Ce que la nuit déchire

neige 2

neige

neige 3

neige 4

neige 5

neige 7

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Les étoiles sont parties au pacage

la mer étale ses bras, la forêt dresse ses cous

Ni les plantes ne fléchissent

ni le poisson ne répond

ni le moineau ne s’effarouche

Le jour porte une chemise que va déchirer la nuit.

 

Adonis, L’odeur du temps (extrait, traduit de l’arabe par Anne Wade Minkowski et Jacques Berque)

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La semaine dernière, une nuit, j’ai rêvé que j’entrais dans un film en train d’être tourné par Bunuel, avec Dali en acteur raide et assez ridicule dans un lit, et que je transformais tout cela en réalité.

Après avoir dormi une quinzaine d’heures par jour pendant quelques jours sans mettre le nez dehors, c’était bon de ressortir aujourd’hui pour la première fois dans la petite neige.

Aujourd’hui au Jardin des Plantes, photos Alina Reyes

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Adonis, « d’autres poèmes »

«J’ai essayé de donner aux poèmes une autre forme, une autre dimension. Je crois que la poésie, selon notre tradition à nous, les Arabes, c’est le mot. Mais, au fond, il y a de la poésie dans les choses. C’est pourquoi j’ai essayé d’écrire d’autres poèmes, en dehors des mots, en dehors de la langue», dit Adonis à l’occasion d’une exposition de ses images«On néglige les mains, ajoute-t-il. J’ai essayé de donner à mes mains la liberté liée à mon imagination et j’ai trouvé cette forme d’image liée à l’écriture. Quand on fait une image, on crée la peau du monde.»

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celui qui bâtit le monde est celui

qui active son errance

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vis lumineux crée un poème et va :

accrois l’espace de la terre

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Comment marcher vers mon peuple

vers moi-même

Comment aller vers ma passion et ma voix

et comment m’élever

Je ne suis qu’un fleuve qui déborde, s’apaise

s’embrase

Recouvrant la perle secrète de la poésie

Revêtant la tentation du soleil

Qu’un rêve

d’être fièvre prophétique

Lumière qui enveloppe la nuit

et se dénude

Pour errer dans le corps de la nuit

Rêve d’être l’indomptable

J’étreins la terre comme une femme

et je m’endors

Laissant tinter en elle ma cloche marine

telle une flamme perçante

Je fais descendre un verset pour proclamer

que je suis livre

que mon sang est encre

paroles mes membres

Adonis, Mémoire du vent

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