Edimbourg de nuit, de jour, et de nuit

edinburgh by night 1Hier balade de nuit dans les cimetières anciens, dont celui-ci où est enterré Thomas de Quincey (cette ville est décidément tellement littéraire)

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edinburgh by night 4Du fond d’un autre, réputé le plus hanté, apparition d’un lycée qui a inspiré Poudlard

Puis le matin suivant, ascension d’Arthur’s Seat, par la pierre et la neige verglacées, après passage devant le château de la reine et la licorne nationale

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edimbourgh 3vues du sommet puis en redescendant par un autre versant

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Et le soir Casse-Noisette, deux heures d’enchantement et de grâce avec le Scottish Ballet

casse noisettela nuit dernière et aujourd’hui à Edimbourg, photos Alina Reyes

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Edimbourg : une journée de marche au royaume de l’imaginaire

Un temps frais et radieux. Une lumière glorieuse, nette, colorée. Une architecture médiévale altière, aux allures de pont entre les mondes réel et surréel. Une nature totale, combinant paysages de montagne et d’eau, de verdure et de pierre. Splendeur omniprésente, témoin d’une haute civilisation et d’une géologie puissante. Edimbourgh est la ville qui me rend à la littérature, à tous les sens du verbe se rendre.

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  edinburgh 7une taverne au nom de la personne qui inspira le Dr Jekyll de Stevenson

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edinburgh 16Scottish vegetarian breakfast dans un magnifique restaurant avec livres et hommages aux auteurs de la ville

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edinburgh 19la compagnie de construction de phares de la famille de Stevenson

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edinburgh 25 edinburgh 26mes quatre compagnons de séjour

edinburgh 27au jardin botaniqueedinburgh 28

  edinburgh 29l’estuaire du Forth

edinburgh 30Arthur’s Seat

aujourd’hui à Edimbourgh, photos Alina Reyes

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Noël dans le ciel

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Là-haut, il fait toujours grand beau, et les nuages, au-dessous, sont un splendide troupeau.

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Un enchantement. Édimbourg est une ville tellement littéraire. La voir c’est déjà être projeté dans un univers romanesque. Présence de Walter Scott, Robert Louis Stevenson, Conan Doyle, J.K. Rowling… Grand.e.s créateurs et créatrice de mythes… Demain la visite continue… à suivre !

Ce matin, cet après-midi et ce soir du 25 décembre 2017, photos Alina Reyes

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L’université de Nanterre, son street art, son théâtre, son charme

Aujourd’hui, après avoir oublié le matin de descendre à la station parce que je lisais dans le RER, et avoir donc dû faire demi-tour (que de tourisme !), j’ai passé la journée à l’université où se donne une formation des nouveaux professeurs de l’académie où j’ai en charge une classe de seconde générale et une classe de première technologique. On ne peut pas dire que je sois convaincue par les méthodes prônées pour l’enseignement de la littérature, mais au moins, comme ça, je sais ce qu’il en est (comme je sais ce qu’il en est de la formation des journalistes pour avoir fait aussi des études de journalisme, dont l’esprit n’a pas beaucoup changé). Et je saurai bien accommoder ces méthodes à ma façon (j’ai hâte !) Heureusement une bonne part de liberté est laissée aux enseignants. Voici encore des photos prises à l’université de Nanterre hier, je trouve ça beau, vivant.

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Pour voir la clôture magnifiquement peinte du théâtre, c’était hier

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université nanterre 10après le Pokemon,  retour au RER en travaux avec ses perspectives :

rer nanterre universitéhier à Nanterre, photos Alina Reyes

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Tralala Splatch. Autour du Clos aux zoiseaux, à Nanterre

Passant la journée à la fac de Nanterre pour la préparation à la rentrée des nouveaux jeunes profs, dont j’ai le plaisir d’être, à midi après avoir mangé sur l’herbe le sandwich crudités qu’on nous avait distribué, je suis allée me balader sur le campus, et j’ai trouvé, tout au fond, cette merveille : un campement, des chapiteaux, un portail ouvert et une clôture magnifiquement peinte, en dessins et en écritures, que j’ai bien sûr photographiée. Il s’agit d’une compagnie théâtrale en résidence là, où ils font plein de choses. Pour en savoir plus, c’est ici : Tralala Splatch, le Clos aux zoiseaux. Et voici les images.

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tralala splatch 18aujourd’hui à Nanterre (à 2 mn du RER Nanterre Université), photos Alina Reyes

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Mémoire des lieux de la Grande Guerre dans la Somme, en images

Ne pas oublier quelle masse d’horreurs sont capables de produire de grands pays civilisés, voire démocratiques. Dans ce pays truffé de cimetières militaires, j’ai découvert des lieux impressionnants. Le souvenir du carnage est partout présent dans cette région, et il semble que les survivants aient tenté de compenser par le gigantisme des mémoriaux l’énorme absence creusée par le million de victimes de cette bataille de la Somme, ces centaines de milliers de jeunes vies enlevées. Voici les images que j’ai pu faire entre les prises, en cette journée de dimanche que j’y ai passée pour un job (une figuration dans un petit film promotionnel pour un tour operator). Quelques jours plus tôt, l’un des organisateurs du tour, s’arrêtant dans un champ, avait marché sur un obus.

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sortie somme 1 peronne chateauLe château de Peronne abrite un Historial de la Grande Guerre, très intéressant à visitersortie somme 3 peronne musee

sortie somme 4 musee peronne obus

sortie somme 5 peronne musee soldat

*sortie somme 6 cratere lochnagarL’énorme cratère de Lochnagar : 90 mètres de diamètre sur 22 m de profondeur, causé par une mine

*sortie somme 7 memorial de thiepvalMémorial de Thiepval, l’Empire Britannique en hommage aux soldats disparus dans la Somme, dont les noms couvrent toutes les faces des hauts murssortie somme 8 memorial thiepval noms

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sortie somme 10 memorial de thiepval

sortie somme 11 thiiepval  sortie somme 13 thiepval cimetièrele cimetière français, et de l’autre côté de l’allée le cimetière anglais sortie somme 14 thiepval cimetière

sortie somme 15 thiepval sydLa douzaine de personnes très vivantes que nous étions ont heureusement rendu cette journée de tournage très joyeuse et agréable

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sortie somme 16 thiepval clocherdu parking du mémorial de Thiepval, le haut du clocher du village

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ulster towerl’Ulster Tower, en hommage aux soldats irlandais du Nord morts dans la Somme. Derrière la tour et sa chapelle, un petit pub à sandwiches où l’on ne parle qu’anglais

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Le mémorial de Beaumont-Hamel, en hommage aux milliers de soldats de Terre-Neuve morts dans la Somme. Il s’y trouve encore des tranchées, aménagées pour qu’on puisse y marcher. On y est reçu par des étudiants de Terre-Neuve. Tous ces mémoriaux sont des petits territoires de leurs pays respectifs. Au fond de celui-ci se trouve un autre mémorial, en hommage aux soldats Écossais morts dans la Somme

*sortie somme 18 memorial villers bretonneuxLe mémorial de Villers-Bretonneux, monumental lui aussi, en hommage aux soldats australiens morts dans la Somme ; et son grand escalier pour monter au sommet de la tour et contempler la vue, notamment sur le cimetière sortie somme 19 villers bretonneux escalier

sortie somme 20 memorial villers bretonneux,aujourd’hui dans la Somme, photos Alina Reyes

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L’islam en Macédoine en 1953, vu par Nicolas Bouvier

Prilep dessiné lors de ce voyage par Thierry Vernet

Prilep dessiné lors de ce voyage par Thierry Vernet

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En 1953, Nicolas Bouvier et son compagnon de voyage Thierry Vernet résident quelques semaines à Prilep, « une petite ville de Macédoine, au centre d’un cirque de montagnes fauves à l’ouest de la vallée du Vardar », alors en Yougoslavie. Après avoir vu le pasteur puis le pope et son église où il trouve « Quelque chose de chaud et de vaincu : comme si le péché, l’enfance et la faiblesse humaines constituaient un capital dont Dieu, par le pardon, touche les intérêts », il fréquente les Turcs de la ville et passe un dimanche à festoyer avec eux. Voici son témoignage, qui commence par une comparaison entre la mosquée et l’église :

 

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« La mosquée des Turcs exprime plus de placidité dans l’adoration. C’est un bâtiment trapu, encadré par deux minarets où nichent les cigognes. L’intérieur est crépi à la chaux, les dalles couvertes de tapis rouges, les murs décorés de versets coraniques en papier découpé.

Une fraîcheur affable et une absence de gravité qui n’exclut pour autant pas la grandeur. Rien comme dans nos églises ne suggère le drame ou l’absence, tout indique entre Dieu et l’homme une filiation naturelle, source de candeur dont les croyants sincères n’ont pas fini de se réjouir. Une pause dans cette demeure, les pieds nus sur la laine rugueuse, fait l’effet d’un bain de rivière.

Ici, les Turcs sont peu nombreux mais bien organisés. C’est par Eyoub, le barbier, que nous sommes entrés dans leur société. Il a notre âge et sait quelques mots d’allemand. On s’est lié. Depuis qu’on lui a dit aimer Smyrne dont sa famille est originaire, il insiste pour nous raser à l’œil. Tous les deux jours, nous allons donc nous étendre, la gueule pleine de savon, dans le fauteuil aux cuirs crevés, face aux chromos de Stamboul qui encadrent la glace. De fil en aiguille, on se fait admettre et l’autre jour, Eyoub et ses copains nous ont invités à passer le dimanche aux champs avec eux. Vin, musique, noisettes… on irait en charrette… il y aurait un chamois braconné par le meunier. Tout cela, il nous l’explique par gestes, son allemand ne va pas si loin dans le merveilleux.

Au point du jour, nous nous sommes retrouvés à la sortie de la ville avec quantités d’inconnus qui nous connaissaient – c’est ça « être étranger ». Salaams enroués, complets bleus, cravates à pois énormes, bonnes têtes ensanglantées par le rasoir matinal, et une carriole remplie de mangeailles entre lesquelles on avait coincé un violon et un luth. À l’écart, un gamin tenait deux vélos verts et violets empruntés par Eyoub pour nous honorer. Une fois la compagnie au complet, chacun – comme c’est l’usage ici le dimanche – a lâché la colombe qu’il avait apportée, et nous avons pris la route de Gradsko sur nos vélos versicolores suivis par une charretée de fêtards.

[Je passe le récit des festivités – ripailles, musique, raki – « C’était un dimanche très réussi »]

Le chamois nettoyé jusqu’à l’os, on s’est tous allongés dans le trèfle pour une de ces siestes où l’on sent la terre vous pousser dans le dos. Vers six heures, comme aucun des dormeurs ne bronchait, nous sommes rentrés à Prilep. Nos vélos jetaient mille feux. Les jambes coupées, mais la tête claire, et grande envie de travailler. C’était satisfaisant, cette gonflée rustique sur ces ventres pleins, et rien ne vaut le spectacle du bonheur pour vous remettre en train.

Les Turcs faisaient bien de profiter du dimanche et des champs parce qu’à la ville, les Prilepois leur menaient la vie dure. Les Macédoniens, qui se disaient exploités par Belgrade, se rattrapaient sur cet Islam dont autrefois ils avaient tant pâti. À tort, évidemment ; les quelques Turcs de la ville constituaient une famille candide et très unie dont l’âme était moins troublée que la leur.

Entre leurs minarets et leurs jardins salvateurs, ils formaient un îlot agreste bien défendu contre le cauchemar ; une civilisation du melon, du turban, de la fleur en papier d’argent, de la barbe, du gourdin, du respect filial, de l’aubépine, de l’échalote et du pet, avec un goût très vif pour leurs vergers de prunes où parfois un ours, la tête tournée par l’odeur des jeunes fruits, venait la nuit attraper de formidables coliques.

Les Prilepois préféraient pourtant les tenir à l’écart, se priver de leurs services et les brimer discrètement comme toutes les populations qui, ayant trop souffert, se font justice avec retard, à contre-temps et sans souci de leur propre intérêt. »

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