Nuit Debout

J’ai suivi hier soir l’une des Nuits Debout, retransmise en direct depuis la place de la République à Paris. Écouté les prises de parole des uns et des autres. Pensé que ces réunions nocturnes sur des places, en France et dans d’autres pays (il y eut bien avant la place Tahrir et beaucoup d’autres), ce désir revendiqué de « convergence » des luttes et des projets pour ouvrir une voie de justice dans le monde, cette façon d’échanger par la parole, rappelait l’histoire des jeunes retirés dans la caverne de la sourate Al-Kahf à cause du tyran :

« Tu aurais vu le soleil, quand il se lève, s’écarter de leur caverne vers la droite, et quant il se couche, passer à leur gauche, tandis qu’eux-mêmes sont là dans une partie spacieuse » (v.17)
et le moment où ils se lèvent :
« Et c’est ainsi que Nous les ressuscitâmes, afin qu’ils s’interrogent entre eux » (v.19)

Il ne s’agit pas de religion, il s’agit de puissance visionnaire de la parole.

Et les paroles prononcées hier ont retenu aussi mon attention. Il y avait de la tristesse à entendre par exemple une jeune femme se définir comme intermittente du spectacle, plutôt que de dire son métier. Symptomatique d’une société où l’on réduit les personnes à leurs statuts sociaux : SDF, fonctionnaires, réfugiés, intermittents du spectacle, chômeurs etc.

Entendu aussi de brèves paroles réellement poétiques, donc puissantes. Quelqu’un a dit « Je vais vous dire un poème arabe : « Sois heureux un instant ; cet instant c’est la vie ». Et un homme audiblement très bourré a répété : « Y a pas de couleurs pour rêver ! » Parce que c’est la nuit ?

Il faut du temps pour sortir d’une nuit sans rêves. »Debout » fut le dernier mot de ma dissertation du mois dernier pour l’agrégation, en littérature comparée sur le thème « romans de la fin d’un monde ».


texte extrait de mon roman Forêt profonde
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Manifestation du 5 avril 2016 contre la loi Travail (photos)

J’ai entendu la manif de chez moi, mais le temps que je descende elle était déjà pas mal éloignée, j’ai dû lui courir après. Puis je l’ai remontée jusqu’au bout, place Denfert-Rochereau, en remontant d’abord le tas de camions de police et de nettoyage qui la fermaient. J’ai eu un peu de mal à faire mon reportage, les piles de mon appareil étant mourantes – une fois sur deux il s’éteignait, mais j’ai quand même réussi à faire quelques images jusqu’à l’arrivée. À l’heure où je poste ces images, les milliers de manifestants sont toujours sur place, entourés de centaines de policiers, j’espère que ces derniers ne les tabasseront pas. Voici donc mes photos :

manif loi travail manif loi travail2 manif loi travail3 manif loi travail4 manif loi travail5 manif loi travail6 manif loi travail7 manif loi travail8 manif loi travail9 manif loi travail10 manif loi travail11 manif loi travail12 manif loi travail13 manif loi travail14 manif loi travail15 manif loi travail16 manif loi travail17 manif loi travail18 manif loi travail19 manif loi travail20 manif loi travail21photos Alina Reyes

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Des tours et détours de l’anticonformisme

1960s+70s Hippy« Faites l’amour, pas la guerre ». Dans les années 60-70 du siècle dernier, cela donna cela. La guerre du Vietnam révoltait tous les esprits épris de justice, et les hippies n’étaient pas aimés non plus par la bonne société. Ils avaient des aspirations spirituelles, et s’ils prônaient l’amour libre, c’est que la société l’interdisait.

mode islamique

Aujourd’hui dans un monde dont les diktats, notamment sexuels, ont changé, la réplique prend une apparence assez proche. Les musulmanes se posent aussi en femmes aspirant à une spiritualité, et si elles prônent la pudeur, c’est que la société promeut le sexe et vend toutes sortes de produits par l’exhibition des corps de femmes.

« Nous ne ferons pas l’amour avec vous, néocolonialistes qui avez tant fait et font tant de guerres, notamment au Moyen Orient pour l’argent du pétrole ». La réponse en habit des musulmanes rend fous de rage les vieux Occidentaux qui ne supportent pas que des femmes puissent prétendre ne pas être disponibles à leurs caprices, et les Occidentales qui craignent à juste titre un diktat masculin supplémentaire (celui de la prétendue pudeur naturelle des femmes), et ne veulent pas voir l’autre sens de cette démarche. Le chemin de l’émancipation a ses tours et ses détours et il est long, pour les hommes comme pour les femmes. Celles et ceux qui accusent autrui d’être soumis feraient bien de commencer par examiner leur propre aliénation, dans leur vie intime ou dans leur vie sociale. L’aliénation au monde comme il est étant souvent d’autant plus forte qu’on y occupe une situation privilégiée.

En fait ce qui ne change pas chez ceux qui font le pas en dehors, c’est la volonté d’affirmer autre chose que ce que promeut l’ordre établi… même si cela passe aussi par une participation à cet ordre.

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À vélo de Boulogne-Billancourt à Paris en passant par Issy et par là

boulogne billancourtEn sortant du jardin Albert-Kahn (voir les deux notes précédentes) nous avons pris des Vélib pour rentrer. Je me suis arrêtée une première fois pour photographier cette façade en trompe-l’œil annonçant le Musée des années 30.

*boulogne billancourt renaultNous sommes passés devant les anciennes usines Renault, si riches d’histoire, sur l’île Seguin

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boulogne billancourt chat Nous avons fait un peu de cross-country en roulant çà et là dans l’herbe ou la terre en cherchant notre chemin par les voies buissonnières

*issy les moulineauxÀ Issy-les-Moulineaux nous avons traversé le parc Saint-Germain, sur l’île du même nom, où se trouve la Tour aux figures, sculpture monumentale de Jean Dubuffetissy les moulineaux poney

issy les moulineaux totem

boulogne billancourt seineNous avons retrouvé la Seineboulogne billancourt tf1

paris camion

paris on s'aimeToujours par les voies buissonnières, nous avons escaladé des barrièresparis pénichePuis nous avons poursuivi notre chemin dans Paris par les quaisparis pont mirabeauSous le pont Mirabeau coule la Seine…

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paris peniche

paris quais

paris tour eiffel

paris la boudeuseLa Boudeuse était à quai. Un jour j’ai dîné avec son capitaine, entre autres, à Malagar chez Mauriacparis jardin du luxembourgUn peu plus de deux heures après le départ, dernières images avant le coup de pédale final : le marchand de glaces à l’entrée du jardin du Luxembourg, et en face, devant le McDo, un batteur sur ustensiles colorésparis musique de rue3 avril 2016, photos Alina Reyes

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Fantastique Albert Kahn, en films

alknLe voyage d’Albert Kahn, un film de Lallaoui Mehdi
Ce beau film ne peut être partagé mais il est visible ici sur Viméo. L’oeuvre si étonnante de ce banquier qui voulait que soit connue la vie, que soit connu et unifié le monde dans sa diversité, et employa pour cela des moyens extrêmement personnels. Avec de nombreuses images d’archives, films et photos, des voyages autour du monde d’Albert Kahn et de ses opérateurs, et d’événements historiques.
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Robin Hunzinger à la recherche de la personnalité d’Albert Kahn, « homme étrange », paraissant presque fou, mais génial dans sa vision, son désir, son amour puissant.
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Voir aussi mes photos du jardin Albert-Kahn.
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Et puis ce petit film muet qui m’avait fascinée il y a quelques années, où l’on voit l’immense poète Rabindranath Tagore marcher dans les jardins d’Albert Kahn (et sans le connaître j’ai tout de suite aimé Albert Kahn)

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