J’ai épousé le peuple, je suis le peuple de Dieu, et si souvent j’ai l’air d’œuvrer contre moi, c’est que moi ne compte pas, j’œuvre pour lui et j’œuvrerai jusqu’au bout pour lui, mon peuple bien-aimé.
J’ai épousé le peuple, je suis le peuple de Dieu, et si souvent j’ai l’air d’œuvrer contre moi, c’est que moi ne compte pas, j’œuvre pour lui et j’œuvrerai jusqu’au bout pour lui, mon peuple bien-aimé.
« L’Amérique et ses alliés veulent que vous versiez votre sang et le sang de vos enfants et de vos femmes pour renverser le régime baasiste criminel [d’Assad], puis pour mettre en place un gouvernement à leur solde qui défendra la sécurité d’Israël. » (Ayman Al Zaouahri, « chef d’Al Qaïda », appelant néanmoins « les Syriens » à s’unir… contre Bachar al Assad.
Cette brève note, Patrice de Plunkett l’a intitulée « L’Orient compliqué ». Pour ma part, cela me paraît simple comme bonjour, et comme on ne peut commenter la note chez lui, j’en donne ici ma traduction : Al Qaïda ne souhaite pas que l’Amérique et ses alliés mettent en place en Syrie un régime à leur solde, mais eux aussi souhaitent renverser Bachar Al-Assad, pour y mettre un régime à leur convenance, un régime islamiste. Que les Occidentaux ou les islamistes emportent la partie, le perdant sera le même : le peuple qui voulait la liberté. Cependant ce ne sera que partie remise, à la fin le peuple vaincra.
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Que Frigide Barjot, celle dont le nom fut l’étendard de ce mouvement, ait prophétisé « du sang », et que le sang se soit mis à couler aux périphéries de ladite manif pour tous, éclaboussant d’abord l’autel de Notre-Dame par le suicide d’un vieil intellectuel, et maintenant Paris par la mort violente d’un jeune étudiant à Sciences Po, figure de nos élites de demain, cela rend le malaise palpable. Mais il n’est pas plus judicieux de s’enfoncer, comme certains le font, dans le déni de la différence entre skins et antifas, qu’il ne fut judicieux de s’enfoncer dans le déplorable départ qui fut donné à la contestation contre le mariage pour tous. Contestation qui avait lieu d’être, mais tout à fait autrement. Tout vient de la source. Une source d’action pourrie ne fait que pourrir davantage les situations. Ne pas le voir, c’est s’exposer à beaucoup de gâchis. Voyons plus loin, voyons à la source ! Et ici, voyons bien que nazillons et antifas n’ont pas la même source. Ni l’une ni l’autre ne sont pures, mais elles ne s’équivalent pas, et donc ce et ceux qu’elles produisent ne s’équivalent pas non plus.
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Et quels que soient leurs torts, leurs erreurs et leurs stupides envies d’en découdre, les antifas, contrairement aux nazillons, ne sont pas animés par la haine raciale de tout autre, et ne se livrent pas à des ratonnades. Il y a quelques jours à Argenteuil deux skins ont agressé violemment une jeune fille voilée. Qu’ont fait les pouvoirs publics ? Rien d’autre que conseiller à la jeune fille de ne pas ébruiter l’affaire. Son témoignage est sur oumma.com, ici.
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J’ai fait mes ablutions à côté d’une dame anglophone. Nous nous sommes aidées mutuellement pour l’eau, puis je l’ai conduite à la salle de prière. J’ai fait six rekaas, lentement. Puis je suis restée encore un peu dans l’enceinte de la mosquée, indiciblement bienheureuse.
À la mosquée je suis à la maison, comme à la montagne, comme à l’église, comme dans le cosmos.
Dans la lumière.
ce matin à Paris, photos Alina Reyes
À sept heures ce matin j’ai traversé la ville en bus, contemplant tout au long du trajet, pleine d’émerveillement et de tendresse, les gens de l’aurore en marche dans les rues vers leur journée. J’ai monté tous les escaliers déserts jusqu’au Sacré-Cœur, légère comme une plume dans cette douce lumière. Des hommes en habit vert et jaune arrosaient les marches, et sur les côtés, la végétation. Je suis entrée dans la basilique. C’était l’heure de l’office du matin, magnifiquement célébré par des sœurs en habit blanc et voile noir. Nous étions onze laïcs dans la grande nef à le suivre, quarante minutes durant, sous le grand Christ au cœur et aux bras grands ouverts peint au plafond. Je me suis rappelé la première fois où j’ai vécu cela, à l’âge de dix-sept ans, revenant de mon premier grand voyage, un matin à l’aube, au bout d’une nuit passée dans une petite boîte de Montmartre.
Au retour, j’ai marché longuement.
J’aime la prière chrétienne, j’aime la prière islamique, j’aime toute prière. J’aime Dieu.
Voyez-vous ça. Une chanteuse qui chante faux, qui vient d’être condamnée pour avoir dénaturé la chanson d’un artiste, et qui se produisit naguère dans un très mauvais clip tournant en dérision la foi, trouve maintenant « intolérable » que l’aumônier du Val-de-Grâce soit intervenu hier pour protester contre le fait qu’elle tournait un clip dans son église, contre sa volonté et celle de l’évêque concerné. Cette personne qui vit dans un luxe éhonté s’y produisait en compagnie de figurants déguisés en moines pauvres, aux pieds nus. Une buvette était installée au fond de la chapelle, pour remplacer le corps et le sang du Christ, sans doute. Elle a donc appelé le Ministère de la Défense, qui a envoyé l’armée, afin de faire dégager ce prêtre.
La dame dit avoir été inspirée par les pèlerins de Compostelle. Quand Dieu peut être vendeur, pourquoi se priver ? Tiens, comme tel ambassadeur, habitué à être servi comme il le dit, qui vient de faire le pèlerinage pour en tirer un best-seller. « Le chemin a quelque chose de diabolique », confia-t-il ensuite. Le chemin des escrocs spirituels, comment serait-il autrement que diabolique ?
Celui des amants de Dieu est simplement divin. Beaucoup d’appelés, bien peu d’élus.