À propos de l’imposture du Grand Rabbin. Mensonge et Vérité.

peau de serpent trouvée en juillet 2007 dans les ruines de l'église du concile d'Éphèse, à la place de l'autel

 

Jean-Noël Darde, dont on peut lire les différents articles sur les plagiats de Gilles Bernheim sur son blog (plagiats passés sous silence ou minimisés autant que possible par les catholiques, tel Jean-Marie Guénois parlant dans le Figaro de 8 lignes, au lieu de 8 pages plagiées ; et plagiats bien évidemment encore très partiellement démasqués), écrit à propos du fameux texte contre le mariage homosexuel que Benoît XVI cita le 21-12-12, de façon tout à fait inhabituelle mais dictée aussi par des volontés de rapprochement politiques avec les juifs, concourant ainsi grandement à la gloire du Grand Rabbin, comme le fit pendant des décennies sa prétendue agrégation :

Il est en de cette dernière imposture, comme de la précédente concernant l’agrégation de philosophie. Celle-ci aura des conséquences dévastatrices pour la communauté juive comme pour l’église catholique. Elle ne peut que nourrir les mauvais réflexes de part et d’autre,  et ailleurs.  Ces faits  ne pouvaient qu’être connus depuis au moins quelques jours par des responsables importants de la communauté juive, comme au sein de la hiérarchie catholique. Je pense personnellement même depuis beaucoup plus longtemps.

Dans ce type de situation,  le piège se referme très vite sur les crédules qui même une fois informés sont condamnés au silence au prétexte d’éviter le scandale. Une stratégie qui s’avère souvent, cette affaire en témoigne une fois de plus, de courte vue.

Comme le fait remarquer Loïc de Kerimel, dans l’un des passages plagiés de ce texte (plagiés sur des auteurs catholiques, pour se retrouver cités comme une pensée juive par le pape – le serpent se mord la queue), Gilles Bernheim commente le verset 5 du chapitre 3 de la Genèse : « D-ieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal ».

Le commente en faisant abstraction du fait qu’il s’agit là d’une parole du serpent.

C’est là tout le problème. Ce n’est pas sur la parole du serpent que nous devons nous fonder.

Cependant ceux qui avec lui ont croqué de cette pomme, au lieu de participer au rachat d’Adam, l’ont conduit à sa seconde mort.

 

La presse nous dit ce matin que dans le plus petit État du monde, on télécharge illégalement, comme ailleurs, des films pornographiques, mais avec une préférence pour les films sado-masochistes. Sad Tod.

 

La parole d’un homme est bonne, ou elle est mauvaise. C’est cela, l’unicité de Dieu, de son Verbe. Certes on trouve du bon dans le mauvais, et c’est ce qui incite à écouter la parole du serpent, et à se laisser séduire par elle. Mais ce bon est mis au service d’une racine et d’un but dévoyés.

On ne trouve pas de mauvais dans le bon. Si on en trouve, comme certains en touvent dans la Bible ou le Coran, c’est qu’on se trompe. Qu’on ne comprend pas le texte d’un point de vue surplombant, d’où son sens apparaît dans son entièreté comme dans la vérité de son détail, qui concourent au seul et même but, et de la seule et même source : la Vérité.

*

 

Les puissances du mal et la puissance de la vie

au jardin alpin du Jardin des Plantes, ces jours-ci, photo Alina Reyes

 

À force de lutter, privée de moyens, parfois je suis fatiguée. Ce matin je me suis recouchée, je me suis rendormie, j’ai fait un rêve où j’étais un homme que d’autres hommes coinçaient dans une cage d’escalier sombre, frappaient contre les murs, frappaient. Rien à faire, je ne travaillerai pas avec l’inversion des valeurs que je porte. Ce que les puissances du mal font dans le monde en ce moment, je le vois bien, car c’est de la même façon qu’elles agissent avec moi, depuis des années.

Les puissances du mal sont malines, comme leur nom le dit. Au nom du féminisme, on instrumentalise des femmes pour semer le trouble dans les peuples qu’on veut dominer, Russes, Européens, Maghrébins… Au nom de l’humanisme, on instrumentalise des associations pour s’insérer parmi les peuples sur le terrain, des trolls pour s’insérer parmi les voix des peuples sur internet, des pétitions en ligne pour s’insérer dans la politique des peuples et réaliser en même temps une intense propagande, qui arrive directement dans des millions de boîtes mail, qui s’étale dans la presse, qui sème la confusion entre le bon et le mauvais tandis qu’à l’arrière-plan on s’emploie à attaquer des monnaies, trafiquer des marchés. La corruption progresse dans les esprits, et notamment les esprits des élites. Le mensonge et la manipulation dans ces milieux règnent au point de paraître ordinaires, même à des représentants des plus hautes autorités morales, qui ne savent plus distinguer entre le vrai et le faux.

Pourtant chez moi, dans notre humble foyer, l’amour, la beauté, l’harmonie règnent. Qu’il en soit ainsi pour chacun de nous, et la vérité vaincra, la vérité a déjà vaincu.

*

 

Jumua. Mon journal du jour

"Kavka" au Jardin des Plantes, photo Alina Reyes

 

Je suis très affectée d’apprendre que le Grand rabbin de France, Gilles Bernheim, est un plagiaire récidiviste, qu’il emploie des nègres, qu’il a menti pendant des décennies en se prétendant agrégé de philosophie (et major de sa promotion, entre autres détails inventés pour lui donner un brillant éblouissant) – ce qui lui valut une grande partie de son prestige. Parmi les auteurs qu’il aurait plagiés figure Élie Wiesel, qui fut lui-même accusé d’imposture, sans que l’affaire soit bien éclaircie. De même j’ai été triste d’entendre à la télévision un prêtre, Jean-Robert Armogathe, qualifier d’anecdotique l’affaire Cahuzac. Tous ces hommes qui passent pour des références morales, n’ont-ils en vérité aucun sens, ou qu’un sens complètement faussé, du bien et du mal ?

Ailleurs, toujours, sur toutes sortes de sujets, multiples manipulations de l’information, soit par ceux qui la donnent (sur les sites que je lis, qu’ils soient généralistes, musulmans ou chrétiens), et la donnent partielle ou déformée, soit par ceux qui la commentent sous couvert d’identités faussées. Et la bêtise, et la méchanceté. De cette mare pourtant, s’élèvent de temps en temps quelques voix fraîches, surgissent comme des épiphanies des témoignages de vie, si minces souvent, si petits, et justement pour cela porteurs de la plus haute espérance. Le cœur bondit, le ciel est là, tout proche.

Aujourd’hui, vendredi, jour de prière commune à la mosquée. Jumua, bonheur et joie. À la Grande Mosquée, à cause de la multitude de ce jour, ou grâce à elle, nous prions dehors, dans les jardins. De grands tapis de corde sont disposés pour les fidèles. Vers le fond, quand il n’y en a plus, on se partage le tapis ou le tissu apporté par l’une ou l’autre. On prie côte à côte, coude à coude, inconnue à inconnue. C’est très beau. L’imam récite des passages du Coran et prêche, il y a des invocations en commun, comme c’est en arabe je ne comprends pas mais peu m’importe de comprendre à la lettre, je comprends à l’oreille, je suis dans la prière, nous y sommes toutes et tous ensemble, et la mosquée a les dimensions du monde. Quand c’est fini, celles qui ont apporté des dattes, des gâteaux, du café, les distribuent. Générosité vivante et raffinée. Les jardins du paradis.

À la sortie un jeune homme distribuait des prospectus. Il m’en tend un : « Bonjour madame, c’est pour maigrir ». « Ah, vous me trouvez trop grosse ! », je lui dis. Il éclate de rire. « Non, absolument pas ! » Comme j’aime entendre les hommes rire ! et rire de bon cœur.

*

Israël-Palestine. « Beaucoup de murs et peu de ponts », un reportage de Jacques Duffaut

 

Je donne ici de larges extraits d’un reportage de Jacques Duffaut publié dans le numéro de ce mois d’avril de la revue Messages, du Secours Catholique. L’article dans son entier décrit aussi le travail de plusieurs associations, de diverses origines et confessions, qui œuvrent pour soutenir la population et les efforts de paix.

 

« Je n’ai jamais parlé à un Arabe », dit Samuel, un adolescent de Kfar Shalem, quartier défavorisé de Tel-Aviv. Dans un centre de loisirs juif, Sadaka-Reut, association qui travaille au rapprochement des différentes communautés, a organisé une réunion de préparation à la rencontre de jeunes Juifs avec de jeunes Palestiniens d’Israël. Ils sont huit, âgés de 15 et 16 ans, autour d’Ori, animatrice du programme, qui vient de leur demander comment ils perçoivent les jeunes Palestiniens La voisine de Samuel déclare qu’il est difficile d’être ami avec eux à cause « de la guerre qui est en cours ». Un autre encore définit l’Arabe comme « un étranger dans mon pays ». L’espoir de paix entre l’État d’Israël et le peuple palestinien, qu’avait fait naître les accords d’Oslo en 1993, s’est dissipé. Le dialogue est rompu. Les Palestiniens se sentent méprisés. Lors des dernières élections législatives israéliennes, c’est tout juste si les candidats à la Knesset ont abordé la question de la paix. Physiquement mis à l’écart par un mur de béton et par une politique ouvertement discriminatoire, les musulmans et les chrétiens de Cisjordanie se résignent, impuissants, à voir leur territoire progressivement confisqué par les colons dont le nombre continue de croître.

À Hébron, pôle économique du sud de la Cisjordanie, la vieille ville est coupée en deux. 500 colons protégés par 2000 soldats sont installés dans les quartiers autour du tombeau des Patriarches. Pour leur sécurité, une centaine de ruelles et 1500 petits commerces ont été fermés, les portes d’entrée des maisons donnant sur les rues sécurisées ont été condamnées. (…) La visite commence. Un soldat, posté en surplomb de la première ruelle, met en joue les touristes avec son arme pour les intimider. Des caméras surveillent chaque recoin d’immeuble. Un fin grillage horizontal protège les commerçants des jets de pierres des colons qui vivent au-dessus d’eux. Le grillage est jonché d’objets divers mais ne peut pas grand-chose contre les sacs plastique remplis de déjections humaines qui éclatent en tombant. « L’agressivité des colons s’explique par la totale impunité dont ils bénéficient, explique Sandrine. Les enfants de colons d’Hébron, élevés dans l’idée que cette terre leur revient de droit divin, jettent des pierres et des insultes depuis les toits. (…)

L’implantation et la protection des colonies privent les Palestiniens des terres qu’ils cultivaient. Antoinette, 78 ans, (…) en parle avec acrimonie. « Ils nous ont volé toute notre terre, dit-elle, 80% de notre propriété. Nous vivions de nos champs d’oliviers, aujourd’hui nous achetons l’huile. Le mur accapare les terres et rejette les hommes. » Un long ruban de béton de 13 mètres de haut encercle sa maison. Depuis 2003, les fenêtres des chambres donnent sur ce mur gris. (…)

Débutée après la seconde Intifada (2000-2002), la construction du mur se poursuit. Pour le franchir, les Palestiniens doivent obtenir une autorisation. Un permis de travail, par exemple. Ceux qui en bénéficient se lèvent très tôt pour faire la queue aux check-points, attendre des heures, accepter une fouille au corps, répondre aux questions. Le mur sépare les troupeaux des pâturages, les familles, les voisins, les amis. Et aussi les couples. « C’est une technique pour diviser, rendre la vie impossible, faire partir », explique Hadil Nasser (…)

Les habitants de Jérusalem-Est, territoire palestinien occupé, se sentent menacés par la confiscation de leurs biens. Dans plusieurs quartiers et depuis plusieurs années, des projets d’extension des colonies servent de prétexte à la confiscation ou à la démolition des maisons des Palestiniens. Dans ce dernier cas, les propriétaires doivent démolir eux-mêmes leur maison ou payer une somme exorbitante l’intervention israélienne. (…)

La population arabe croît sur des territoires qui rétrécissent. (…) Tout jeune Palestinien de Cisjordanie est susceptible d’être arrêté par l’armée ou la police israélienne à tout moment, surtout s’il est étudiant et membre d’un parti politique. L’appartenance à un groupe politique palestinien est puni de deux à trois ans de prison. C’est le cas d’Ismaël, 22 ans, arrêté il y a un an et demi alors qu’il était en seconde année de droit. Interrogé pendant cinquante jours, il n’a pu recevoir aucun soutien de l’extérieur. Son père, journaliste au quotidien palestinien Al-Quds (Jérusalem en arabe), raconte qu’il a passé ces journées d’interrogatoire dans une cellule d’un mètre carré. En attendant son jugement, il n’a le droit ni d’écrire ni de recevoir du courrier, ni de poursuivre ses études.

À Jérusalem-Est, l’éducation des enfants est une des premières préoccupations des Palestiniens. Les écoles ont peu de moyens et les classes sont surchargées. Les manuels d’histoire, sous le contrôle du ministère israélien de l’éducation, font l’impasse sur le passé des Palestiniens. La plupart des élèves ignorent pourquoi ils ne peuvent pas vivre comme les Israéliens de leur âge. Ils sont nombreux à décrocher, souvent poussés par la nécessité de travailler tôt pour rapporter un peu d’argent au foyer. (…) Avant 1967 (année de l’annexion de Jérusalem par Israël), il y avait 165 écoles à Jérusalem. Depuis lors, la population a triplé et la municipalité dirigée par les Israéliens n’autorise plus l’ouverture de nouvelles écoles palestiniennes. Celles qui existaient sont devenues surpeuplées, l’éducation s’est dégradée et le décrochage scolaire s’est amplifié. (…)

La désespérance trouve également refuge dans les drogues. (…) La toxicomanie est souvent contractée en détention. Comme l’indique Abdallah, Palestinien de 32 ans en désintoxication, marié, trois enfants, « il y a plus de drogue en prison que dehors ». De là à conclure que la drogue est un autre moyen d’affaiblir la jeune génération palestinienne, il n’y a qu’un pas que de nombreux observateurs franchissent. (…)

Le mur est aussi un obstacle infranchissable en cas d’urgence. Il faut une autorisation. Du côté israélien, les patients juifs ont la priorité. Nombreux sont les drames provoqués par les check-points. À Jérusalem, le principal hôpital catholique de la ville est l’hôpital Saint-Joseph. Créé en 1956…, il répondait aux besoins des 10 000 chrétiens d’alors. Aujourd’hui, ceux-ci ne sont plus que 1500. (…)

Les moyens de sécurité à Jérusalem impressionnent. Les ruelles de la vieille ville sont hérissées de caméras, des patrouilles quadrillent tous les quartiers, les colons sont autorisés à porter une arme automatique pour se défendre. Ces moyens rendent permanent l’état de guerre dans les esprits. Des associations interconfessionnelles refusent cette situation. (…) Daniela Yoel…, Israélienne née en Palestine avant la création de l’État d’Israël, condamne les violations des droits de l’homme dans un pays où les journaux s’indignent qu’un juge israélien ait giflé son fils, tandis que la presse passe sous silence l’adolescent palestinien de 14 ans attaché par la police israélienne, les mains dans le dos, toute une nuit à un arbre. Cette femme très religieuse dit aussi : « Chacun a été créé à l’image de Dieu et tous ont les mêmes droits ».