tout à l’heure au Jardin des Plantes, photos Alina Reyes
Mois : mai 2014
Graffiti et compagnie, cet après-midi à Paris
dans les 4e et 5e arrondissements, photos Alina Reyes
Canard à la toilette
tout à l’heure au Jardin des Plantes, photos Alina Reyes
Le voyage du pape François en Terre Sainte : qu’en retenir ?
Shimon Pérès, pape François et Netanyahou, photo Baz Ratner/Reuters
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Le voyage du pape en Terre Sainte s’est terminé hier soir. Qu’en retenir ? De façon très spectaculaire, le pape a fait halte « à l’improviste » pour prier contre le mur de séparation. Comme d’habitude, il a privilégié la com, par des petites phrases ou petits gestes non officiels destinés à faire illusion, pendant que rien de concret n’est fait. Il s’agissait là d’un geste, dûment photographié, destiné à toucher les cœurs des Palestiniens opprimés, à défaut de faire réellement quelque chose pour eux.
Faire quelque chose pour eux eût été d’abord ne pas apporter une justification à l’État juif en allant prier à Yad Vashem, au mémorial de l’Holocauste et déposer une gerbe de fleurs aux couleurs du Vatican sur la tombe de Herzl, l’inventeur du sionisme. Car Yad Vashem est utilisé pour justifier la colonisation et masquer l’iniquité d’Israël. Un État juif n’a pas plus de légitimité que n’en avait un État blanc en Afrique du Sud. Il est regrettable que le pape ait donné tant de gages à ces gens, comme si l’urgence n’était pas plutôt de leur montrer qu’on ne veut pas de leur politique qui opprime les Palestiniens, notamment chrétiens.
Selon ses propres mots, le pape François a « inventé une nouvelle Béatitude », celle de rendre visite au Président israélien, Shimon Pérès. On finirait par croire que le pape, et l’Église avec lui, se sentirait plus proche des juifs d’Israël que des chrétiens de Palestine. On finirait par croire que l’Église oublie que les chrétiens sont là-bas maltraités par le pouvoir juif – il faut bien l’appeler ainsi, puisque malheureusement il revendique lui-même cette aberration raciste d’être un État juif. Je sais bien que ces chrétiens sont arabes et ces juifs originaires d’Europe et de plus qu’ils ont de puissants alliés politiques… Ce qui n’était pas le cas au cours des vingt siècles d’antisémitisme féroce de l’Église. N’empêche, la politique qui consiste à préférer les puissants, comme il a été fait lors de ce voyage, n’est pas celle du Christ.
À Yad Vashem, le pape a prié pour avoir la grâce d’avoir honte (de l’Holocauste). Il aurait fallu demander aussi la grâce d’avoir honte de justifier les abus des puissants par le rappel des camps de concentration. Car c’est ce qui a été fait, symboliquement, d’autant qu’il y a eu un déséquilibre flagrant du voyage en faveur des juifs. Ils ne sont pas les seuls à habiter en Israël et en Palestine, qu’ils occupent illégalement. C’est faire trop d’honneur au gouvernement raciste et voyou de Netanyahu que d’aller prier au Mur des Lamentations et à Yad Vashem, alors qu’il n’y a eu aucune prière commune avec les musulmans, qui sont pourtant les spoliés, dans cette affaire, ainsi que les Palestiniens chrétiens.
Il ne suffit pas de faire un geste de com en s’arrêtant pour prier un instant au mur de séparation. Alors qu’on priera tout à fait officiellement au Mur des Lamentations et à Yad Vashem. Si l’on prétend vouloir la paix, il faut se montrer équitable et l’équité eût été de prier aussi au lieu saint de l’islam. Ou bien on se contente de prier dans les lieux saints du christianisme, ce qui serait tout à fait légitime. Un voyage manquant de vérité ne saurait contribuer à l’avènement de la paix.
Comme à son habitude, le pape François a fait passer la communication avant la vérité profonde. Annonçant un voyage seulement religieux alors qu’il fut politique. Faisant croire aux Palestiniens qu’il les soutenait, tout en justifiant par ses gestes l’État juif, un État d’apartheid, qui est une aberration comme l’était l’État blanc en Afrique du sud. Ce n’est pas ainsi que nous pourrons avancer vers la paix. La paix ne s’obtient que par la justice, et la justice par la vérité.
Lendemain d’élections, le salaire du mensonge
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« Derrière la fine pellicule de l’œuf, se cache le reptile ». C’est une citation d’un film de Bergman, et c’est la dernière phrase du livre de Pierre Milza, Fascisme français.
Le reptile qui se cache derrière le résultat des élections d’hier, c’est d’abord le sort fait au petit peuple qui a voté FN. C’est que la gauche, tel le serpent biblique, a donné au peuple une parole fausse, mais dans les faits ne s’est à aucun moment occupée du peuple. Et qu’il souffre.
La fausse politique se vend par des opérations de com, imposant des actes symboliques qui effacent et falsifient la profondeur du réel, faisant de la cité une façade où elle projette son cinéma publicitaire permanent, droguant les esprits. La com remplace le réel et l’action, instaure le règne du mensonge et de l’hypocrisie, des façades maquillées derrière lesquelles la ruine continue son chemin, jusqu’au moment où les populations droguées entament leur descente, leur désillusion, et l’ont mauvaise.
C’est le désespoir qui pousse à ce vote FN, le vote du refus de la politique qui ne prend pas en compte les jeunes, les chômeurs, les enfants d’immigrés. Qui les méprise. Hollande a été élu sur une opération de com, c’est tout. Rien derrière la façade. Le mensonge tue.
Le plus grand mur peint en cours de réalisation par Pantonio, et autres oeuvres de Street Art à Paris 13e
La semaine dernière, je vous avais emmenés au Fort d’Aubervilliers, fantastique site investi par des street artistes internationaux jusqu’au 14 juillet prochain. Aujourd’hui nous allons dans le 13e arrondissement, où nous nous sommes souvent promenés (par exemple à la Butte aux Cailles, ou plus à l’est, notamment avec un passage à la galerie Itinerrance où se trouvaient des oeuvres de Pantonio (les étranges êtres bleus devant un fauteuil), lequel a commencé à peindre ce qui sera le plus haut mur peint, dont vous pouvez découvrir les ébauches parmi les photos ci-dessous (cela se passe place de Vénétie, j’y retournerai, incha’Allah, pour voir l’évolution de l’oeuvre ou l’oeuvre terminée).
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cet après-midi avenue de Choisy, avenue d’Ivry, avenue d’Italie ou dans des rues adjacentes, photos Alina Reyes
Haïkus du trot de la pluie
Odeurs du printemps
aux fenêtres du foyer
les gouttes tapotent
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Trottine la pluie
Mes bottines mouillées brillent,
claquent dans la rue
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Averse de mai
Les nuées voilent, dévoilent
une perle d’or