À l’Ascension, Marine Le Pen tombe (dans sa piscine vide)

image Alina Reyes

 

Angelina Jolie, mère de six enfants, pour ne pas avoir à les quitter prématurément fait le sacrifice de ses seins : Christine Boutin aussitôt pense qu’elle veut ressembler à un homme. Les obsédés du gender (partisans ou adversaires) n’ont qu’un Dieu : leur propre névrose, pour ne pas dire pire.

Comme tous les tricheurs, Jérôme Cahuzac joua les contrits, voire les au-bord-du-pire, comme qui dirait d’un qui ferait l’expérience de la limite entre la vie et la mort. Pas au point, cependant, de renoncer à escroquer le contribuable en continuant à toucher son gras salaire à ne rien faire.

« L’Église ne s’en sort pas, les hommes (et les femmes) passent, on est toujours dans les mêmes dérives, cela signifie qu’on se trouve dans un système », écrit un lecteur à la suite d’un article du Monde évoquant l’affaire d’abus du fondateur des « Frères de Saint-Jean ». Ce système, c’est l’opacité dans laquelle sont tenues les relations, le refus de la lumière qui préside au fonctionnement d’une institution où l’on croit légitime de dominer les fidèles. Il ne suffit pas de reconnaître les abus passés, ce qu’il faut maintenant c’est changer radicalement d’attitude, car les abus et autres tricheries ne sont pas toujours aussi spectaculaires que les abus physiques. Moraux, ils sont au moins aussi graves, et c’est pourquoi le peuple éduqué fuit l’Église. Il ne suffit pas de prononcer de belles paroles ou de prendre de beaux noms, il faut devenir clair, vraiment. Et puis après tout je suis lasse de le répéter, je m’en désintéresse presque à vrai dire maintenant. Je suis dans l’état d’esprit de secouer la poussière de mes sandales, et de continuer à porter le Christ où il peut être entendu. Peut-être l’Église doit-elle sortir de l’Église pour pouvoir ressusciter. Voyage arrive pour cela. Qui croit au Jour, qu’il le suive.

 

Religion et liturgie de la presse, avec Marine Le Pen en prêtresse

la Compagnie Républicaine de Sécurité, hier devant la Grande Mosquée de Paris, photo Alina Reyes
la Compagnie Républicaine de Sécurité, hier devant la Grande Mosquée de Paris, photo Alina Reyes

 

Voyez comme la presse est bien organisée. Et après on reprochera aux religions de vouloir dicter une pensée toute faite aux fidèles. Mais l’opinion, qui la manipule ?

Reprenons. Mercredi Charlie Hebdo sort ses fameuses « caricatures », des sortes de crachats envoyés à toute une partie d’entre nous, Français, et visant tous les musulmans d’un monde pris dans les douleurs et les violences de sa transformation. Aussitôt bien sûr les islamistes s’énervent, les islamophobes déversent leur hargne et leur haine dans le vaste défouloir d’Internet. Et l’immense majorité des musulmans, les pacifiques, s’appellent les uns les autres au calme et restent calmes.

Jeudi après-midi Le Monde paraît avec en Une une grande photo et un gros titre sur Salman Rushdie qui accuse l’islam. En ligne (et peut-être sur le papier) se trouve aussi un texte d’un philosophe musulman expliquant que les musulmans doivent sortir de la religion, comme l’ont fait les catholiques (l’idée étant de toujours dire à l’autre de se mettre au pas en étant non à sa façon mais à la nôtre). Pendant ce temps le reste de la presse continue à gloser sur « caricature et religion », pour bien enfoncer le clou : dormez en paix braves gens il ne s’agit en rien de notre racisme, seulement de notre droit à nous moquer des religions, comme notre vieille France anticléricale en a la tradition.

Vendredi en Une du site internet, c’est tapis rouge à Marine Le Pen. Portrait soigné, long entretien, au cours duquel elle fait des déclarations martiales sur la nécessité d’éradiquer tout signe visible de l’islam dans les rues de France. Rapidement toute la presse reprend ses propos, et l’article est le plus partagé du journal en ligne. Il fait la Une du journal papier du week-end, sous le titre « L’offensive laïque de Marine Le Pen ». Comme ça sonne tout de suite doux aux oreilles du Français, bien mieux que par exemple « l’offensive raciste » ! Bien sûr le reste de la presse joue son rôle en s’indignant de ses idées radicales, on les trouve « inopportunes » (mais on lui a donné opportunément l’occasion de les exprimer)… mais enfin, c’est ainsi que ça marche, et que ça marche si bien que le Front National est devenu sans problème digne des honneurs du Monde : ses idées opportunément jetées au peuple courent, et secrètement le peuple s’y fait.

Résumons : mercredi Charlie amène la merde, jeudi Le Monde l’assaisonne et la rend présentable, vendredi il la sert sur un plateau… et la France en bouffe pour un bon moment.

Jusqu’au prochain service. Oui, ne sont-ils pas tous bien organisés, dans leur propagande, disons à tendance islamophobe ? Ou pour être plus poli, anti-islamiste (on a quand même bien le droit d’être contre ces sauvages obscurantistes !) C’est que ce sont des héritiers des Lumières, eux. De la Révolution française, des guerres de 70, de 14-18, de 39-45, des guerres coloniales, des déportations, de la collaboration… Des sages, des avisés, pas des barbares !

Mais leur combat est-il vraiment un combat contre l’islamisme ? Ou bien a-t-il de vrais relents de peur et de rejet des musulmans, ou même des Arabes, qui sont nos concitoyens ? Nous verrons cela dans quelques heures, en revenant sur Charlie Hebdo, les idées qu’il véhicule vraiment, délibérément, depuis des années, et ce que sont en vérité ses « caricatures ».

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Présidentielle, édition spéciale

25 avril
Brigitte accrochée au bras de son mari, semblant avoir peur de se casser la figure sur ses talons trop hauts, c’est l’image-même des électeurs de Macron : selon les études, une population âgée et privilégiée. Qui a peur de perdre sa position dominante, et ne dominant que par le faux.

MENSONGES EN MACRONIE, DÉBUT DE LA SAISON 2
Le Monde a calculé qu’en prenant en compte tous les inscrits, y compris donc abstentionnistes et votants blanc, Macron a été élu avec 38,5% des voix (en baisse de 5 points par rapport à 2017, tandis que Le Pen a gagné 5 points). France Info indique que 42% des personnes qui ont voté pour Macron l’ont fait non pour Macron mais contre Le Pen. De ces deux constats il résulte que 22% des électeurs inscrits, seulement, ont voté réellement pour Macron (et ce sont très majoritairement des personnes âgées et des personnes de « milieux aisés ou privilégiés » – on le savait dès le premier tour, les jeunes et le peuple ne veulent pas de Macron, qui est bien le président des privilégiés seulement).
En résumé, Macron a été élu par les 22% de vieux privilégiés de ce pays. Or selon Bruno Le Maire, « il y a eu un vote d’adhésion à Emmanuel Macron et à sa politique ». Mensonges en macronie, début de la saison 2.

24 avril 2022 au soir
Entre le vote Le Pen, l’abstention et le vote contre-Le Pen, c’est vraiment peau de chagrin, la proportion d’électeurs qui ont réellement voté pour Macron.
N’empêche que beaucoup de gens se laissent manipuler ou cèdent aux chantages. Je ne l’ai que trop observé dans ma vie, voici donc un résultat d’élections sans surprise.
Beaucoup de gens, mais pas tous. Affaire à suivre.

Actualisation du 22 avril 2022 :
Mme Soupa, théologienne catholique, dans une tribune écrite sans aucune inspiration du Verbe de Dieu, ni dans la forme ni dans le fond, appelle à voter Macron. Macron considérant que les pauvres « ne sont rien », je lui fais remarquer en commentaire que c’est contraire à l’évangile, que cet esprit de déshumanisation est comme celui des fascistes, en langue évangélique « péché contre l’esprit », le seul qui soit impardonnable selon Jésus. L’Obs censure mon commentaire, ma réponse pourtant parfaitement adéquate. « Je suis le chemin, la vérité et la vie ». Mais « ceux qui ont réussi » rejettent le chemin, la vérité et la vie. « Il y aura des grincements de dents ».

Actualisation du 20 avril 2022 :

On nous somme partout de voter contre « les extrêmes ». Or, dire de certaines personnes, certaines populations, qu’elles « ne sont rien », n’est-ce pas extrémiste ? Même Le Pen, même Zemmour, à ma connaissance, ne sont jamais allés aussi loin dans le nihilisme, la négation de l’humanité. Macron est comme le diable selon Baudelaire, sa plus grande ruse étant de faire croire qu’il n’existe pas – qu’il n’existe pas en tant que mauvais esprit, très mauvais.
Alain Minc racontait en décembre 2016 sur France 2 avoir fait entrer Macron chez Rothschild en lui assurant qu’il avait toutes les qualités requises pour exercer « un métier de pute ». Voilà ce qu’apprécient en lui, à l’instar de Minc donc, ses supporters. Et le fait est qu’il a amené avec lui les germes du bordel où se trouve la France en ce moment, où elle s’est trouvée pendant son quinquennat, et qui risque, avec l’appui de tant d’hommes dont le sens de l’existence consiste à se vendre, à considérer l’humain comme marchandise à vendre et acheter, de développer encore de pires maladies mortelles, quel que soit le résultat de cette élection.
Ni Macron ni Le Pen, cela reste ma ligne, je ne donnerai pas ma voix au mal.

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Actualisation au soir du 1er tour :
« Selon l’enquête d’Ipsos-Sopra Steria, Jean-Luc Mélenchon est le candidat qui arrive en tête chez les 18-24 ans (31%) et les 25-34 ans (34%), électorats où Marine Le Pen devance aussi Emmanuel Macron. La candidate du RN est en tête chez les 35-49 ans (28%) et les 50-59 ans (30%). Le président sortant fait la différence chez les 60-69 ans (30%) et les 70 ans et plus (41%). »
Je n’irai pas voter pour le deuxième tour.
Macron et tous les petits Machiavel qui ont diabolisé Mélenchon et fait monter Le Pen pour assurer un vote de barrage au deuxième tour pourraient bien finir empêtrés dans la merde qu’ils ont laissé s’accumuler. Leur mépris du peuple a créé cette réaction et après tout si on est démocrate il faut la respecter. La politique du « barrage » ne fait, on le voit depuis trop longtemps, que faire grossir les eaux des « barrés ». Si la démocratie ne peut plus passer par les urnes, faute au machiavélisme et au mépris du peuple et de la jeunesse, elle trouvera moyen de passer autrement, par la lutte.
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une œuvre de Jaëraymie

Ni oubli ni pardon pour toutes les violences physiques, verbales, politiques, passées et prévues, de Macron envers ses concitoyens

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Bonne visite de ce site, si le cœur vous en dit !

Vendus : Yann Moix, face cachée de l’édition et des médias : banalité de l’infection mondaine

 

Dans son dernier livre Yann Moix raconte que son père l’obligea à manger ses excréments en public (d’après Marie-Claire, le magazine féminin qui, gobant tout, s’émerveille de la résilience de l’auteur, auquel elle avait déjà ouvert ses colonnes pour l’y faire vanter sa consommation en série de jeunes Asiatiques – alors qu’il s’était déclaré ailleurs « prédateur sexuel », traitant les femmes de « réceptacles à jouissance, d’orifices à contentement, de cargaisons qu’on pelote »). Eh bien l’y voici, en train de manger sa merde en public, et qui l’y contraint ? La vérité, qui finit toujours par se faire jour, y compris en utilisant ceux-là même qui veulent la cacher. Voilà que toute la merde de Yann Moix s’étale dans l’espace public, comme il ne croyait pas si bien dire, pour une fois (les gens, y compris l’immense majorité de ceux qui publient des livres, ignorent le pouvoir des mots).

Voilà que ses amis d’extrême-droite, pas si anciens puisqu’il les fréquentait encore au moins jusqu’en 2013 voire 2016 (où il est photographié en compagnie de Frédéric Chatillon, ex-membre du GUD, violemment antisémite, proche de Marine Le Pen), préfaçait en 2007 le livre antisémite de Blanrue publié par Soral, etc., ravis de lui faire payer sa duplicité – le cœur facho, le porte-monnaie dans la bien-pensance – ressortent les dossiers. Déballage en ligne et ailleurs (Dieudonné annonce qu’il va raconter à la presse les relations de Moix avec lui et la bande des antisémites mondains), la révélation se poursuit.

En fait personne n’est vraiment étonné : soit les gens savaient, soit ils ne savaient pas mais l’attitude sadique de Yann Moix chroniqueur avait suffi à leur faire comprendre quel genre de personne il était. Le plus grave est que le milieu de l’édition et des médias l’aient soutenu et continuent, à part L’Express qui a sorti les documents sur sa production négationniste, à essayer de minimiser l’affaire. Plus ou moins inconsciemment. Exactement comme l’Église l’a fait face aux affaires de pédophilie. Parce que c’est dans leur culture. L’extrême-droite et l’antisémitisme sont dans la culture des milieux de l’édition et des médias comme la pédophilie est dans celle de l’Église.

Considérons déjà tout simplement le soutien inconditionnel de BHL, Moix et d’autres à Israël : c’est un soutien à un régime d’extrême-droite. Rappelons que BHL rejoignit Sollers et Gluksmann à l’Internationale de la résistance, une officine créée en 1983 et financée par les services secrets américains, utilisée pour de sales besognes politiques en Amérique Latine, soutenant notamment les milices du dictateur d’extrême droite Somoza. Rappelons qu’Antoine Gallimard, héritier d’une maison d’édition qui se sauva en collaborant avec les nazis, veut maintenant rééditer les pamphlets antisémites de Céline. Sachons que Paul-Eric Blanrue, le grand ami antisémite et négationniste de Yann Moix, raconte que ce dernier lui affirma que Sollers, éditeur chez Gallimard, pourrait vouloir publier un portrait élogieux du négationniste Faurisson – comme quoi Moix n’a pas encore appris à connaître ceux à qui il fait allégeance : Sollers est beaucoup trop prudent, pour ne pas dire pleutre, pour exposer lui-même ses inavouables pensées ; il le fait faire par d’autres, dans des livres ou des articles (comme celui où Savigneau dit dans le Monde des Livres, à propos du livre que Zagdanski et moi avons écrit : « prends le fric et tire-toi », formule dans laquelle Zagdanski reconnut une insulte antisémite).

Moix n’est que la face cachée de ce milieu de l’en-même-temps à la Macron, dans lequel Macron ferait d’ailleurs figure d’enfant de chœur. En même temps humaniste et fasciste, ou plus exactement humaniste par façade, salopard dans l’esprit et les actes – qui plus est hypocritement, lâchement. Sa face cachée politique, mais aussi littéraire : ce milieu est aussi celui de la mauvaise littérature, fabriquée et vendue industriellement, comme ses auteurs vendus.

Voir aussi : « Yann Moix : une obsession antisémite qui vient de loin »
Attendons maintenant de voir comment vont se comporter les médias, s’ils vont continuer à promouvoir, via Yann Moix, cette infection mondaine.

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