Violences policières (2) (actualisé)

30 mai 2017

« il attendait sa commande à l’extérieur d’un kebab en fumant lorsqu’une voiture de police s’est arrêtée et qu’un des fonctionnaires lui a demandé ses papiers. « Je lui ai demandé quel était le motif, et aussitôt il m’a poussé par terre. Son collègue est venu et m’a porté des coups de pieds dans la tête ». » Un homme (Noir) frappé par un policier à coups de pieds dans la tête sans raison, dans le quartier des Lilas en Seine Saint-Denis. Texte et vidéo

28 avril 2017

« Avalanche de violences policières durant la nuit du premier tour à Paris et à Rennes

(…) Je n’ai pas le temps de me protéger quand je vois ça que c’est mon tour. Je prends une droite bien placée dans l’œil. Je prends mes lunettes à la main. J’ai peur, je pleure, je crie « Arrêtez, doucement, j’ai des lunettes, vous nous embarquez, on ne résiste pas, vous n’avez pas besoin, s’il vous plaît, ne frappez pas » mais rien n’y fait, je prends plein de coups. Je me suis mis en garde comme à la boxe, je reçois un violent coup sur l’arrière du crâne qui me fera saigner. Il est à noter que les agents avaient leurs casques anti-émeute, beaucoup étaient cagoulés, aucun matricule n’était visible, personne n’a filmé. A un moment, je tombe dans les escaliers et un agent me relève pour mieux me frapper à nouveau. Ils ont tous leurs gants coqués, leurs gifles sont très violentes.


Les coups ne s’arrêteront qu’une fois sorti du bâtiment. C’était très violent. La peur avait saisi tout le monde. Je pensais de suite au G8 de Gênes et à l’école Diaz. Même s’il est évident que le nombre de blessés graves n’est pas le même, il s’agissait là des mêmes méthodes, de la même vengeance, de la même haine, de la même violence qui s’exprimait avec sadisme. Jamais de ma vie, je n’avais connu autant de sadisme, c’était humiliant et ils y prenaient plaisir, ils rigolaient, ils insultaient « bouge salope d’antifa », ils crachaient sur les victimes de leurs coups. Il s’agissait d’une expédition punitive, d’une humiliation collective, d’instaurer une soumission par la force et la terreur. Je vous laisse méditer sur ce dernier mot. »

Lire et voir l’ensemble des témoignages sur Taranis News

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15 février 2017

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14 février 2017. À LIRE ABSOLUMENT, cet article dans Bastamag récapitulant plusieurs affaires de viols et tortures commis par la police française, spécialement par racisme
13 février 2017

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10 février 2017. Suite à la violence inouïe dans notre pays du crime commis contre Théo, à laquelle s’ajoute une autre sorte de violence, la révélation de la duplicité sans fond de François Fillon, et alors que ni l’un ni l’autre scandale ne semble prêt de se résorber, l’IGPN estimant que le viol de l’un de nos concitoyens par la police n’est qu’une violence accidentelle et involontaire, et Fillon s’accrochant à sa candidature déshonorante pour tout un peuple, je souffre comme nous tous de ce déchaînement d’iniquité et je n’ai pas le cœur à poster d’autres notes ici ni à faire autre chose à vrai dire qu’à suivre l’actualité et à rester proche des gens via l’internet (twitter, les reportages des journalistes indépendants, des périscopeurs, des médias…) pour sentir ce qui se passe et participer à faire avancer la cause de la justice. J’ai ajouté des vidéos, je continuerai à actualiser la note de temps en temps.
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8 février 2017. La première note étant devenue trop pleine, j’ouvre cette deuxième note pour rassembler encore des documents, liens, réflexions sur les violences policières. Comme la première, je l’actualiserai au fil du temps.
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https://youtu.be/DDGe52tEjxQ
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Motion de rejet du PJL sécurité publique – 7… par PouriaAmirshahi
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Pour voir la première (longue) note, avec nombreux liens et vidéos, à laquelle celle-ci fait suite : ci-dessous mot-clé Violences policières.

« Le Chien jaune », un Maigret filmé par Jean Tarride (1932)

le chien jaune-min

Ayant été rebaptisée Jules en l’honneur de Maigret, j’ai eu envie d’en visionner un. En français sur Youtube je n’en ai trouvé que deux, La nuit du carrefour, un beau Jean Renoir que j’avais vu ou revu il y a déjà quelque temps, et donc celui-ci, Le Chien jaune de Jean Tarride que je viens de découvrir, et qui vaut surtout par son cadre, Concarneau au début des années 30, avec son café, ses femmes à coiffes bretonnes, son port de pêche, la mer, les bateaux, le vent, les lanternes, la nuit, son chien jaune annonciateur de mort, quelques plans très beaux dont un sur les toits… une atmosphère poétique, surréaliste aussi, et parfois rappelant certains romans de Stevenson.

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un résumé du film (alerte spoiler !) avec de belles affiches d’époque, à voir ici

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Garcia Lorca, « Romance de la noire peine »

Je continue à relire ce poète, l’un des grands poètes formateurs de ma jeunesse, et le lisant comme je le danserais, j’ai envie de le traduire. Voici le troisième poème du Romancero gitano que je traduis. Le premier, « Saint Michel« , je le fis en vers libres ; le deuxième, « Romance de la lune, lune« , en heptasyllabes assonancés aux vers pairs, comme en espagnol ; pour celui-ci, j’ai pris le parti des heptasyllabes encore, mais avec une seule assonance au lieu de deux aux vers pairs, car elle me semble suffisamment riche (avec le son an). Après ma traduction, une vidéo des éditions Allia, qui ont publié en 2003 une édition bilingue du recueil avec une traduction de Line Amselem (qui s’explique ici sur sa traduction), vidéo dans laquelle le texte est chanté en espagnol.

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À José Navarro Pardo

Les coups de bec des coqs creusent
l’aurore en la recherchant,
quand par la montagne obscure
Soledad Montoya descend.
Cuivre jaune, sa chair,
de cheval et d’ombre encens.
Enclumes enfumées ses seins
geignent des chants redondants.
Soledad, seule à cette heure,
qui donc cherches-tu, errant ?
Et en quoi cela t’importe,
dis, après qui je demande ?
C’est ma joie, c’est ma personne
que je recherche en cherchant.
Soledad de mes tristesses,
le cheval en s’emballant
à la fin trouve la mer
et la vague alors le prend.
Ne rappelle pas la mer,
la peine noire poussant
sur les terres d’oliviers,
sous leurs feuilles rumorant.
Soledad, quelle pitié,
cette peine qui te prend !
Tes larmes, jus de citron
aigre en bouche qui attend.
Peine si grande ! Je cours
comme une folle de la chambre
à la cuisine chez moi,
mes deux tresses au sol traînant.
Quelle peine ! Je deviens
de jais, chair et vêtement.
Ah mes chemises de fil,
mes cuisses coquelicantes !
Soledad, lave ton corps
à l’eau d’alouettes, tant
que, Soledad Montoya,
ton cœur trouve apaisement.

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En bas chante la rivière,
de ciel et de feuilles volant.
Et des fleurs de potiron
couronnent le nouveau temps.
Peine propre et toujours seule,
oh la peine des gitans !
Cette peine aux voies cachées
et aux si lointains levants !

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