Ma récolte de pommes de terre

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Dans la petite jardinière (une quinzaine de centimètres de large) accrochée à ma fenêtre, j’avais enterré au printemps une pomme de terre trouvée germée dans la cuisine. Il en est poussé une verdure, puis la verdure est tombée, et voici ce que j’ai trouvé à fleur de terre, au pied d’un micro-rosier lui aussi récupéré. Une toute petite pomme de terre par personne dans la maison, ce n’est pas si mal pour un si minuscule jardin !

*

10 petits poèmes pour apprendre à rire aux enfants le français

1

Ris, Nocéros ! quitte

ton air féroce ! ça vanne

dur quand tu barris, barètes

à poil, quand tu te poiles !

2

Ô Truche, passe-moi la cruche !

l’omelette est prête

et tu m’as battu

comme un œuf à la course !

3

De sa patte le chat polit son

chapeau lisse – on

dirait qu’il salue, poli, ce

pacha polisson !

4

Astre couché le roi

de la savane d’or dort.

Or vient le jour d’après hier.

Parmi lions se pavane

un soleil à crinière.

Mille ions et photons,

pierres à prières, adorent

l’Unique éclatant celé.

5

Chameau de dromadaire,

tu as tant roulé ta bosse

que j’en ai eu le mal de mer

au milieu du désert !

6

Petit pou saint qui t’en allais

avec un gros pou laid, trouvâtes-

vous, pèlerins, un scalp où picorer ?

Je crois, car la tête me gratte.

7

Défense de donner à l’éléphant

de la moutarde ! Quand elle lui monte au nez,

ça barde ! Et les faons ?

Si je ne me trompe, ils ne sont pachydermes.

8

La biche biche, oui.

Mais le cerf sert, aussi.

Et leurs enfants, les faons,

ils les bichonnent dans les bois.

9

Sa robe zappe. Allons au zoo, zélés,

zyeuter sur les zébrures du zèbre,

des zéros et des uns, l’algèbre !

Ah mes zozos, z’en zézaie raies.

10

Il est peut-être louche, mais il voit droit.

Il sort du bois, ou de la mer ?

Loupé ! Gare au garou, ce loup-là,

velouté, je le porte sur mon nez.

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Alina Reyes

Totem, tabou !

La plateforme Artmajeur publie dans son fil toutes les dernières œuvres de ses artistes en graine, en herbe ou en fleur. Notamment des « érotiques » exposant l’anatomie féminine. Mais cela, non, elle ne le publie pas. Dire que certaines s’escriment à montrer leurs seins barbouillés dans la rue, en croyant ou voulant faire croire que c’est pour libérer le regard. Non non, ce que veut le monde, c’est que les messieurs continuent à faire la règle du jeu, et que le monde continue à être vu selon leurs yeux. Et selon les miens, alors ?

insemination,

Insémination, acrylique sur bois 51x74cm, peint cette nuit par-dessus une ancienne peinture qui s’appelait Mont Saint Michel.

Également peint cette nuit, pendant l’incendie, sur une autre ancienne peinture :

notre terre dans la nuit et la lumiere,Notre terre dans la nuit et la lumière, acrylique sur bois 32x51cm

Un pianiste en répétition à la Schola Cantorum

J’ai déjà évoqué le charme fou de la Schola Cantorum, mythique école qui a aujourd’hui le statut d’établissement privé d’enseignement supérieur de la musique. Avant de passer à la musique enregistrée ce matin dans l’une de ses salles d’étude, en voici quelques témoignages :

« Il faut honorer ce petit coin de Paris où seul l’amour de la musique commande. » Claude Debussy

« … Schola Cantorum, cette grande enseigne, ne soulève pas seulement en moi une vague de musique. Elle couronne le souvenir de nos luttes de jeunesse. La Schola, que vénérait Erik Satie, élève de Vincent d’Indy, nous servait de drapeau contre l’impressionnisme et le néo-impressionnisme qui occupaient alors les âmes savantes, leur faisaient oublier que l’art n’est pas une physionomie mais un organisme et que la fugue construit les marches par où fuit le charme dangereux des sirènes. Il est probable que le fantôme de Satie rôde et veille à l’École… » Jean Cocteau

« La Schola Cantorum… Paradis de la musique… » Paul Guth

« … D’Indy et la Schola auront été les champions de la dernière tentative faite pour conserver dans la musique l’idéalisme que le matérialisme triomphant repousse de toutes parts… » Extrait de presse de 1913

« … Aujourd’hui, malgré les nouvelles vagues d’un enseignement accéléré et starisé, il existe encore des lieux où Mozart, Satie et Bartok sont les maîtres de cérémonie. Dans cette école légendaire… ne sont pas des élèves qu’on classe mais des artistes qu’on accompagne. » Honorine Crosnier, revue Milk 2006

« …À la Schola Cantorum, tout est rare : les murs, pur XVIIème, les jardins, l’atmosphère. Un climat si parfaitement esthétique qu’à peine franchi le portail, on se surprend à marcher autrement… » Cosmopolitain

« … La Schola Cantorum, l’équivalent français de la Juilliard School, concurrente historique du conservatoire, perpétue un authentique enseignement à la française, c’est probablement l’école qui dégage le plus de charme… » Revue Diapason




https://youtu.be/xqHW5mKd2VY

Un jeu plein de verdeur pour ces trois oeuvres virides, ensuite la merveilleuse « harpe éolienne », comme l’appelait Schumann, de l’Étude op 25 n°1 de Chopin.
Et pour finir, Zelda (là dans l’arrangement du pianiste), ici joué avec le nez :

Temps radieux

1

tout à l’heure à la Pitié-Salpêtrière, photo Alina Reyes

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Aujourd’hui mon rendez-vous pour la séance de radiothérapie était à 13h15. Je dis ce matin à O « je ne sais pas encore si je mangerai avant, ou après ». « Mieux vaut après, me répond-il, sinon j’ai peur que ça fasse un effet micro-ondes dans ton estomac. » J’ai bien ri.

Dans les jardins de l’Allée haute, les gens pique-niquaient. La vie est belle.

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