Aujourd’hui à Paris 13e, photos Alina Reyes
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Aujourd’hui à Paris 13e, photos Alina Reyes
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Marc Chagall, La luge dans la neige
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« Pendant ce temps, des femmes arabes voilées, en longues robes comme Jésus, erraient le long des voies, ramassant des morceaux de charbon – pour le poisson du soir, pour la chaleur du soir. »
Jack Kerouac, Grand voyage en Europe (traduit de l’américain par Jean Autret)
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Une oeuvre de Seth que j’ai déjà plusieurs fois photographiée, alors je varie les angles…
aujourd’hui à Paris 13e et 5e, photos Alina Reyes
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une oeuvre de Zaya (Zayasaikhan Sambuu)
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« Au loin, le tonnerre gronda sur les monts. Un éclair illumina le profil de Djamilia. Elle regarda autour d’elle et tomba contre Danïiar. Ses épaules tremblaient convulsivement sous les mains de Danïiar. Sur la paille, elle se coucha à côté de lui. Un vent enflammé accourait de la steppe, il fit tourbillonner la paille, vint heurter la yourte chancelante qui se trouvait à la limite de l’aire, et tourna comme un toton sur la route. Et de nouveau il y eut des signaux bleus dans les nuées, le tonnerre avec une sèche secousse se brisa au-dessus de nos têtes. C’était effrayant et joyeux : l’orage avançait, le dernier orage de l’été.
– Est-il possible que tu aies cru que j’allais te troquer contre lui ? – chuchotait ardemment Djamilia. – Non, tout de même, non ! Il ne m’a jamais aimée. Il se contentait d’ajouter un salut à la fin de sa lettre, rien de plus. Je n’ai pas besoin de lui avec son amour tardif, qu’on dise ce qu’on voudra ! Mon chéri, mon solitaire, je ne te donnerai à personne ! Il y a longtemps que je t’aime. Et quand je ne le savais pas, je t’aimais et je t’attendais, et tu es venu, comme si tu savais que je t’attendais !
Des éclairs bleus l’un après l’autre, zigzaguant, s’enfonçaient par-dessus l’escarpement dans la rivière. Sur la paille, d’obliques gouttes de pluie froide bruissèrent.
– Djamilia, mon aimée, ma chérie, Djamaltaï ! – murmurait Danaïiar, la nommant des plus doux prénoms du kirghiz et du kazakh. – C’est que moi aussi il y a longtemps que je t’aime, je rêvais de toi dans les tranchées, je savais que mon amour était dans ma patrie, c’est toi, ma Djamilia !
– Tourne-toi, laisse-moi te regarder dans les yeux !
L’orage éclata.
Battant des ailes comme un oiseau abattu, le feutre arraché à la yourte palpitait. Par rafales violentes, comme baisant la terre, la pluie tombait à torrents, fouettée de vent par en dessous. De biais, par et à travers tout le ciel, le tonnerre roulait en de puissants écroulements. Les flambées éclatantes des éclairs allumaient sur les monts des incendies printaniers de tulipes. Le vent grondait, faisait rage dans le ravin.
La pluie coulait, et moi j’étais couché, enfoui dans la paille, et je sentais comme le cœur me battait sous la main. J’étais heureux. J’avais une sensation comme de sortir au soleil pour la première fois après une maladie. Et la pluie et la lumière des éclairs m’atteignaient sous la paille, mais j’étais bien, et je m’endormais en souriant, et sans comprendre si c’était Danïiar et Djamilia qui murmuraient, ou si c’était, s’apaisant, la pluie qui bruissait sur la paille. »
Tchinghiz Aïtmatov, Djamilia (traduit du kirghiz par A. Dimitrieva et Louis Aragon)
Hokusai, 36 vues du Mont Fuji : le Mont Fuji rouge
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« De son intimité s’échappait un suave parfum. La croupe était appétissante, rebondie à la perfection et d’une blancheur de neige. Blanc comme neige… La neige vient du ciel, et il ne fait pas de doute que l’expression elle aussi a son origine dans l’empyrée ! Oui, se disait-il, ce qui est impossible ici-bas devient réalisable dans l’au-delà, ainsi le miracle des arbres qui donnent des mochi ! Tout en se réjouissant à l’idée de découvrir à l’intérieur des cuisses un chausson fourré à une pâte exquise, Yorimasa plissait les yeux de volupté anticipée et il murmura : « Si mon vassal Hayata a transpercé de plusieurs coups de sabre le monstre à tête de singe, corps de tigre et queue de serpent après l’avoir capturé, pour ma part, je vais vous enfoncer mon glaive autant que vous voudrez ! Que dites-vous de ça ? Est-ce bon ? » Et il ne relâchait pas son étreinte. Il la prit par-derrière, puis par-devant, enfin ils jouèrent les acrobates avec accompagnement de musique. Trois fois, elle connut l’extase. À peine avait-elle joui qu’il tentait à nouveau de la transporter au septième ciel… Elle exhalait des soupirs et son souffle était suave et mélodieux. Son visage avait les nuances du soleil couchant. Elle cria « Je viens ! Je viens ! » et s’envola au paradis, mouillant de l’eau céleste ses cuisses et sa robe. »
Ryûtei Tanehiko, Le livre des amours galantes (traduit du japonais par Elisabeth Suetsugu)
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en fleur aujourd’hui au Jardin des Plantes
Brahma, Vishnou et Shiva assis sur des lotus
Bouddha méditant sur et en lotus
Jésus cosmique priant en lotus
Lotus islamique
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aujourd’hui à Paris 19e, photos Alina Reyes
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