Homère. Dès ce cours, au collège (où nous étions deux en classe de grec), où nous avons traduit l’arrivée d’Ulysse sur la plage de Nausicaa, dès cet émerveillement, ce transport dans un autre monde, il fut écrit que je le traduirais encore. Plus tard Homère vint me visiter en rêve, me donnant sa tête à manger (à ceux qui m’ont déjà lue, pardon de me répéter). Nous sommes très ignorants, humains, sur les forces de l’esprit. Nous les pratiquons, et certain·e·s d’entre nous en sont des champion·ne·s, dans telle ou telle discipline, telle ou telle branche du savoir, telle ou telle science. Mais la plupart du temps nous ne savons rien des forces de l’esprit en elles-mêmes, pas plus que les champion·ne·s physiques, dans tel ou tel sport, n’en savent généralement sur les forces physiques de l’univers.
La spiritualité est une étude des forces de l’esprit, souvent nommées de divers noms de divinités, dieux et Dieu. Cette science humaine est aussi une science « dure », ou a pour vocation de l’être, comme les mathématiques. Les mathématiques en font d’ailleurs partie, à mon sens. Les personnes les plus ignorantes en sciences de l’esprit les combattent avec la même hargne que d’autres ignorants, notamment religieux, combattent les sciences en général. Beaucoup d’intellectuels défaillants, mal formés, au nom des Lumières (et surtout de la perpétuation de la société telle qu’elle est et les favorise) combattent à la fois les sciences « dures » et les sciences de l’esprit, en rejetant sur elles leurs propres tares : l’ignorance, l’incapacité à penser en vérité, l’obscurantisme.
Divers outils permettent d’étudier les forces de l’esprit. La langue en est un, mais ce n’est pas le seul. L’outil-roi pour connaître les forces de l’esprit, c’est la vie. La vie sauvage. Sauvage renvoie, dans l’esprit des humains domestiqués, à mauvais, chaotique, immaîtrisé en soi, déchaînement des passions et des vices, noirceurs. Alors que la sauvagerie est en réalité lumière, beauté, transcendance. L’étude de la vie sauvage, notamment par les sciences, comme par la poésie, sacrée ou profane, sont les voies royales pour dépasser le stade des « Lumières » en cherchant, dans la lumière, La lumière.
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