à suivre
à suivre
http://dai.ly/x3k56h
Carybe, Candomble
*
« J’arrive, je pousse doucement la porte, j’entre. Francine est sur son lit et range ses affaires dans deux cartons. Je vais lentement vers elle et la prends par la taille. Je l’embrasse dans le cou.
– Mon ange ! Dit-elle. Tu l’as vue, cette femme ? Tu as pris l’appartement ?
– Oui. Demain à cette heure-ci nous dormirons dans un bon lit tout propre.
– Mon Dieu ! dit-elle en levant la tête. Oh, mon Dieu !
– Un salon-salle à manger, dis-je. Une chambre. Une cuisine. Une salle de bains. Tout est propre, pimpant, fraîchement repeint. Tout cela pour nous.
– Mon ange, mon ange ! Dit-elle. Embrasse-moi !
Je l’embrasse sur la bouche. Je lui presse un sein par-dessus sa robe. Elle sent bon. Avec quelques kilos de plus et un peu de soin, elle sera jolie. Je l’allonge doucement sur le lit. Je lui ôte ses chaussures. Je vais à la porte de la chambre et pousse le verrou. Cette fois, elle se déshabille d’elle-même.
– Demain… dis-je, tandis que je la pénètre lentement, demain nous ferons pareil dans notre propre maison.
– Mon ange… dit-elle. »
Guillermo Rosales, Mon Ange, trad Liliane Hasson
*
aujourd’hui à Paris 13e, photo Alina Reyes
*
© 2001 l’odyssée de l’espace
*
« À mi-chemin, nous nous serrâmes dans les bras l’un de l’autre, une seule fois. Elle s’arrêta brusquement, se retourna, éteignit sa lampe et entoura mon corps de ses deux bras. Puis elle chercha mes lèvres du bout de ses doigts et posa les siennes dessus. Je l’enlaçai moi aussi et la serrai légèrement contre moi. C’était étrange de s’embrasser comme ça dans le noir. Je crois bien que Stendhal a écrit quelque chose là-dessus, sur s’embrasser dans les ténèbres, me dis-je, mais j’avais oublié le titre du livre. J’essayai de me rappeler, sans y réussir. Mais est-ce que ça lui était déjà arrivé, à Stendhal, de serrer une fille dans ses bras dans l’obscurité totale ? Je me dis qu’il faudrait que je retrouve ce livre, si j’arrivais à sortir d’ici vivant, et si on échappait à la fin du monde.
(…)
Bientôt, elle pressa ses seins contre ma poitrine, ses lèvres s’entrouvrirent, sa langue toute douce s’enfonça dans ma bouche en même temps que son souffle tiède. Mais cela ne dura qu’environ dix secondes, et ensuite elle s’éloigna brusquement de moi. Je me sentis accablé par un désespoir sans bornes, comme un cosmonaute abandonné seul dans l’espace-temps. »
Haruki Murakami, La fin des temps (traduit du japonais par Corinne Atlan)
*
de plus en plus de camions tagués (cf par exemple ici), cela me plaît beaucoup
artiste : M-citytoujours Pimax, avec des variations
cette fresque a été réalisée par des enfants du quartier (puis plus ou moins retaguée) au pied de leurs immeubles
« Black lives matter », et un homme sur le toit…
photos Alina Reyes, aujourd’hui à Paris 13e où je suis allée repérer le prix des cadres et sous-verres, ayant trouvé une galerie où exposer et vendre mes dessins abstraits au feutre et quelques autres petites oeuvres
*
Petits morceaux de Picasso. Deux fois 13×13 cm (7×7 à l’intérieur), réalisé ce soir au feutre sur reproduction de personnages découpés d’un tableau de Picasso, encadrés de tissu peint à l’acrylique
*
« Offerte, les jambes ouvertes, elle lui souriait, sa nudité ressemblait à un vêtement ».
Murakami Ryû, Les Bébés de la consigne automatique (trad. Corinne Atlan)
*