12 août : je reposte cette note en y ajoutant la prestation de Simone Biles hier soir aux Jeux Olympiques
entendue en écoutant une émission sur Baudelaire
« Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté »
12 août : je reposte cette note en y ajoutant la prestation de Simone Biles hier soir aux Jeux Olympiques
entendue en écoutant une émission sur Baudelaire
« Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté »
La mélodie enfante, et à vrai dire ne cesse d’enfanter la poésie.
Nietzsche, La Naissance de la tragédie
*
Comment admettre que, comme tant d’autres artistes mondialement aimés et célébrés, Érik Satie ait vécu et soit mort dans la misère ? Qu’est-ce qu’une société qui piétine tant de ses membres les plus doux, les plus inventifs, les plus généreux de leur personne et de leur art ? Après avoir habité un réduit encore trop cher pour lui à Montmartre, rue Cortot, c’est là, à Arcueil, qu’il passa les dernières années de sa vie, en compagnie de cette misère qu’il nommait « la petite fille aux grands yeux verts ». O a photographié l’arrivée chez lui, la maison avec la plaque « Satie est un ange (bien déguisé), un ange à Arcueil se cachant » – Jean Cocteau, l’action poélitique de Madame Terre, et l’aqueduc (qui, dit-il, rappelle les notes de musique) transportant l’eau pour Paris, au bout de la rue du musicien.
dessin d’Érik Satie dans une lettre à Cocteau
« Je suis triste », comme dit Cendrars à la fin de La Prose du Transsibérien. La musique d’Érik Satie fait du bien, même quand elle est « lente et douloureuse » comme la première Gymnopédie. Celle-ci a été enregistrée par J., étudiant comme Satie à la Schola Cantorum, à la maison, rapidement apprise pour l’occasion, après l’attentat de novembre. Nous venons de subir un nouvel attentat, et malheureusement ce qui se passe dans le monde et dans notre pays, les violences de toutes sortes, le mépris des innocents ou des pauvres, peine aussi. Merci à tous ceux qui malgré tout continuent à faire quelque chose de positif, de vivant, que cela soit directement utile ou « gratuit » – car perdre le gratuit dans ce monde intéressé serait perdre notre humanité.
*
4 juin 2020 : O est retourné à Arcueil avec Madame Terre, cette fois sur la tombe de Satie où il a trouvé de jolies surprises : à voir ici
musique du film de Tim Burton, sur un arrangement du pianiste
une femme et une vie d’exception