Chronique de la macronie et basta ! Journal des jours heureux

Après le constat sur les faux-monnayeurs en place, les déplacements de joie, rues, jonglages, zazen et autres jeux.

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Quel serment frappé à votre effigie allez-vous mettre en circulation ici, vous [Louis Bonaparte], le faux monnayeur de l’honneur ! Victor Hugo

Brigitte Macron, bronzée qui fait du ski fraîchement botoxée, appelle ses concitoyens à la non-violence, tandis que son mari, bronzé qui fait du ski, démantèle le pays et mutile les gens à coups de LBD, annonce qu’il envoie maintenant l’armée contre eux, plutôt que d’apporter des réponses politiques à leur demande de justice. Pourquoi ce couple me rappelle-t-il l’abbé Le Morandais, selon qui le viol des enfants par les curés vient d’une demande de tendresse des enfants, lesquels adorent embrasser les vieux sur la bouche ? Et pourquoi LaREM me rappelle-t-elle le pape François, qui refuse la démission de Barbarin ?

Bien loin de chez nous, en Australie, un prélat abuseur, jusqu’à ces dernières semaines n°3 du Vatican, a pris pour six ans de prison ferme, le juge ajoutant : j’ai bien conscience que vu votre âge et votre état de santé vous ne sortirez probablement jamais de prison, mais c’est ainsi, vous n’êtes pas un bouc émissaire, c’est bien vous, cardinal Pell, qui êtes jugé et condamné. Le parquet aux ordres est plus clément en France avec les abuseurs et leurs complices. Mais tout n’est pas perdu chez nous. Le Sénat a décidé de transmettre à la justice, pour faux témoignage, les cas de Benalla et de Crase, mais aussi de trois autres proches de Macron, Alexis Kohler, Patrick Strzoda et le général Lavergne.

La débâcle de Macron sur tous les plans signe son imposture. On n’en finirait pas d’énumérer les dysfonctionnements et les violences qu’il a fait subir à la République, à la chose publique, en moins de deux ans de fonction. On n’avait jamais vu ça, mais on aurait pu le voir si Ségolène Royal – qui justifie aujourd’hui le recours à l’armée contre le peuple – avait été élue. Sa campagne était empuantie par une semblable imposture totale, et également soutenue, ouvertement ou non, par nombre d’ « intellectuels » à la BHL qui ont ensuite soutenu Macron. Il y a là toute une bande de faux monnayeurs qui manœuvrent dans les nouvelles caves du Vatican (Gide étant l’un des auteurs préférés de Macron, qu’il me pardonne de lui emprunter ses titres) que sont les médias, pour leurs propres intérêts de classe. J’ai annoncé leur danger, représenté par Macron, dès l’élection de ce dernier, en mai 2017, comme je l’avais fait quand Royal en était l’expression, en février 2007. Les hommes et les femmes politiques passent – enfin, pas tant que ça en France où ils s’accrochent en dépit de tous leurs échecs ou condamnations en justice. Ils passent, mais restent les mêmes et se reproduisent ceux qui les soutiennent, ceux qui manœuvrent pour les faire élire, la caste des clercs, des intellectuels médiatiques, de ceux qui se rendent aux convocations de Macron afin d’être instrumentalisés pour sa publicité comme Brigitte Macron instrumentalise les enfants pour faire aussi sa propagande, en vantant la non-violence alors que le régime pratique de façon inouïe en république toutes sortes de violences, langagières, policières, sociales, économiques, morales.

Le destin des faux-monnayeurs, c’est de finir en prison. Si on ne les expédie dans une prison à barreaux de fer, comme celle de Pell en Australie, ils s’emprisonnent eux-mêmes, socialement et mentalement, dans une spirale de plus en plus infernale, qui les oblige à se cadenasser, se replier toujours plus sur leur petit milieu, et à employer des armes dégueulasses contre les civils qui exigent de n’être plus payés de mots : dans l’enfermement de ceux qui doivent vivre derrière les barreaux de leur déshonneur.

*22-3-19 : une certaine Zahra Mouloud a plagié ce texte sur Facebook, et refuse de le créditer après que je lui ai demandé de le faire. Une occasion de rappeler mon texte sur Sollers plagiaire

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Quant à nous, notre honneur est intact, et notre bonheur de vivre aussi. En travaillant, en marchant, voici les images de ce jour et d’hier.

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mouffetard 3-minUn beau Christophe Dettinger. J’apprends ce soir, quelques minutes après avoir posté cette image, qu’il a été suspendu de ses fonctions à la mairie d’Arpajon. Qu’est-ce que ce pouvoir qui confisque une cagnotte ouverte pour l’aider puis prive ce père de famille, travailleur exemplaire, de son emploi ? Honte, honte, honte à ces bourgeois ligués contre le peuple, honte à Macron et à toute sa clique.

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autour de la rue Mouffetard et au jardin des Plantes, photos Alina Reyes

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Guignolades de la macronie. Des pantins et des vivants

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Festival de tentatives d’intimidation des citoyens ces derniers jours. Macron bichonne l’armée, la police, le fisc et l’église, habituels remparts des pouvoirs aux abois, alliés historiques dans les entreprises de répression des peuples.

Marlène Schiappa appelle à fermer la cagnotte en soutien à la famille de Christophe Dettinger et à identifier ses donateurs : la cagnotte est arbitrairement clôturée, l’argent des donateurs confisqué par Leetchi, plateforme gérée par une macroniste, qui annonce qu’elle le redistribuera uniquement selon son bon vouloir (mais ça ne se passera peut-être pas si facilement).

Christophe Dettinger emprisonné en attendant son procès, le 13 février prochain. Une détention préventive arbitraire, que rien ne justifie sinon un motif politique : père de famille, travailleur responsable et calme, sans casier judiciaire, ayant publiquement réitéré son regret de s’être emporté (alors que les policiers violentaient les manifestants au secours desquels il s’est porté – notamment une femme tabassée à terre).

Luc Ferry, ancien ministre de l’Éducation nationale, appelle la police à tirer sur les manifestants « une bonne fois » et à envoyer contre eux l’armée.

Aurore Bergé signale au Procureur de la République deux intellectuels, Juan Branco et Thomas Guénolé, accusés d’appeler à la violence alors qu’ils appellent à la justice sociale.

Le parquet de Lyon ne requiert aucune condamnation contre le cardinal Barbarin, dont le procès a pourtant montré qu’il a effectivement couvert des pédocriminels, à commencer par le père Preynat, qu’il a promu, quoique connaissant les accusations portées contre lui.

Après avoir gratifié les policiers d’une prime et d’une hausse de salaire, le gouvernement donne une prime de 200 euros aux agents du fisc. Les autres fonctionnaires, personnels soignants, profs etc., qui lui sont moins utiles, n’ont plus qu’à soutenir les Gilets jaunes, comme les Gitans ont annoncé le faire après l’emprisonnement de l’un des leurs, Christophe Dettinger. Acte 9 après-demain, ça risque de chauffer.

Dieu vomit les tièdes, enterre les froids – rien de plus froid que les cœurs de Barbarin, de Macron, de Philippe, de Blanquer et de toute la clique, de tous les valets qui servent la finance. L’Histoire appartient à ceux qui se lèvent chauds.

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Macron-les-colons

Macron et ses camarades de la promotion Senghor de l’ENA ont pris le pouvoir dans les conditions qu’on connaît, mis en place par les milliardaires qui possèdent les médias français. Le poète et homme politique dont le nom a été donné à cette promotion est aussi celui qui a donné son nom à la passerelle désormais fameuse sur laquelle le boxeur français yéniche Christophe Dettinger s’est illustré – et je pèse mon verbe. Façon boomerang dans la gueule à Macron & co.

De quoi Senghor est-il le nom, politiquement ? De la colonisation. Or c’est une situation de colonisation que nous vivons dans ce pays – comme ailleurs dans le monde. Colonisation des humains par les financiers. De l’espèce humaine par une caste déshumanisée dont le dieu est l’argent. Ceux qui exploitent, ceux qui taxent, sont les mêmes que ceux qui sur les réseaux sociaux demandent que la cagnotte réunie pour payer les frais de justice de Christophe Dettinger (qui contrairement à Benalla est en prison) soit confisquée. La caste des avides, des voleurs, qui fait main basse sur tout ce que le travail, l’inventivité, la créativité, la bonté, le courage, la solidarité humaines produisent.

La police du régime inflige des blessures de guerre aux manifestants, au peuple traité avec le même mépris que des colonisés. Il s’en est fallu de peu qu’elle ne les jette à la Seine, sur cette passerelle Senghor, comme elle le fit aux manifestants pacifiques algériens le 17 octobre 1961. C’est qu’il s’agit bien d’une guerre : une guerre de décolonisation que nous menons. Nos idées, nos sensibilités passent nécessairement au second plan. Il faut se débarrasser du parasitisme, voilà l’étape indispensable à franchir avant toute chose. Cela ne sera pas facile, mais cela réussira, parce que nous sommes assez nombreux à être inflexibles, incorruptibles, quoi qu’il en coûte. Boxons !

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Gilets jaunes, acte 8

D’abord hommage et respect à Christophe Dettinger, dit le Gitan de Massy, champion de boxe qui s’est illustré vaillamment et en grand style sur la passerelle Léopold Sedar Senghor (du nom d’un très grand poète) face à la machine des forces de l’ordre qui ne cessent de mutiler et violenter. J’ai trouvé ce commentaire parfait sur un compte twitter intitulé Macron démission à propos de cet homme : « Je le connais, il fait partie de mon club de poésie ». C’était avant que son identité soit connue, et bien sûr c’était de l’humour. Mais je reprends la phrase à mon compte et au sérieux. Oui, c’est ce que j’appelle un poète, et son acte, de la poésie.

 

Et parce que les Gilets jaunes savent être vivants et joyeux, se rassemblant dans le désir de justice, de vérité, de dignité, de fraternité, faisant passer au second plan leurs diverses opinions (tout en veillant, souhaitons-le, à ne pas se laisser récupérer par des idéologues et religieux de toutes sortes), hommage à eux aussi :

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