Aretha Franklin et les yeux grand fermés du monde

Partie un 16 août, comme Elvis Presley, deux puissantes natures dans une Amérique trop politiquement religieuse pour être honnête. Dans une société puritaine et capitaliste qui, d’une manière ou d’une autre, croit se devoir de punir les puissantes natures et de leur faire payer leur don. (Cela ne se produit pas seulement aux États-Unis mais les exemples y sont les plus voyants).

 

Elle a été enceinte de son premier enfant à treize ans, de son deuxième à quinze ans. Peu avant sa naissance, son père, pasteur, avait engrossé une fillette de douze ans de son église. Quand Aretha avait six ans, sa mère a quitté son père, et elle et ses sœurs sont restées avec ce père. Pourquoi a-t-elle eu des enfants si tôt, alors qu’elle n’était encore qu’une enfant ? Pourquoi a-t-elle ensuite souffert d’addictions ? et de difficultés particulières avec les hommes ? Qui lui a fait du mal ? Personne ne semble se poser la question, alors que 301 prêtres viennent d’être accusés de viols sur plus de mille enfants, encore une fois en Amérique – comme ailleurs.

Certains morts continuent d’apporter la vie, quand tant de vivants portent la violence, le mensonge, la mort. Que les bourreaux d’enfants se taisent. Qu’elle chante.

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Smells like Teen Spirit

Un arrangement assez fascinant de ce morceau dont j’ai déjà posté d’autres interprétations ici. Teen spirit for ever ! Soyons heureux si nous ne faisons pas les choses comme les font les gens qui appartiennent au monde. Nous ne lui appartenons pas, ni à qui ou quoi que ce soit d’autre. Nous sommes en vie, nous sommes libre, ça chante, ça crie, ça déchire, ça danse !

Finalement je n’avais pas perdu mon travail, hier. Je l’ai retrouvé. Et j’ai continué. C’est une symphonie.

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Le monde se traîne, le génie avance

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Georges Tron est arrivé au tribunal déguisé en bite, avec son écharpe plus abondante et blanche que le sperme de ses tristes branlettes autour du gland malade qui lui sert de tête. Défendu par Dupond-Moretti qui fit blanchir les pédocriminels d’Outreau, le voilà gratifié d’un procès interruptus. À croire que le juge a vécu dans le velours toute sa vie, ignorant la sidération que peut provoquer une situation d’extrême iniquité.

Les Australiens n’en finissent pas de découvrir l’ampleur sidérante des crimes pédophiles dans leur pays, en très majeure partie commis par des prêtres et autres catholiques. Les médias continuent à faire profil bas sur la présence de l’un d’eux au Vatican, George Pell, couvreur de pédocriminels et lui-même pédophile, ministre des finances du pape, autant dire personnage encore plus important que l’homme en blanc à la direction de l’Église.

Des élèves manipulés psychologiquement par des adultes ? Les délégués commis de petits maîtres comiques ne voient pas plus qu’eux ce que la vérité voit. Le monde en état de sidération devant l’indignité, l’iniquité, la manipulation de ses puissants impuissants attend que la justice lui rende justice. À chaque juste de le faire, chaque jour.

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Le rire de Don Juan

J’étudie bientôt Dom Juan avec mes élèves. Il faut débarrasser la lecture de cette œuvre de la moraline dans laquelle on la noie. Comment ? En trouvant Don Juan en soi. Je ne crois absolument pas à la fin de Dom Juan. Molière et les autres auteurs de ce personnage se moquent, sans doute. J’aime l’interprétation qu’en a faite le jeune metteur en scène Damiano Michieletto pour le Don Giovanni de Mozart : cela finit sur le rire de Don Juan, pas du tout avalé par l’enfer contrairement à l’armée des imbéciles, des poussifs et des impuissants que son seul regard abat. Je suis une Don Juan qui n’obéit ni aux spectres ni aux statues, qui ne prend ni les uns ni les autres pour des figures du Ciel, qui ne se rend pas aux invitations à bouffer de la pierre avec les morts-vivants, ou bien qui n’y va que pour savoir ce qu’il en est, sans manger à ce ratelier-là, auquel il fait aussi en sorte, à volonté, de ne pas être convié.

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Madame Terre à Villeneuve la Guyard, où Debussy a composé son chef d’œuvre « La Mer »

À voir les champs et les nuages photographiés par O sur le site où Claude Debussy a composé son chef d’œuvre, on se dit qu’il a pu être inspiré aussi par eux, par leur ampleur et leur mouvement aussi magnifiques que ceux de la mer liquide. Ciels et terres océaniques, puissants, scintillants, vivants. Je donne à la fin de la note un enregistrement exquisement sensible de La Mer par Vladimir Ashkenazy et l’orchestre de Cleveland. Cette action poélitique me touche particulièrement : cette œuvre fut l’un des tout premiers 33 tours de musique classique que j’achetai, jeune adolescente, après en avoir entendu, subjuguée, quelques mesures en tournant au hasard le bouton d’une toute petite radio, une nuit. Le son était faible et crachotait, et la puissance de l’œuvre n’en était que plus étonnante, pleine de mystère et de familiarité, comme si j’entendais soudain parler l’océan au bord duquel je vivais alors, l’estuaire que je traversais en bateau deux fois par semaine. Debussy lui avait donné voix, ou plutôt avait su, le premier, retranscrire sa voix, son chant, sa parole symphonique.

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mme terre debussy 1après avoir fait une partie du trajet en Transilien pour se rapprocher de sa destination en Bourgogne, O a poursuivi son chemin à VTT pendant des dizaines de kilomètres sur les sentiers de terre le long des méandres de la Seine, puis de l’Yonne, rencontrant de beaux paysages, passant aussi, tel un chevalier errant, par une forêt où il n’y avait plus de chemin…

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puis il est arrivé sur le lieu :

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Et voici La Mer, trois esquisses symphoniques pour orchestre :

1. De l’aube à midi sur la mer

2. Jeux de vagues

3. Dialogue du vent et de la mer

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