretonnes, son port de pêche, la mer, les bateaux, le vent, les lanternes, la nuit, son chien jaune annonciateur de mort, quelques plans très beaux dont un sur les toits… une atmosphère poétique, surréaliste aussi, et parfois rappelant certains romans de Stevenson.

*

un résumé du film (alerte spoiler !) avec de belles affiches d’époque, à voir ici

*

La femme des sables (actualisé)

Les Belles Endormies, très beau roman de Yasunari Kawabata, paru en 1961, exposait le tableau d’un vieil homme jouissant de jeunes filles inconscientes, droguées. Un an plus tard paraissait La Femme des sables  de Kôbô Abé. Je n’ai plus ce livre avec moi et je ne peux donc en parler dans le détail mais il m’a laissé, comme à tous ses lecteurs, une très forte impression. Et il m’apparaît maintenant comme une sorte de conséquence du roman de Kawabata : où l’abus du vivant commis par l’homme se retourne contre lui. L’homme parti à la recherche d’une nouvelle espèce d’insecte qu’il veut capturer et à laquelle il veut donner son nom devient cet insecte prisonnier de lui-même qu’il était.
C’est un texte très polysémique, d’où sa puissance, sa capacité à apporter un éclairage sur toutes sortes de situations, intimes, politiques, spirituelles. En continuité avec la note précédente, et d’autres, je dirais aujourd’hui : cette femme des sables ne peut-elle être lue comme la réaction de la nature et de la pensée aux abus que commet l’homme sur elles ? Voici un homme enfermé suite à sa passion de classer et tuer des êtres vivants, comme il disait l’être par la paperasse, la classification, les cadres, les limites, la langue morte que la société impose aux hommes. Le sable menace le monde, la maison de l’homme, parce que l’homme maltraite la nature et la littérature, expression de la nature, de la vérité. Parce qu’il n’habite pas le monde en poète, parce qu’il ne l’habite pas. Nature et littérature veulent être habitées, vraiment.

Après une chronique de Max-Pol Fouchet sur le livre, voici en huit vidéos le film entier (1964), aussi mythique, tiré du roman par Hiroshi Teshigahara.

*







La femme des sables 8 (fin) par esclavedelabsolu

La mort de Molière vue par Ariane Mnouchkine au cinéma

https://youtu.be/gOoVJ2YMA_Q

Splendide vision finale du film Molière d’Ariane Mnouchkine

De l’opéra King Arthur de Purcell, l’extrait appelé « The Cold Song » par Klaus Nomi qui le chante

Un article sur la façon dont s’est passée la mort de Molière. A-t-il été empoisonné par les dévots qui l’ont persécuté pour ses pièces ? La question demeure. Comme celle du probable assassinat de Zola par des antidreyfusards.

J’espère montrer dans les heures qui viennent quelque chose sur Molière, quelque chose que je vois et que je veux écrire.

*