Belles nouvelles

Jésus à la mosquée, un « calumet de la paix durable » entre musulmans et chrétiens congolais. « Pour prévenir le fâcheux précédent du conflit interreligieux de Centrafrique risquant de déborder en RDC, Musulmans et Chrétiens congolais se liguent pour la paix durable ». Dans une mosquée de Kinshasa, l’Imam Cheick Mounir Fadel a organisé une célébration de la fête de la Nativité du Christ. À lire sur Digitalcongo.net 

Un neurochirurgien fait dix kilomètres à pied dans la neige pour sauver un homme. « Vous êtes un homme bon », lui a dit l’infirmier-chef quand il l’a vu arriver. « J’ai l’habitude de marcher » a dit simplement le Dr Zenko Hrynkiw. À lire dans Lematin.ch

Entrée dans l’année du Cheval. Aujourd’hui c’est le Nouvel An chinois. « La vie de l’homme sur la terre est comme un cheval blanc sautant un fossé et disparaissant soudain ». Autres maximes chinoises sur le cheval sur Chine-informations.com

Réveiller les vivants et les morts

« Laisse les morts enterrer les morts », dit le Christ. C’est qu’il sait que Dieu est le Dieu des vivants. Et il les porte tous. Tous les hommes d’un bout à l’autre de la terre, et d’un bout à l’autre du temps. Tous les hommes un jour nés ou appelés à naître. Tous les hommes sont vivants pour lui, aussi longtemps que n’est pas venue l’heure de leur seconde mort.

Jésus n’enterre nul homme. Les discours de mort les enterrent. Les nécro-logies. Les discours révérencieux. Jésus n’est révérencieux ni envers les vivants ni envers les morts. Ne traite-t-il pas les vivants de morts, et n’envoie-t-il paître les morts, quand il dit « laisse les morts enterrer les morts » ? C’est qu’il lui faut également les réveiller, les uns et les autres. Les sortir de la mort.

Conférence « écologique » du patriarche œcuménique Bartholomée 1er à l’Institut catholique de Paris

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ce soir à Paris, photos Alina Reyes

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Après avoir été reçu à l’Académie des sciences morales et politiques, où il a prononcé mardi un discours sur la liberté religieuse, Bartholomée 1er, primat de l’église orthodoxe de Constantinople, était reçu ce jeudi soir à l’Institut catholique de Paris. Lors d’une séance académique exceptionnelle, le titre de docteur honoris causa de l’Institut lui a été remis en présence de nombreux dignitaires. Bartholomée1er, surnommé le patriarche vert, a donné à cette occasion une conférence sur l’urgence de défendre l’environnement, notamment par une prise de conscience spirituelle du lien qui nous unit à l’ensemble du monde vivant. 

Le titre de sa conférence était : « Religion et environnement : quels défis spirituels pour aujourd’hui ? » Je suis arrivée au moment où il arrivait dans la cour de l’ICP. Je me suis faufilée parmi les moniales en grand habit noir et les prêtres orthodoxes qui l’attendaient à sa descente de voiture et j’ai fait quelques photos, à deux mètres de lui, aussi discrètement que possible. Puis j’ai dû me contenter d’assister à la séance sur écran, dans une salle à côté de l’amphithéâtre où elle avait lieu, car il était déjà plein. Un jeune homme « bien sous tous rapports » s’est assis à côté de moi et s’est pas mal occupé avec son smartphone, tout en me donnant régulièrement des coups de bras, comme un petit qui éprouve le besoin du contact avec sa maman. J’ai écouté les discours d’introduction des uns et des autres, catholiques, protestant, entrecoupés de prières chantées par un petit chœur qui me montaient aux anges. Le primat de Constantinople, homme doux, humble et précis, était là pour recevoir un doctorat honoris causa de l’Institut, mais aussi pour parler. Son tour est venu, je vais essayer de rendre compte de sa parole d’après les notes que j’ai prises.

Il a parlé de « réveiller le monde face à la destruction irréversible qui menace notre planète aujourd’hui », et de l’importance d’une éducation écologique. « Le mot environnement présuppose que nous sommes entourés de quelque chose », a-t-il dit : hommes et femmes, mais aussi terre et mer, soleil, ciel, faune et flore… La religion est un facteur déterminant dans la relation de l’homme au monde, et la vision judéo-chrétienne anthropocentrique ne doit pas être pensée en terme de domination, a-t-il noté en substance. Grégoire de Naziance, a-t-il rappelé, considérait l’homme comme un trait d’union entre le monde naturel et le monde spirituel. L’environnement est pour les chrétiens une Création appelée à être en communion avec l’homme, qui est son gardien. La différence avec les mouvements écologiques tient à la conception du monde, mais les buts se rejoignent.

Le patriarche a abordé le sujet en quatre questions : celle de la surexploitation des ressources naturelles ; celle du consumérisme ; celle du gaspillage ; et celle de la pollution.

« Notre rapport aux choses matérielles reflète notre rapport à Dieu », a-t-il dit, évoquant les menaces causées par la surpêche, la désertification, la destruction de la faune et de la flore. « La création est la semence de Dieu, tout est dans les mains de Dieu, notre environnement naturel porte l’empreinte de Dieu ». Il ne s’agit pas, a-t-il précisé, d’un panthéisme, mais plutôt de ce qu’on pourrait appeler un panenthéisme : voir Dieu en toutes choses et toutes choses en Dieu. Une telle vision du monde, sacramentelle, rend compte de l’intimité de Dieu et de la création. Si la terre est sacrée, alors notre relation avec notre environnement doit être mystique ou sacramentelle. Le péché d’Adam consiste à refuser cette vision de l’environnement naturel, à le voir plutôt comme un objet dont on peut obtenir une satisfaction. Dostoïevski l’a dit dans Les frères Karamazov : « Aime la création de Dieu toute entière. (…) Si tu aimes tout, tu percevras le mystère divin. »

Étant donné l’interdépendance de l’homme et de son environnement, la destruction ou la dégradation de l’environnement est une forme de suicide de l’humanité. N’attendons pas d’être arrivés à un point de non-retour. Pour cela, il a employé les mots : « modération et frugalité », « amour et humilité », afin de rendre à la nature sa « place harmonieuse et légitime ». Car le monde créé n’est pas notre possession mais un don de Dieu, à accepter avec gratitude. La spiritualité orthodoxe rejette la domination de la création par l’humanité. Résultat de l’égoïsme et de l’avidité, le péché de l’homme a conduit à la séparation entre le sacré et le profane, livrant ce dernier au mal. La richesse est une idole, la surexploitation des ressources naturelles est causée par l’avarice et la luxure. Nous souffrons d’un manque d’intelligence et d’un grave problème éthique. Face à cela, « la religion ne peut se taire ». « L’homme est avant tout une créature eucharistique, capable de gratitude envers Dieu ».

Bartholomée1er a ensuite fait la promotion de « l’esprit ascétique ». Il s’agit de réduire notre consumérisme par la modération, l’abstinence, la pratique du jeûne. L’éthos ascétique protège le don de la création, lutte pour la modération et la maîtrise de soi, nous sort de la consommation compulsive. Le jeûne dans l’église orthodoxe est une autre façon de relier le ciel et la terre. Au fil des siècles la notion de jeûne a perdu son sens, mais dans l’église primitive, jeûner c’était ne pas permettre au monde de nous détourner de l’essentiel. Les orthodoxes, a rappelé le patriarche, jeûnent en se privant de viande et de laitages selon des périodes qui font au total près de la moitié de l’année. Le jeûne ne punit pas mais permet de reconnaître la qualité des aliments. Il rend la valeur du partage et la compassion pour les pauvres. Il est une alternative à « la société de convoitise ». Par le jeûne le monde est « informé » par le monde spirituel. Le jeûne marque notre acceptation de notre vocation à transformer le monde entier. Il sert à se rappeler la souffrance du monde, et à se souvenir qu’il n’est pas bon que l’homme soit seul. Jeûner, c’est jeûner avec et pour les autres. Tout ce que nous faisons est inséparable du bien-être de nos frères et sœurs. « Jeûner, c’est apprendre à donner et pas seulement à renoncer », « offrir un sens véritable de la libération de la cupidité et de la contrainte ».

La pollution de l’air et des eaux, le réchauffement climatique, sont la conséquence de la perte de conscience de la sacralité du monde, les résultats désastreux de l’industrialisation et de notre avidité. L’environnement ne peut être envisagé seul, détaché de l’homme. L’écologie, dans les faits comme dans l’étymologie, est liée à l’économie. Notre survie elle-même est menacée. Les études montrent que les catégories les plus touchées seront celles des plus démunis. Il faut tenir compte de ce lien avec le problème social de la pauvreté, avec les questions de justice sociale et de faim dans le monde. Une société qui ne prend pas soin de tous les hommes est une société qui maltraite la création. Cela équivaut à un blasphème.

Ce monde est la maison de tous les êtres vivants, et pas seulement celle des hommes – et il faut rappeler que 10 % de la population terrestre s’accapare de 90 % des ressources. Il faut un changement radical dans la politique et l’économie. Il est urgent d’œuvrer pour une culture de la solidarité. Nous sommes face à un défi unique, qui ne s’est encore jamais présenté dans l’histoire. Il nous faut répondre à ce défi pour remplir notre devoir envers les générations à venir. La crise est spirituelle puisqu’elle concerne notre façon de considérer le monde. L’humanité a cessé d’être le prêtre et l’économe de la création et s’est transformée en tyran qui abuse de la création. Il ne suffit pas de traiter les conséquences, il faut traiter les causes, qui sont spirituelles. Nous avons une responsabilité devant Dieu envers chaque créature et l’ensemble de la création. Barthomée1er a terminé en rappelant que c’est ce que Benoît XVI et lui avaient exprimé conjointement lors de la visite du pape au Patriarcat œcuménique en 2006 : en tant que chefs religieux, nous considérons de notre devoir d’encourager la protection de la création.

Bien entendu mon compte-rendu, fait de notes prises au stylo dans la pénombre, est partiel et ne rend pas la beauté et la finesse du discours de Bartholomée1er, avec lequel je me suis sentie en harmonie. Après quoi André Vingt-Trois l’a remercié, en disant qu’il allait suivre son conseil de modération, sans toutefois aller jusqu’au jeûne. Puis notre bon cardinal a trompetté dans son mouchoir, et les mains confortablement posées sur son ventre, a écouté recueilli le chant de prière qui suivait. Je suis rentrée chez moi à pied, toute réjouie dans la grâce de la nuit de plus en plus tardive. J’ai croisé une centaine de gens qui couraient, je ne sais pourquoi, et qui m’ont rappelé mon rêve de la nuit dernière, où des gens et des cavaliers courant dans une peinture, faisaient soudain une pointe de vitesse qui les faisait sortir du tableau, continuer leur course dans le vaste espace. C’était un rêve de joie.

Terre

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des paysans palestiniens hier à l’audience de la Cour suprême de justice israélienne, qui doit décider s’il est légitime de leur prendre leurs terres

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Le déterreur Edward Snowden de nouveau proposé comme candidat au prix Nobel de la Paix. Quelle bonne idée. Personnellement je lui ai déjà décerné, ici même, le titre d’homme de l’année.

Guerre autour de la théorie du genre. D’un côté on brandit des fantasmes, de l’autre la dénégation et le martinet. Quant aux faits, qui daignera les exposer ? que contient exactement le programme scolaire en question ?

Je ne sais ce qu’était devenu le jadis sympathique François Cavanna. En tout cas le journal qu’il fonda, Charlie Hebdo, sentait déjà le cadavre.

Dieudo enterre son magot. Comme avec Soral, les pauvres couillons continuent d’être invités à raquer. Tout ça parce que personne ne leur offre une parole qui puisse leur donner satisfaction. Dans ces cas c’est comme pour le sexe, on est prêt à payer, et pour du sale.

La Cour suprême de justice israélienne a examiné hier s’il était juste ou non de voler les terres de cinquante-huit familles palestiniennes, terres agricoles dont elles vivent, pour y construire encore un mur de l’apartheid, à Crémisan, sur un territoire qui n’appartient pas à Israël. Réponse dans un mois. Cette « Cour suprême de justice » doit avoir enterré la justice bien profondément pour avoir à la chercher si longtemps.