Sept passeports, suite

hier au Jardin des Plantes, photo Alina Reyes

 

« L’extrême-droite est la mort » (La Règle du Jeu) Et la tricherie est l’alliée de la mort. Sans elle la mort n’aurait aucun pouvoir. Elle n’existerait pas.

« Israël-Palestine : Rejet de l’autre » (La Règle du Jeu) Jérusalem est aux juifs, aux chrétiens et aux musulmans. La Palestine aussi. Un État fondé sur une “race”, quelle qu’elle soit, n’a aucune légitimité, et surtout pas en Terre Sainte.

« L’écrivain-diplomate a marché comme un gueux, 800 kilomètres, sur le chemin de Compostelle. Pourquoi ? On se le demande et lui aussi. » (bibliobs)

« Quand les surréalistes criaient : À bas la France ! » (bibliobs) La critique adore ça, mais quand des pauvres crient la même chose, effroi !

« Des millions de papillons de nuit envahissent Madrid ». « Marée de manifestants au Brésil, scènes de chaos à Rio ». (Le Monde)

« Voilée, elle avait été violemment agressée jeudi dernier à Argenteuil. Elle était aussi enceinte de quatre mois et elle a perdu son bébé ». (BFMTV) Qui l’a agressée, on l’ignore, mais l’enfant est mort, et il demande la vérité.

« Snowden estime que « la vérité ne pourra pas être arrêtée ». » (Le Point)

 

Si c’était un aigle


« douli » est le nom chinois du chapeau chinois

 

« Nous les croyions étouffés », dit un journal à propos des Iraniens. Eh bien, c’est qu’ils croyaient mal. Maintenant ils vont espérer mettre l’Iran dans leur poche. Qu’ils veillent donc à ne pas recommencer à croire mal.

« L’ombre de Cahuzac plane sur Villeneuve-sur-Lot », titre un autre journal. Bah, comme dit le proverbe chinois, l’ombre de la pie ne vaut pas celle d’un douli.

Affaire Tapie : tout ce monde qui s’y prend les pieds, ça soulève la poussière et ça fait tousser dans le foyer.

« L’astéroïde qui a frôlé la Terre avait une lune », lit-on ailleurs. Don Quichotte et Sancho Pança, errant à la recherche de leur soleil…

Depardieu trompette qu’il veut sept passeports. Avec sept sceaux, donc, comme dans l’Apocalypse. De par Dieu, voilà un signe !

« De l’école à l’université, avec les poèmes on est tous des débutants » commente un participant du Marché de la Poésie. Foin du marché, enfants, apprenons à marcher.

« Yolande Turquin fait partager son idolâtrie pour les ruminants ». Cela se passe sur la terre natale de Rimbaud. Je reviens bientôt dire ma rumination sur l’idolâtrie.

 

Les profanateurs

 

J’ai habité dans Notre-Dame de Paris dans l’un de mes romans, Notre-Dame a été profanée par un suicide. J’ai fréquenté le Val-de-Grâce dans l’un de mes romans, la chapelle du Val-de-Grâce a été violée. J’ai photographié une statue de Saint-Pierre de Nantes pour la couverture de l’un de mes livres, Saint-Pierre de Nantes a été vandalisée.

En vérité, je ne suis vraiment pas pressée que Voyage paraisse. Ce que je pourrais espérer de mieux pour moi, c’est qu’il paraisse le plus tard possible. Je n’espère rien, j’écoute et j’observe, je fais sortir les pensées mauvaises de ceux qu’elles possèdent, ils n’en finissent pas de les vomir comme un chapelet de bêtise, peut-être qu’un jour ils en seront enfin vidés et pourront découvrir la vie. Voyage est publié librement, c’est l’essentiel, et il est vivant.

Moi, je me sens proche des amis de Clément. Et j’ai encore à écrire ! En attendant, je vous invite à lire ce beau texte, dans lequel sont notamment rappelées d’autres victimes de ces temps derniers dans notre pays : Mounir, dans le coma après une agression de la LDJ ; un couple de femmes, dont l’une est en ITT de 90 jours après une agression en marge du mouvement manif pour tous ; Rabia, dont nous avons déjà parlé ici, musulmane agressée par des skins… Je continuerai à dire la vérité.

 

Enfants


Un thé en Angleterre, photo trouvée sur ajib

 

Pourquoi des frères, ces gros couillons, se battraient-ils autrement que pour jouer, dans l’amitié et non pas dans la haine ? Un thé, une partie de foot, c’est pas mieux ?

 

Sacre du Printemps

Matisse, La Danse

 

Aujourd’hui, centenaire du Sacre du Printemps de Stravinsky. Extraordinaire œuvre, bondissement, plus actuel que jamais. Le paganisme absolu couché comme un fauve transpercé de flèches et vivant au pied de la Porte du ciel, entrouverte et qui attend que les peuples, auxquels le fauve fait somptueux tapis, entrent et passent de l’autre côté, dans la lumière pure.

L’Église a un beau-papa. Bien sympa et tout, mais c’est pas ça. Dévoué, faisant tout pour se faire accepter, y parvenant très bien, et d’autant mieux qu’il vient combler la peur du vide. N’empêche, on n’avait jamais entendu dire qu’après la disparition de Joseph, Marie avait pris un autre époux. Malachie n’était pas sans prophétie. Allez, tout cela sera transformé pour le mieux.

Les personnes qui n’aiment pas « les curés », ce ne sont pas les curés qu’elles n’aiment pas, mais les faux-culs, ceux qui disent et ne font pas, ceux qui pensent par derrière comme disait Nijinsky. Loin de moi la pensée que tous les prêtres le sont, mais une grande lessive de printemps ferait le plus grand bien à leur linge et leurs habits.

Craignons le Seigneur et n’ayons pas peur, le Jour avance.

 

L’Ange et le zèbre

Jardiniers au travail sous la pluie, tout à l'heure, photo Alina Reyes

 

Quand je présente Voyage dans une librairie (pour proposer de le déposer) ou dans une bibliothèque (pour proposer de le donner), l’Ange est avec moi, c’est lui qui est reçu. Jusque là gentiment, plus souvent encore très gentiment (sauf une fois – j’aurais voulu dire à la revêche : souriez, l’Ange est là ! mais elle n’y aurait pas cru).  Les jeunes sont particulièrement gentils, ils aiment le livre tel qu’il se présente, un jeune homme m’a dit que la peinture lui rappelait un artiste dont il m’a donné le nom – mais je l’ai oublié -, une jeune femme a dit qu’il était très beau. Je marche sous la pluie, bienheureuse sous ma capuche multicolore trempée, en tirant le caddy que j’ai acheté exprès pour transporter les exemplaires du livre à présenter ou à poster, un caddy comme en ont les sans-abri ou les distributeurs de prospectus, mais joyeux, en toile cirée vert vif avec des zèbres et l’inscription « course de zèbre ». Âne ou zèbre de somme, je rentre à la maison, j’entends les chants masaï enregistrés par O, à mon cou les colliers masaï ont les couleurs du livre.

Sa robe zappe. Irons-nous au zoo,
caresser sur les zébrures du zèbre,
de zéro en un, l’algèbre ?
Drôle de zèle, j’en zézaie raies.