Au Collège de France et à l’École normale supérieure. Joie de la recherche

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En entrant de nouveau au Collège de France, où je n’étais pas allée depuis un certain temps, j’ai éprouvé une vive et puissante émotion, l’exaltation de me trouver dans un temple de la science. Je suis partie et arrivée à l’avance, sachant que la conférence de David Graeber, suivie d’un entretien avec le non moins excellent Philippe Descola, ferait salle comble. Rappelons que l’entrée aux cours du Collège de France, des cours du plus haut niveau qui soit, où se révèle dans toutes les disciplines la recherche en train de se faire, est libre et gratuite, ouverte à tous. Une vraie gloire de la France.

college de franceau Collège de France (ci-dessus) et à l’ENS (ci-dessous), à Paris hier et avant-hier, photos Alina Reyes

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Le lendemain matin j’entrais à l’ENS, École normale supérieure, autre temple de la science, ou dirais-je plutôt, monastère de la science, pour y suivre la première journée d’un colloque passionnant sur « l’épopée des petites filles, du XIXe au XXIe siècle ». L’entrée au colloque était également libre et ouverte à tous – mais j’étais peut-être la seule étrangère à l’école à m’y trouver. Le but de cette note n’est pas de rapporter ou de commenter ce qui a été dit lors de cette conférence et de ces communications – j’y reviendrai peut-être. Je veux juste aujourd’hui évoquer la sensation extraordinaire que donnent l’accès au savoir, l’approche du savoir. Ressentie dans ces lieux comme elle peut être ressentie aussi dans une bibliothèque, ou tout simplement en ouvrant certains livres. (Je regrette juste l’usage systématique (mais pas au Collège de France), lors des communications, du powerpoint. Lorsqu’il faut montrer des images, c’est très bien. Mais quand il s’agit seulement de redoubler la parole, le powerpoint est une facilité qui affaiblit considérablement la parole).

Apprendre c’est déjà rechercher. La recherche est difficile, exigeante, ardue, combattante, enthousiasmante, extrêmement gratifiante. Elle augmente la vie à l’infini. Écrire une thèse est la meilleure décision que j’ai prise de ma vie.

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Bateau et oiseaux au jardin du Luxembourg, tigre dans la rue et selfies à la Sorbonne

bateau-jardin-luxembourg

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bassin-luxembourg À neuf heures du matin j’ai monté la longue pente à vélo le plus vite possible, à treize heures entre deux séances de cours j’ai déjeuné d’un pain (au chocolat) (oui, je fais dans le luxe) et d’eau du robinet du jardin au Luxembourg, et à quatorze heures en retournant à la fac, j’ai vu ce tigre blanc couronné dans une vitrine. Puis dans la cour de la Sorbonne, avant de retourner dans l’amphi Descartes jusqu’à dix-huit heures, j’ai vu mon ombre et mon reflet, et je les ai photographiés aussi.
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selfieaujourd’hui à Paris, photos Alina Reyes

Quelques images de la Sorbonne et du Luxembourg

comte-aux-lunettesplace de la Sorbonne, Auguste Comte lunetté à l’épaulele-chant-des-muses-eveille-lame-humaine « Le chant des muses éveille l’âme humaine », en face de la grande belle salle Jacqueline de Romilly de la bibliothèque, visiblement pas assez grande cependant pour contenir tous les étudiants qui veulent y travailler… il n’y avait plus une place ! Alors je me suis un peu promenée dans les couloirs, avant de rejoindre un séminaire en amphi autour d’un nouvel ouvrage qui paraît du plus haut intérêt : La Vie intellectuelle en France  
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cour-de-la-sorbonnecela c’était hier, jour de pluie, et aujourd’hui, jour ensoleillé, je suis retournée  à la Sorbonne pour une journée d’étude sur Les âmes fortes de Giono, et j’ai déjeuné d’un panini entre deux cours au jardin du Luxembourg

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buvette-du-luxembourgphotos Alina Reyes

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À la Sorbonne et à Jouy

alina devant la sorbonnerue de la Sorbonne, en face de la fac :)

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à la bisQuel bonheur de travailler à la BIS, Bibliothèque Interuniversitaire de la Sorbonne, dans la splendide salle Jacqueline de Romilly.

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mme terre au robin des boisAu cours de ses pérégrinations à vélo avec Madame Terre, O s’est arrêté à Jouy en Josas devant le Robin des Bois où paraît-il Christophe a écrit sa chanson Aline.

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Journée d’accueil des doctorants à la Sorbonne

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« Construire ensemble un espace commun qui transcende les disciplines », a dit Thierry Tuot, président de Sorbonnes Universités. « Nous sommes en train d’inventer une Université qui part des sciences académiques pour aller vers celles qui n’existent pas encore. »

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Et aussi : « Nous contribuons au progrès social, nous essayons de rayonner dans le monde entier, d’être à l’avant-garde de l’innovation. »

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Pierre Demeulenaere, directeur du collège doctoral, après avoir rapidement rappelé l’histoire de la Sorbonne, de ses origines médiévales à sa division actuelle en dix établissements différents, a souligné la nécessité de remédier à cette singularité négative française que le doctorat y est concurrencé par des diplômes de grandes écoles, alors que partout ailleurs dans le monde il est considéré comme le diplôme le plus important. Il a aussi insisté sur le désir du collège doctoral de favoriser la recherche interdisciplinaire – ce que je trouve très précieux et encourageant.

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Bertrand Meyer, vice président délégué aux équipes de recherche, nous a répété : « Vous allez prendre beaucoup de plaisir à faire fonctionner votre cerveau pendant trois ans. »

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Bien d’autres choses ont été dites, et je n’ai pas assisté aux interventions de l’après-midi, mais ce matin était un beau moment, avec bien sûr un hommage aux tués de vendredi dernier, que nous avons été chargés de porter collectivement en faisant, pour ceux d’entre eux qui étaient étudiants, ce qu’ils auraient pu faire. Comme l’a dit Barthélémy Jobert, président de la Sorbonne : « savoir, liberté de pensée, dialogue, ouverture aux autres, sont la réponse. »

8ce matin à la Sorbonne, Grand amphithéâtre et péristyle, photos Alina Reyes

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