Antisémitisme et féminicide : aux Inrocks comme à Daesh

En promouvant l’antisémitisme (via Meklat) et le féminicide (via Cantat), les Inrocks et leurs soutiens ne font que perpétuer les abominations commises au nom de concepts religieux – ici la « rédemption », là le « martyr », devenus vocabulaire du nihilisme – et prouver que les journaux sont le plus souvent tenus par des vieux cons qui n’ont d’autre vision que celle d’un vieux monde et de ses valeurs criminelles, qui ont suscité les pires crimes contre l’humanité au siècle dernier avec les fascismes et aujourd’hui sous leur forme actualisée, qu’elle soit d’origine chrétienne ou islamique. Racisme et sexisme sont les faces de la même médaille en merde accrochée au cou des hommes au cerveau plein de merde.

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Troubles Spécifiques du Langage. En effet. Et images du jour

Quatre heures de cours sur les TSLA. Je n’ai jamais entendu autant de sigles et d’acronymes que depuis que je suis entrée à l’Éducation Nationale. Troubles Spécifiques du Langage et des Apprentissages. La personne chargée du cours, docteure en psychologie, enseignante chercheuse, nous a appris en passant que Jules Verne, Einstein, Mozart, Picasso, entre autres, étaient sans doute dyslexiques – qu’en outre Picasso avait un problème psychiatrique, et qu’Einstein était certainement autiste Asperger. Comme elle nous disait aussi que nos élèves dyslexiques seraient incapables d’apprendre si nous ne pratiquions pas une pédagogie adaptée à leur handicap, je lui ai demandé comment ces gens avaient pu créer des œuvres intellectuelles dont nous étions très incapables, sans avoir bénéficié d’une pédagogie particulière. Ma question est restée sans réponse. J’avais une autre question, que je n’ai pas posée : qui est sain d’esprit ? Ceux qui savent faire fonctionner leur intelligence de façon aussi géniale, ou ceux qui, comme cette enseignante bien intentionnée, truffent leur discours de fautes de syntaxes énormes, multiples et constamment répétées (« ce que j’ai besoin », « des connexions qu’il n’a pas besoin », « les sons qu’il n’a pas besoin », etc.,  « une subtilité où t’es passé à côté », « un domaine peu zexploré », « ils ont une incapacité à s’adapter la personne en face de lui » (faute déclinée à maintes reprises), « des choses qui ne sont pas importants », « des radicals », « le résultat sera pas bonne », « c’est des élèves où il faut favoriser le calcul mental », etc., sans parler des fautes d’orthographe dans ses diaporamas)  ?

À part ça, mes images du jour, toujours depuis le RER, à l’aller et au retour :

 tour eiffel

vu... du rer

vu du reraujourd’hui entre Paris et une ville de banlieue,une ville de banlieue et Paris, photos Alina Reyes

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Lumière et nuit. Avec Papusza

aujourd'hui, photo Alina Reyes

aujourd’hui, photo Alina Reyes

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Je suis partie à six heures du matin, il faisait nuit ; je suis revenue à huit heures du soir, il faisait nuit ; mais quand voit-on mieux la lumière que la nuit ? En quittant le lycée j’ai la douce nostalgie d’avoir à attendre pour retrouver mes classes. Hier je me suis rappelé ma prophétie d’enfant, quand à sept ou huit ans je disais qu’un jour j’aurais trente enfants de toutes les couleurs. C’est arrivé, et même multiplié. En leur honneur j’ai cherché en rentrant un poème de Papusza, parce que la première chose que j’ai écrite au tableau pour eux, à la rentrée, c’est cette phrase de cette poétesse rom : « Le talent sans instruction est un loup sans forêt ».

Voici donc en partage ces quelques vers :

Bercée au son des arbres, rythmée au bruit du sol.
La rivière me transforme telle une mélodie
dans une chanson tzigane.
Je rejoins les montagnes,
dressées haut dans le ciel,
J’ai mis ma plus belle jupe,
cousue avec des fleurs

extraits de ce poème

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Ce dont je les instruis, c’est d’eux-mêmes et d’eux tous.

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Progresser

street art en face de la librairie à Paris 5e, cette semaine, photo Alina Reyes

street art en face de la librairie à Paris 5e, cette semaine, photo Alina Reyes

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Encore un dimanche passé à corriger des copies, mais quel bonheur de constater, aux résultats, à quel point nous travaillons bien. La progression de tel ou tel peut me donner, de joie, les larmes aux yeux (et la démission passagère de tel ou tel autre m’attrister), mais ce qui touche aussi c’est la dynamique générale, les résultats obtenus par l’ensemble, spécialement en atelier.

Vendredi m’a été remise une fiche sur certaine élève qui aurait des difficultés particulières pour s’exprimer à l’écrit, soi-disant atteinte de dys- divers et variés, et qui demanderait donc un « plan d’accompagnement personnalisé ». Foutaise de la médicalisation à outrance du moindre problème de tel ou tel élève envoyé se faire dépister, et qu’il faudrait ensuite traiter spécialement (tout en s’occupant de classes de 35 ou 36 élèves aux niveaux très disparates). Cette élève est l’une de celles qui obtiennent les meilleurs résultats dans mon cours. Il faut croire que mon cours lui est donc tout à fait adapté, en conséquence je ne vois pas pourquoi je devrais la traiter autrement que les autres. Les élèves connaissent le truc, l’un d’eux est venu me dire après la classe vendredi que s’il bavardait, c’est parce qu’il ne pouvait pas s’en empêcher, qu’il en était désolé mais que c’était malgré lui, sous-entendu un genre de handicap. Je lui ai répondu eh bien fais effort et tu y arriveras, il n’y a pas de déterminisme.

Un truc pire que la médicalisation de la pédagogie, c’est la culpabilisation (comme la pratique Macron pour tout le pays en insultant ses concitoyens). D’une part les profs sont implicitement culpabilisés des dysfonctionnements et des faiblesses de l’institution. D’autre part, ce qui est pire, on apprend aux profs à culpabiliser les élèves. Une formatrice de l’Espé nous a raconté la semaine dernière, toute fière, comment, un jour où elle avait écrit un titre au tableau avec une grosse faute, et l’y avait laissée une heure entière, étant prise d’un doute à la pause entre les deux heures de cours elle avait vérifié et constaté son erreur. Qu’a-t-elle alors fait ? Au lieu de corriger devant les élèves en s’excusant (cela peut arriver à tout le monde d’avoir un doute sur l’orthographe), elle les a culpabilisés en leur disant : c’est resté là une heure et vous ne l’avez même pas remarqué – comme si elle l’avait fait exprès pour les prendre en défaut. Dans mon lycée, ma tutrice m’a conseillé aussi d’interpeller le bavard depuis ma place afin de lui faire honte devant toute la classe plutôt que d’aller vers lui comme je le fais souvent. Autre exemple, le plus terrible : sur un site de pédagogie officielle, réservé aux profs, une prof présentée comme excellente pour sa gestion de classe explique tranquillement comment elle s’y prend pour obtenir le silence : quand quelqu’un bavarde ou s’agite, sans que les élèves s’en rendent compte elle s’arrange pour les mettre de son côté contre le bavard, afin qu’il se sente culpabilisé (c’est son mot) par tout le groupe. Voilà les méthodes ignobles qu’on nous donne en exemple. Comment veut-on éduquer ainsi des gens à la citoyenneté, au respect de l’autre ? C’est du microfascisme, mais tellement répété cela finit par faire énorme.

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