
Photo Alina Reyes
Où est passé le faon ligoté ? Il n’a jamais existé.
J’ai bâti ma grange à partir des murs. L’étable est devenue maison.
Maison de vie, de vie splendide, et je l’ai appelée Dieu sauve.
Ainsi je commence à reconstruire la vie.
Photo Alina Reyes
Où est passé le faon ligoté ? Il n’a jamais existé.
J’ai bâti ma grange à partir des murs. L’étable est devenue maison.
Maison de vie, de vie splendide, et je l’ai appelée Dieu sauve.
Ainsi je commence à reconstruire la vie.
Photo Alina Reyes
Ces jours le temps est blanc, milliards légers dans la danse
des flocons, le temps est doux, joyeuse neige du printemps,
et soyeuses les fleurs qui se tournant vers toi bénissent,
Joseph Pierre Benoît, ton nom dans un murmure.
Ces jours de tes naissances remémorées,
de tes noms qui traversent l’histoire
en portant vivante la mémoire du Christ,
notre histoire d’avenir et d’amour.
Longue vie à toi, Joseph Pierre Benoît !
Ton nom est un chemin, des hommes et des peuples
nombreux comme la neige que tu as revêtue,
l’empruntent, pèlerins, pour monter à la source.
Joseph, bâtisseur de charpentes élevant sous son toit la vérité,
Pierre, pêcheur d’hommes dans la mer du monde et bâtisseur de peuple,
Benoît, bâtisseur d’humanité dans le silence, la douceur et l’hospitalité,
Avec nous, les fidèles du ciel, que les anges te fêtent !
Des jours s’ouvrent devant toi plus radieux que la vie
qui peut s’imaginer. Quel don pourrions-nous te faire
que tu ne nous aies fait, celui de Dieu ? Je te présente
mes mains vides et j’accueille le pain, telle
l’offrande que je te fais de moi. Je te présente
le parterre en couleurs de la nouvelle vie, fleuve
immémorial en nous, irrigateur de siècles.
Nous allons passer de l’autre côté du temps.
Photo Alina Reyes
Êtres humains, nos coeurs sont pleins d’échardes,
nos existences ont leurs entraves, nos chemins leurs impasses, nos corps leurs maladies,
nos âmes aussi.
Pourtant nous sommes guéris si nous n’avons pas peur de regarder le ciel,
la vérité qui nous donne la vie,
nous sommes saints si nous nous tenons debout en elle,
debout dans la lumière
et non pas creusant des galeries dans l’ombre et y rampant.
Serpents, sortez des hommes !
Vous ne les possèderez jamais en paix.
Hommes, je suis montée au ciel comme la fleur y monte,
sans faire exprès, dès le début de tout, et voyez,
de là je ne fais que vous tendre la main.
Grâces vous soient rendues cent fois, à vous qui me tendez la vôtre.
Ceux qui ne peuvent pas, que le temps leur vienne en aide.
Nous sommes si patients.
Photo Alina Reyes
Le ciel est rond comme notre prochaine planète
le ciel est bleu, blanc et tendre, notre maison
aux merveilleux couchers de terre
aux renversants levers de terre
Et notre vie qui marche sur la tête
envoie, palette, des signaux de couleurs
aux yeux du ciel qui nous regarde.
Oui, nous venons.
Photo Alina Reyes
Le temps est d’or dans la clairière. Milliers de feuilles phrases très doucement ondulent autour de mon corps sans frontières. Le travail se fait, l’oeuvre se complète, le passé enfourché, sec déjà, tombe au chariot des âges dans une grande paix. Je sens dans ma poitrine la vie qui se repose au feu comme un couple d’amoureux. Leurs enfants jouent en courant dans mes membres. Leurs courses agrandissent le pays que je suis, oui, je sens danser les arbres dans ma joie, et les rivières, les océans, les continents aux multiples reliefs où se nichent et circulent mes peuples bien-aimés ! Dans mes paumes la petite planète ouvre ses yeux mobiles, profonds, et les fixant dedans les miens, esquisse l’un de ses tout-premiers sourires.
Photo Alina Reyes
Le temps était venu où son visage
subissait dans des salles obscures
les dernières injures. Des hommes
applaudissaient. D’autres jetaient
sa dépouille ligotée à l’étal des vitrines.
Il faisait rutiler ses saletés, le monde.
Le monde mourait de grande bouffe
acquise à même ses égouts. Et la parole
était jour après jour défigurée
par des faussaires aux yeux en manque.
Pur désir du pur amour, ne hurlais-tu
en moi de douleur pour notre arbre,
l’enfance de notre âme insultée,
la vérité laissée à ses froids tortionnaires ?
Elles chuintaient, les fourches des serpents,
et la mort essayait d’attraper les petits.
Pur désir, pur amour, notre arbre relevé,
du ciel tu penches doucement ton visage,
que sa bonté, que sa beauté paraissent
à qui daigne lever la tête et l’incliner très bas
en te voyant si bas descendre, ô notre grâce,
afin que nous puissions monter, fleuris de blanc,
nouveau-nés par le sang et par l’eau
versés de ton coeur dans le nôtre,
au trône de tes bras ouverts.
au jardin des Plantes, à Paris. Photo Alina Reyes
Il s’apprête. Ses yeux dans le ciel ouvrent la fenêtre, d’où descend, blanc ruban dans le bleu, sa voie.
Sur terre, les animaux, les océans frémissent. La rouille des vaisseaux fantômes ensanglante les eaux. Une toute jeune femme sent dans son ventre clair bouger le Fils de l’homme sur le point d’entrer dans la cité. Au milieu des métros elle lève la tête : voici, elle voit dans la voûte la lumière passer par sa fenêtre ouverte.
Les enfants jouent, les époux s’enlacent, les esseulés chantent. Je suis le Dieu Vivant, disent leurs courses, leurs chairs, leurs voix.
Mon corps est la cité céleste où vous vivez, en plein sur terre.