J’ai choisi la première course à laquelle je veux participer : les dix kilomètres de la course du château de Vincennes, en juin prochain. D’y penser, je suis en joie et je me sens des ailes. Elle est très belle, je crois, et le 10 km est une bonne distance pour les débutant·es.
J’ai associé la musique à la course dans l’état de flow, qui est musical, en vérité, même si on n’écoute pas de musique en courant. Tout le corps est rythme dans la course, et il peut entrer dans la grâce d’un rythme qui devient flux. « Panta rei », « tout flue », selon la parole d’Héraclite qui fait depuis longtemps la devise de ce site.
pièces d’un pull que j’invente à mesure que je le fais ; pour l’instant, il ne paie pas trop de mine, mais il devrait être bien singulier et intéressant, au final
Et involontairement, j’ai associé aussi la musique à la pratique du crochet, en m’apercevant que je comptais mes brides en les appelant dans ma tête des doubles-croches. Les mailles s’enchaînent comme les pas de course, et mon cœur chante.
« J’inspirais. Je soufflais. Je n’entendais aucun dérèglement dans le bruit de ma respiration. L’air me pénétrait très calmement puis était expulsé. Mon cœur silencieux se dilatait puis se contractait, encore et encore, à un rythme bien établi. Mes poumons, tels des soufflets de forge, apportaient loyalement de l’oxygène neuf à mon corps. Je pouvais sentir travailler tous ces organes, je pouvais percevoir le moindre son qu’ils émettaient. Tout fonctionnait à la perfection. Les gens, sur le bord du chemin, nous criaient : « Courage, vous y êtes presque ! » Comme l’air limpide, leurs voix me traversaient. J’avais la sensation qu’elles passaient à travers moi jusque de l’autre côté.
J’étais moi, et puis je n’étais pas moi. Voilà ce que je ressentais. C’était un sentiment très paisible, très serein. La conscience n’était pas quelque chose de tellement important. Oui, voilà ce que je pensais. Bien entendu, comme je suis romancier, je sais bien que la conscience est tout à fait nécessaire pour que je puisse accomplir mon travail. Sans conscience, comment écrire une histoire dotée d’un caractère propre ? Et pourtant je ne le ressentais pas ainsi. La conscience n’était pas pas quelque chose de particulièrement important.
Néanmoins, lorsque j’ai franchi la ligne d’arrivée à Tokorocho, j’étais extrêmement heureux. Bien entendu, chaque fois que je termine une course, j’éprouve de la joie, mais cette fois, c’était vraiment autre chose, bien plus fort. J’ai levé en l’air mon poing droit. Il était alors 16 heures 42. Depuis le départ, je courais donc depuis onze heures et quarante-deux minutes. »
Haruki Murakami, racontant une course de cent kilomètres dans son très beau Autoportrait de l’auteur en coureur de fond (trad. Hélène Morita)
En rentrant cet après-midi de ma deuxième sortie longue, j’ai eu le désir de rouvrir ce livre. Haruki Murakami court depuis ses trente-deux ans. Il en a aujourd’hui 73, j’ignore s’il court encore, mais je sais qu’il a déclaré à un journal qu’il aimait beaucoup marcher. Peut-être est-il passé de la course à la marche. Moi qui ai toujours aimé marcher je suis en train de passer à la course. Collégienne ou lycéenne, j’étais première ou dans les premières au 400 mètres, puis j’ai arrêté de courir, notamment parce que cela me faisait mal à la tête, à cause de la pilule je crois. En me remettant à courir si tard, je n’ai aucune chance de parvenir à courir comme si j’avais continué à courir jeune, mais j’ai quand même toutes les chances de progresser, et tout le bonheur de progresser en effet. Cette fois j’ai couru une heure, et j’aurais pu courir encore un bon moment, mais je suis les conseils et j’y vais progressivement, afin de ne pas maltraiter mon corps. Je n’ai eu mal nulle part, c’était magnifiquement agréable, à ce petit rythme d’endurance fondamentale qui m’a fait courir sur 7 km, la plus longue distance que j’aie parcourue en courant constamment, sauf les quelques pauses aux feux rouges et pour prendre rapidement quelques photos en chemin, ou deux ou trois gorgées d’eau. Dans mon casque à conduction osseuse, qui laisse libres les tympans et n’empêche donc pas d’entendre les bruits environnants, j’écoutais la musique méditative d’Estas Tonne, qui m’aidait à garder un rythme lent, facile à tenir longtemps. J’ai longé la Seine rive gauche, je suis passée rive droite et j’ai couru aussi sur les bords du port de l’Arsenal, j’ai repris le pont et j’ai traversé le jardin des Plantes. La lumière était changeante, avec des éclats somptueux par moments. Quand on court, on lévite. Pour ainsi dire, je marchais sur les eaux.
Au repos mais encore éveillée, ma fréquence cardiaque est descendue ces derniers jours jusqu’à 50 battements par minute.
Ma montre cardio, qui ignore les bienfaits des soirées festives et des nuits d’amour, la pauvre, trouvait ce matin que ma nuit ne m’avait pas permis de récupérer suffisamment pour que je puisse faire de l’exercice aujourd’hui. Ayant couru hier, je suis simplement allée à la salle faire vingt-cinq minutes de rameur à rythme modéré, puis du saut à la corde, quelques exercices de gainage et de renforcement musculaire des jambes, une centaine de squats simples, dont quelques-uns avec une kettelbels de 6 kg, et vingt-cinq minutes de yoga pour finir. Rien de trop fatigant, j’écoute quand même les conseils de ma coach au poignet, et aussi ceux du « meilleur coach du monde », Jack Daniels, dont j’ai reçu le précieux livre en cadeau hier pour mon anniversaire. J’ai inauguré un autre de mes cadeaux, le casque à conduction osseuse, en écoutant du rap français pendant toute ma séance de rameur. Et là, de retour à la maison, j’écoute un autre de mes cadeaux, le CD de la B.O. du film Himalaya, l’enfance d’un chef, merveilleuse musique d’un film qui nous a laissé, en famille, un merveilleux souvenir d’enfance.
Ne laissez pas les mauvais coachs ni les faux coachs en tous genres entraver votre génie, qui est unique, votre joie, qui est innée, ni déformer les savoirs que vous avez acquis, ni s’immiscer de force où ils sont indésirés. Leur monde est laid, mais c’est leur monde. Faites toute chose belle en votre monde, afin que toujours l’emportent les mondes de beauté.
Au début, comme la plupart de ceux qui se mettent à courir, j’ai fait du « fractionné » en faisant quelques pas de marche quand je n’en pouvais plus puis me remettant à courir, etc. Ça c’était l’année dernière, quand je courais un peu au hasard, de temps en temps, vingt à trente minutes tout au plus, sans plan ni régularité. Maintenant j’ai appris à courir en endurance fondamentale, et donc à courir lentement mais longtemps et sans interruption. Et j’ai aussi appris qu’il ne faut pas non plus se limiter à ce rythme de jogging, mais aussi faire des séances de fractionné bien calculées, afin de progresser. Il s’agit de s’échauffer en courant doucement quinze ou vingt minutes, puis d’alterner courses rapides et temps de repos sur un certain temps, avant de repartir en courant doucement pour finir la séance. On peut faire des séries de 30 secondes de course suivies de 30 secondes de trot ou de marche, ou basées sur d’autres temps, ou sur des distances.
Pour cette première fois, j’avais programmé sur ma montre deux séries de trois fractionnés de une minute/une minute (elle vibre à mon poignet chaque fois que la fin de la minute arrive), soit douze minutes au total. Pour l’instant je n’ai pas couru avec plus de précision que « vite ». Je ferai plus précis au fil du temps, et surtout quand j’aurai fait mon test d’effort, qui me permettra de faire les bons calculs. Mais c’est un début, et c’est bon de s’entraîner à courir vite (même si la vitesse en question reste évidemment toute relative). Entre le temps d’échauffement, les deux séries de fractionné, la petite pause entre deux séries, et les dix minutes de retour, au total quarante minutes, j’ai couru cinq kilomètres, ce qui améliore mon temps sans que je l’aie voulu. Mais en fait il m’est impossible de savoir avec précision quelle distance je cours, car le gps de mon téléphone, quand je le consulte après coup, m’indique des parcours dont plusieurs portions sont omises ou comptées à vol d’oiseau, me faisant magiquement passer à travers des immeubles voire des blocs d’immeubles entiers ; ceci sur les deux applis sur lesquelles je le lance, et qui me donnent chacune des trajets différents dans leurs détails. Je rétablis donc la distance réelle à peu près, mais il peut y manquer encore plusieurs dizaines de mètres, voire plusieurs centaines de mètres si ma sortie est plus longue.
On ne peut donc pas se fier aux runnings qu’on fait en ville pour connaître ses véritables temps, et c’est notamment pourquoi je désire participer à des courses. Je commencerai probablement par une ou plusieurs courses de 5 km, mais je ne veux pas en faire avant de m’être entraînée un peu correctement ; je serai de toutes façons parmi les derniers, et j’accepte pour moi l’excuse de l’âge, mais pas celle de la fainéantise. Vivement la prochaine séance !
Toujours pour respecter le principe de progressivité, je l’avais programmée sur ma montre à 50 minutes, je me suis donc arrêtée au bout de cinquante minutes. Mais je n’étais pas fatiguée et j’aurais pu continuer un bon moment en endurance fondamentale. J’ai fait environ 5,6 km – je dis environ car même le gps de mon téléphone compte certaines portions du parcours à vol d’oiseau, quand il perd le signal ; mais peu importe, je ne suis pas en course, je travaille l’endurance. J’aurai aussi une sortie en fractionné chaque semaine, où là, je vais tâcher de travailler ma vitesse.
J’ai fait un détour pour éviter la manif qui arrivait, j’ai pris des escaliers, en montée, en descente, couru sur bitume, sur pavés le long de la Seine, sur terre au jardin des Plantes. La semaine prochaine je programmerai une sortie un peu plus longue, et ainsi de suite. De temps à autre j’ai couru plus vite sur une courte distance, puis pris le temps de boire quelques gorgées en faisant quelques pas de marche, et trois fois j’ai pris quelques secondes de pause pour faire des photos par cette belle lumière le long de la Seine. Tout cela est compris dans mon temps total. Puisque la séance est longue, autant s’autoriser quelques plaisirs annexes. Pour la première fois j’avais emporté un peu d’eau dans ma mini-gourde, calée dans ma banane. Avec les beaux jours qui vont arriver et mes sorties rallonger, ce sera indispensable.
Je n’écoute pas de musique ni rien, mais je vais avoir un casque à conduction osseuse pour mes 66 ans, dans quelques jours, et je l’essaierai pour écouter de la musique ou des podcasts en courant. L’intérêt de ces casques est qu’ils n’entrent pas dans l’oreille et n’empêchent pas d’entendre les bruits extérieurs. Je suis très contente de mes chaussures, je n’ai plus du tout mal au métatarse comme quand je courais avec mes sneakers, et je n’ai eu mal nulle part ailleurs non plus, elles sont extrêmement confortables (des Puma Deviate Nitro, qu’on trouve en ligne soldées pas cher). Courir est un sport qui ne coûte rien, à part une paire de chaussures convenables, et si on veut plus de précision dans l’entraînement, une montre cardio, qui motive bien aussi. Au lieu de se contenter de regarder le temps passer, de passer avec le temps ou de chercher le temps passé, courir c’est dépasser le temps. Et c’est aussi bondir. Année du Tigre, année du Puma pour moi :-)
J’ai appris que le terme running englobait non seulement la course à pied sous toutes ses formes, mais aussi la randonnée et la marche rapide. En ce sens, même si je n’avais pas couru depuis le lycée, avant de m’y remettre il y a peu, j’ai pratiqué le running, sous ses formes marchées, chaque fois que j’habitais en montagne et y faisais des randonnées ou marchais longuement dans la neige entre mon ermitage et le village ou autre, et lors de quelques treks avec tente en montagne jadis, et plus récemment du trek de dix jours et cent kilomètres sur le causse Méjean. J’ai très envie de refaire des treks, sac au dos, O et moi en avons en projet. Ce qu’on vit en courant et en marchant, c’est une liberté, un sentiment d’être vivant, sans pareils. Tous ceux et celles qui courent ou marchent savent, je pense, ce qu’est le divin.
J’ai encore couru hier quarante-cinq minutes, sur 5 km, donc plus lentement encore que la dernière fois, en m’efforçant de respecter constamment la fréquence cardiaque de l’endurance fondamentale. C’est un peu frustrant de ne pouvoir aller plus vite, mais d’un autre côté c’est bien de constater qu’on peut courir longtemps sans jamais avoir envie de marcher, même si courir à 6 km/h ou un peu plus est à peine plus rapide que marcher. Le mouvement n’est pas le même, en courant on ne touche pas le sol comme en marchant, et s’entraîner à cette fréquence cardiaque basse doit faire progresser l’endurance, mais aussi la vitesse à laquelle on peut courir en endurance. Je suis sûre que je vais progresser. Il me semble que déjà ma fréquence cardiaque au repos a baissé, donc progressé, puisqu’elle est descendue à 52 la nuit dernière. Pour ma prochaine sortie, j’essaierai quelque chose d’autre, ni intense comme le fractionné de lundi dernier, ni aussi lent que l’endurance fondamentale, j’ai une idée en tête, d’après ce que j’ai déjà expérimenté au début, on verra ce que ça donne. Il faut suivre les conseils des coureurs et des coachs (que j’écoute et lis en ligne) mais aussi trouver comment les adapter au mieux pour soi-même, en l’absence de coach personnel. Et pour mon anniversaire, dans quelques jours, j’aurai le livre d’un fameux coach américain du nom de… Jack Daniels. Un nom de flacon à ivresse. J’adore apprendre et étudier, et expérimenter et progresser.
L’année dernière fut celle où, dans un intense travail, je traduisis en vers l’Odyssée en entier, et une bonne partie de l’Iliade – partie que je compte mettre en ligne aussi, car il semble que je ne sois pas près de m’y remettre. Même inachevée, ma traduction pourra peut-être servir ; et le jour viendra, inch Allah, où je la terminerai. Cette année est bien partie pour être celle de la course. Je courrais tous les jours si je n’étais avertie qu’augmenter brutalement la quantité d’entraînement mène droit aux blessures. Ces jours-ci j’ai une légère douleur aux genoux, soit à cause des back squats (squats en portant des poids sur les épaules), car c’est là que ça a commencé, soit du fait du changement de chaussures, car il faut que je m’y habitue : les précédentes me causaient une inflammation au métatarse, celles-ci pas du tout mais peut-être dois-je veiller davantage à ma foulée. Aujourd’hui à la salle je me suis donc contentée d’une petite demi-heure de rameur, toujours fort dynamique, suivie de mon yoga habituel, toujours en finissant les pieds derrière la tête. De bons exercices ni trop fatigants ni traumatisants, car j’espère rester assez en forme pour retourner courir une troisième fois avant la fin de la semaine.
J’aime me rappeler que le marathon vient de la Grèce antique, et aussi les passages de l’Odyssée où les hommes s’entraînent et se défient aux jeux athlétiques, dont la course à pied, bien sûr. Ce sont des moments de paix et de rencontre, des expressions parmi les plus hautes de la civilisation. Dans ce monde grec, les hommes y prouvent leur valeur et s’y honorent autant qu’à la guerre ou dans la poésie. La victoire et la gloire de l’athlète, c’est la vie, la vie réelle, avec son sang, son muscle, ses nerfs, ses os, exaltés.
*
Dimanche, par temps radieux, je suis allée au stade et j’y ai sauté à la corde. Hier, lundi, par temps très venteux, j’y suis retournée en courant, pour y courir en fractionné. Sauter à la corde, courir, c’est aussi vivre l’enfance en soi. On parle de libération de l’endorphine en courant ; au-delà de l’hormone du plaisir qui envahit le corps, c’est la joie qui habite en plénitude corps et âme.
Je me suis mise à courir il y a dix-sept mois, sans plan, en y allant une fois par semaine, parfois deux, mais en n’y allant plus pendant certaines périodes. Les progrès, qui ne peuvent être rapides quand on s’y met ainsi à la soixantaine, ont été lents mais j’ai progressé quand même, et j’en suis à me mettre à courir davantage, en profitant davantage des enseignements trouvés en ligne, notamment sur la nécessité d’apprendre à courir en endurance. Pas significatifs : j’ai changé de chaussures, laissant mes anciennes sneakers pour de vraies runnings, je me suis procuré une montre cardio, et j’ai pris rendez-vous chez le cardiologue pour un test d’effort, dans quelques semaines.
J’ai peu couru jusque là donc, mais j’ai fait d’autres sports, et c’est aussi ce qui m’a permis de parvenir à courir quarante-cinq minutes aujourd’hui. Après avoir eu deux cancers entre 2015 et 2018, subi quatre opérations dont une mastectomie, suivie de reconstruction du sein, une radiothérapie et deux hormonothérapies très fatigantes dont la dernière est toujours en cours pour vingt mois encore, eh bien je n’étais plus en très grande forme. C’est alors que je me suis tournée d’abord vers le yoga. J’ai suivi un cours pendant quelques mois, qui m’a permis de reprendre l’exercice en douceur, puis j’en ai fait quotidiennement à la maison. Là aussi il m’a fallu progresser, car les opérations avaient raidi tout un côté de mon corps, je ne pouvais plus par exemple tendre complètement le bras droit au-dessus de ma tête ; le yoga m’a rendu toute ma souplesse et je n’ai par exemple aucun mal à tendre mes bras pour prendre mes orteils dans mes mains quand je pose mes pieds derrière ma tête :-)
Sans abandonner le yoga, je suis passée à d’autres formes de gymnastique et renforcement musculaire, au fitness plus généralement. Cet hiver je me suis inscrite dans une salle de sport pour compléter ma remise en forme avec les machines de cardio-training. Tous sports confondus, je m’entraîne environ cinq heures par semaine, sur cinq ou six jours, plus ou moins selon mon état de forme – je dois toujours composer avec les handicaps induits par mon traitement, fatigue, ostéoporose et douleurs articulaires entre autres. Tout cet entraînement participe aussi à me rendre plus apte à courir. Et la paix, le sentiment de plénitude, la joie de départ du yoga, se perpétuent à travers toutes ces formes d’exercice.
Nous sommes responsables de la vie qui nous a été donnée par « le ciel », nous avons le devoir d’en prendre soin. Je ne veux pas seulement en prendre soin, je veux aussi continuer à l’exalter, l’alléger au mieux du poids des ans, en rendre grâce en moi. Comme dit Dieu dans le Coran, « je suis plus près de vous que votre veine jugulaire ». Ma montre cardio me classe en « élite » par rapport à mon âge, et cette « élection », celle du réel réel, est la meilleure que chacune et chacun peut gagner.