Un artiste qui réenchante la sexualité, et qui m’enchante aussi. Il qualifie son travail de « Utopian Erotic ». C’est très joyeux, très sensuel, très léger, très rêveur. L’amour est utopie aussi chez Fourier, mais il prend ici des couleurs tendres qui n’empêchent pas la violence du plaisir, à la fois rayonnements, vagues déferlantes, fleurissements.
Voici une présentation de cette grande artiste, puis des vidéos dans lesquelles on la voit peindre.
« Judy est née dans le milieu des années 1930 à Yanungkanji et morte en 2016. Judy montre une vigueur exceptionnelle pour une femme aborigène de son âge et de son gabarit (elle est petite et menue comme Minnie Pwerle). Les motifs, très probablement inspirés par le site sacré de Mina Mina sont particulièrement dynamiques et très riches en couleurs, marque des artistes de Yuendumu. Au Temps du Rêve, des Bâtons à Fouir (kuturu) ont émergé de la terre à Mina Mina et Kimayi.
Les Femmes vont s’en saisir pour leur voyage vers l’Est. Durant leur périple elles réalisèrent des cérémonies, chantant et dansant et créèrent des sites sacrés comme Janyinki. » Source et suite
« Il est dit que dans le temps du rêve, deux créatures ancestrales émergèrent du sol. Ces créatures plutôt femmes, avaient noms Napangadi et Napanangka. Autour d’elles la terre était sans relief, sans lumière et sans vie. Elle désirèrent alors ardemment que le monde prenne vie et se se mirent à le chanter, et par leur puissance mentale peut-on dire, l’eau parut sous forme des lacs Mina Mina.
Elles en furent joyeuses et se mirent à danser entre les points d’eau en formant deux lignes sinueuses qui s’entrecroisaient. Alors un végétal apparut : la liane Ngalyipi. (mot qui signifie « petit serpent »). Elles s’en firent des ceintures et continuèrent à danser. Alors surgirent les fruits et les racines qu’elles collectèrent avant de poursuivre leur route. » Source et suite
« La réflexion attendue du lecteur est largement préparée par le texte, car les arabesques poétiques du XVIIIe siècle, avec leur narrateur dont les facéties soulignent souvent les artifices et les conventions propres à l’écriture romanesque, sont à considérer comme des œuvres qui incluent une part de réflexivité. En effet, le jeu avec les règles de l’écriture traditionnelle conduit au développement d’une forme de littérature « au second degré » qui ne puise plus son inspiration directement dans l’observation du réel, mais se greffe sur une littérature préexistante. Au cœur de l’ouvrage, on observe un déplacement du centre de gravité, car le moi espiègle et bouffon qui mène le récit à sa guise accorde au moins autant d’importance au monde de la représentation qu’au monde représenté. La littérature se prend pour objet de composition littéraire.
Ainsi, quand le narrateur de Jacques le Fataliste rappelle régulièrement à son lecteur qu’il pourrait choisir d’interrompre le cours de l’histoire qu’il raconte pour se lancer dans le récit d’autres aventures en emboîtant le pas d’un personnage secondaire qui croise la route des deux héros éponymes, que fait-il sinon discourir, sous couvert de plaisanterie, sur l’art de conduire une intrigue. De même, lorsqu’il ouvre une parenthèse pour faire le commentaire suivant :
Il est bien évident que je ne fais pas un roman, puisque je néglige ce qu’un romancier ne manquerait pas d’employer. Celui qui prendrait ce que j’écris pour la vérité serait peut-être moins dans l’erreur que celui qui le prendrait pour une fable.
son propos ne correspond pas seulement à une pirouette destinée à faire sourire, mais renvoie à une réflexion théorique sur le genre qu’il pratique. »
Je pratique aussi l’arabesque en écriture, mais complexe plus que simple, fractale, notamment dans Forêt profonde et dans mon dernier roman fini (j’emploie le terme de roman car je préfère tout faire admettre au roman plutôt que de le limiter à sa vieille forme usée qui règne sur le marché), roman pour lequel je n’ai pas encore trouvé d’éditeur – soit que le monde de l’édition ait décidé de m’empêcher de vivre, soit ou concouramment que le marché n’apprécie pas ce genre d’art, où je persiste pourtant dans mon nouveau roman en cours, et aussi dans ma thèse, et même dans mes articles de critique, en osant notamment l’anachronisme et autres déplacements d’analyse pour déterrer les textes. Car c’est ainsi que peuvent s’ouvrir les esprits.